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sardées, les assertions hautaines, et propagent avec une ardeur infernale leurs opinions perverses. Il semble qu'eux seuls aient le monopole de la science, et malheureusement la foule, ignorante, et crédule autant qu'ignorante, accepte des idées qu'elle ne comprend pas et s'imprègne de ce poison d'erreur.

Nous allons donc essayer de résoudre cette question la Science contemporaine est-elle réellement en conflit avec la Religion?

L'année dernière a paru en Amérique, et presque simultanément dans les principales capitales de l'Europe, un livre qui a pour titre : Les Conflits de la science et de la religion, et où l'auteur, M. Draper, tend à prouver que, toujours et sur tous les points, la Religion chrétienne, catholique surtout, a été l'antagoniste forcenée de la science; cette assertion est lancée avec une hardiesse, une désinvolture étonnantes, au milieu d'injures grossières qui occupent souvent la place des raisons et des preuves absentes. C'est précisément cette assertion que j'essaierai de combattre.

Pour atteindre le but que je me propose, nous consulterons, d'une part, les livres religieux où est contenu ce qu'on peut appeler l'enseignement scientifique de l'Eglise ; d'autre part, nous consulterons les livres où est exposée la science qui se dit la seule vraie, et nous verrons si elle a le droit de se donner comme l'expression de la vérité.

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Le livre le plus attaqué par la science moderne, c'est la Bible. Presque tous les savants reconnaissent l'authenticité de ce livre et avouent qu'il remonte à une très-haute antiquité, qu'il est le résumé des plus anciennes croyances de l'humanité; mais ils s'efforcent de démontrer que son contenu ne saurait être l'expression de la vérité scientifique. Nous confronterons la Bible avec les découvertes de la science moderne.

Le premier livre de la Bible, vous le savez, s'appelle la Genèse. Moïse y raconte la création du monde, la formation de l'homme, là chute originelle, la vie des premiers patriarches, le déluge, la dispersion des hommes, etc. Ce livre, comme vous le verrez, touche à toutes les branches de la connaissance, et soulève tous les problèmes que se pose aujourd'hui la science et qu'elle cherche à résoudre.

Il y aurait deux manières de faire l'étude que j'entreprends: on pourrait prendre chacune des sciences en particulier, voir ce qu'elle enseigne, sur quelles données elle s'appuie, et ensuite la comparer avec le récit de Moïse. Ou bien on peut prendre la Genèse, suivre pas à pas l'écrivain sacré, et, à mesure qu'il aborde et qu'il résout une question scientifique, examiner la solution qu'il en donne, comparer la solution donnée par les savants, ses adversaires, et chercher de quel côté se trouve la vérité. Je suivrai

cette dernière marche, qui nous montrera mieux l'ensemble du livre mosaïque et nous donnera l'occasion de varier davantage nos explications.

Avant de commencer ce travail, nous ferons deux observations:

1o Moïse, en écrivant son livre, n'a pas voulu faire un roman, une œuvre pure d'imagination, comme on l'a prétendu quelquefois (1). Ce qui le prouve, c'est que plusieurs passages de la Bible ont servi de bases à des lois, à des coutumes qui ont régné pendant de longs siècles ainsi la sanctification du sabbat, qui fait loi encore aujourd'hui chez les Juifs, après six mille ans, repose sur le récit de Moïse racontant que Dieu, après avoir travaillé six jours, se reposa le septième et le sanctifia. L'indissolubilité du mariage repose sur un texte de la Genèse. Or il serait absurde de prétendre que des lois si rigoureuses, si absolues, ont leur fondement dans une phrase de

roman.

26 Par contre, Moïse n'a pas voulu faire un traité scientifique (2); il effleure à peine les questions de

(1) Les principaux auteurs qui ont soutenu cette opinion sont surtout des protestants allemands:

Eichorn, dans l'Histoire primitive.

Herder, Redslob, etc.

(2) Godwin appelle Moïse un Newton hébreu prématuré, s'essayant à indiquer les raisons des grands phénomènes de la nature.

science; il en dit un mot en passant, mais il n'emploie ni les termes techniques ni les raisonnements scientifiques; il n'émet aucun système, aucune théorie. C'est ce qui explique pourquoi l'auteur sacré s'exprime assez souvent dans un langage évidemment plus conforme aux apparences qu'à la réalité, et il serait puéril de le taxer de fausseté à cause de certaines expressions tous les jours employées parmi nous ; il parle du lever et du coucher du soleil, bien que le soleil ne se lève ni ne se couche; il nomme la voûte des cieux, bien qu'il n'y ait pas de voûte, mais on trouve ces termes employés même dans les livres classiques les plus modernes.

La Genèse est une histoire et pas autre chose. Or une histoire raconte fidèlement, mais sans prétention et dans des termes intelligibles à tous, les évènements tels qu'ils se sont passés : c'est tout ce qu'on peut exiger. Moïse expose dans un langage à la portée des Juifs, pour lesquels il écrivait, et avec des expressions conformes à la vérité, mais aussi conformes aux apparences, ce qui s'est passé depuis le commencement du monde jusqu'à son époque. Nous allons examiner si ce récit peut être accepté comme l'expression de la vérité, ou si la science moderne donne un démenti formel à ce vieux livre.

Voici d'abord le texte complet du premier chapitre de la Genèse, littéralement traduit du latin; ce chapitre contient 31 versets:

TEXTE DU PREMIER CHAPITRE DE la genèse (1)

1. Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. 2. Or la terre était informe et sans consistance, et les ténèbres couvraient la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu était porté sur les eaux.

3. Et Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut.

4. Et Dieu vit que la lumière était bonne, et il sépara la lumière des ténèbres.

5. Et il appela la lumière Jour et les ténèbres Nuit; et il y eut un soir et un matin, un jour.

6. Dieu dit aussi : Qu'il se fasse un firmament (espace) au milieu des eaux, et qu'il sépare les eaux d'avec les eaux.

7. Et Dieu fit un firmament; et il sépara les eaux qui étaient au-dessus du firmament de celles qui étaient au-dessous. Et cela fut fait ainsi.

8. Et Dieu appela le firmament, Ciel; et il y eut un soir et un matin, second jour.

(1) Cette traduction française est faite d'après le texte latin dit de la Vulgate, le seul approuvé et autorisé par l'Eglise catholique, et qui a pour auteur saint Jérôme. La version latine a été faite sur l'hébreu dont le texte est celui de Moïse lui-même, et dont nous nous aiderons toujours pour déterminer le sens précis des mots.

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