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de l'ensemble des choses, par lesquelles elle se manifesterait ou se développerait;

4° Que Dieu n'est pas l'être universel et indéfini qui, en se déterminant, constituerait l'universalité des êtres, distribuée en genres, espèces et indivi

dus (1);

Doctrines tout à fait les mêmes que celles que nous avons déduites des réfutations précédentes. Ici encore la Religion est d'accord avec la véritable science.

(1) Concil. Vat. Sessio III. Canon I, 3. Si quis dixerit, unam eamdemque esse Dei et rerum omnium substantiam vel essentiam; anathema sit.

4. Si quis dixerit, res finitas, tum corporeas, tum spirituales, aut saltem spirituales, e divina substantia emanasse ;

Aut divinam essentiam sui manifestatione vel evolutione fieri omnia;

Aut denique Deum esse ens universale seu indefinitum, quod sese determinando constituat rerum universitatem in genera, species et individua distinctam ; anathema sit.

Les mêmes doctrines sont professées par le Syllabus, § 1, I.
Voir l'appendice, à la fin du volume.

QUATRIÈME LEÇON

Nature de Dieu d'après la vraie science,
d'après la Religion et d'après Moïse.

Aucun des systèmes que nous avons passés en revue, et qui ont essayé d'expliquer l'origine du monde sans Dieu, ou par un Dieu inactif ou impersonnel, ne peut donner une réponse satisfaisante à cette question: d'où vient la matière? comment l'univers a-t-il commencé ?

Mais à côté de cette science erronée, de ces systèmes sans fondement, l'histoire nous montre une philosophie plus sérieuse, plus conforme aux lois qui régissent la raison humaine; appuyée sur des principes incontestables, elle aboutit, par une série de raisonnements logiques, à des conclusions certaines et évidentes; or il se rencontre précisément que les conclusions, vraiment scientifiques, de cette philosophie sont celles que nous avons déduites en réfutant les théories de nos adversaires. La raison arrive donc par deux voies différentes à éta

LA RELIGION EN FACE DE LA SCIENCE.

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blir la démonstration de l'existence et de la nature de Dieu.

Avant de passer à l'examen du livre mosaïque par rapport à la cosmogonie, il m'a semblé nécessaire de préciser davantage la nature de ce Dieu que nous verrons intervenir désormais dans l'œuvre créatrice et formatrice de l'univers. Je vous exposerai ce que la raison humaine a pu découvrir touchant la nature et les principaux attributs de cet Etre inaccessible aux sens, mais que l'intelligence peut apercevoir derrière le voile des choses sensibles, sur lesquelles il a imprimé les traces de sa magnificence et de sa bonté. Nous comprendrons mieux l'action divine quand nous aurons une idée exacte, sinon complète, de Celui que nous admirerons jetant les soleils dans l'espace, inondant le néant de vie et de mouvement, se jouant, mécanicien sublime, avec les infinies complications des rouages innombrables qui constituent l'univers.

En regard des données de la saine raison je placerai ensuite les enseignements de la Religion et le texte de Moïse, et nous pourrons dès lors constater l'accord entre la science véritable et les dogmes catholiques.

Nous allons donc nous occuper de la Nature de Dieu 1° d'après les données de la saine raison; 2o d'après les enseignements de la Religion; 3° d'après le livre de Moïse.

1

1° Nature de Dieu d'après les données de la saine raison.

Les aberrations dans lesquelles l'esprit humain est tombé quand il a voulu sonder les mystères de Dieu et de l'origine des choses, les systèmes absurdes que des hommes, d'ailleurs intelligents, ont longuement élaborés pour expliquer la nature de l'Etre infini, semblent accuser la raison d'une impuissance radicale pour la solution de ces grands problèmes qui intéressent si fort cependant le présent et l'avenir de l'homme. Aussi certains philosophes, d'ailleurs fort éloignés du scepticisme, ont cru pouvoir affirmer que l'intelligence humaine était incapable d'atteindre, par ses propres forces, à la connaissance de Dieu. Sans doute, l'histoire de la pensée humaine offre un tableau vraiment triste des défaillances et des faiblesses de cette raison, si orgueilleuse pourtant et si fière des progrès en tout genre qu'elle a réalisés dans le domaine des sciences. Aux erreurs étranges que nous avons réfutées précédemment, on pourrait ajouter les grossières inventions. du polythéisme, les immorales conceptions de Dieu chez les peuples les plus civilisés de la Grèce et de Rome, les honteuses croyances des Egyptiens, le sabéisme des Perses, le fétichisme des nations sauvages, les mille formes extravagantes et ridicules

sous lesquelles l'imagination de l'homme a représenté le Dieu que concevait sa raison, et jusqu'aux idées moins grossières mais non moins absurdes qu'émettent sur la nature divine les penseurs contemporains. Ces erreurs, presque universelles dans le temps, comme dans l'espace, saisissent d'une indicible tristesse l'âme qui les contemple, et rabaissent profondément l'estime qu'on serait tenté de concevoir pour la valeur intellectuelle de la race humaine. Je ne m'étonne pas de voir Pascal, dans le sombre désespoir de ses Pensées, aboutir presqu'à la négation de la certitude humaine, et proclamer que l'homme est un monstre d'erreur et de mensonge (1). Je ne m'étonne pas d'entendre les plus illustres représentants de la science philosophique déplorer les misères de la raison, l'incertitude de nos connaissances; il n'y en a pas un peut-être qui, à un certain moment, n'ait désespéré d'atteindre à la vérité et n'ait mis en doute la valeur de sa raison.

Mais l'homme est plus grand: sa pensée, illuminée par le Dieu qu'elle cherche, peut monter jusqu'à lui, non-seulement dans un élan d'amour (2), mais encore, par un effort de sa raison, aux lumières de l'évidence qui l'enveloppent de toutes parts, et que

(1) Pascal, Pensées, art. I, art. III, art. VIII, art. X, art. XII, passim (ed. Havet).

(2) On sait que Pascal prétend qu'on connaît les premiers principes par le cœur. (Pensées, art. VIII.)

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