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mes, nul ne sera en droit d'en conclure que la Bible est en désaccord avec la science plus avancée, parce que j'aurai démontré qu'elle est aujourd'hui d'accord avec les systèmes qui auront disparu; il en ressortira simplement que j'ai mal compris ou mal expliqué le texte sacré, mais non que celui-ci contenait des erreurs.

J'ai pris soin d'indiquer exactement les sources où j'ai puisé mes renseignements. Ce sont, d'une part, pour les données scientifiques, les auteurs les plus en vue et les plus modernes, philosophes, naturalistes, médecins, chimistes, physiciens, astronomes, tels que MM. Taine, Renan, Vacherot, Darwin, Huxley, Agassiz, Lubbock, K. Vogt, Hæckel, Büchner, Moleschott, Cl. Bernard, Würtz, Berthelot, Dumas, Cazin, Draper, Ampère, Hirn, Tyndall, Secchi, Le Verrier, Janssen, Huggins, Babinet, Arago, la Revue scientifique, etc..

D'autre part, j'ai emprunté l'exposition des doctrines catholiques aux auteurs les plus orthodoxes et les plus autorisés. Je me suis appuyé constamment sur le Syllabus, sur les décrets du Concile du Vatican, sur l'enseignement des éminents professeurs du Collége romain dont je m'honore d'avoir été l'humble élève, où j'ai formé mes convictions philosophiques et théologiques. Je me contente de citer parmi ces autorités le cardinal Franzelin, les RR. PP. Perrone, Tongiorgi, Patrizzi, Balderini; le P. Pianciani, les Etudes religieuses des PP. Jésuites de Lyon, etc.

Qu'il me soit permis d'ajouter que partout je m'en

suis tenu rigoureusement à ce qu'on est convenu d'appeler les idées ultramontaines, écartant tout à fait les idées dites libérales, pour lesquelles je n'ai jamais eu aucun goût. Outre que ces dernières représentent peu fidèlement les doctrines catholiques, elles émanent souvent d'intelligences étroites, à tendances mesquines, et, sous prétexte d'indépendance et de liberté de jugement, elles sont rivées à une foule de vieux préjugés qui arrêtent fatalement toute expansion soit de l'esprit, soit même du cœur; ces idées, flétries par Mgr Dupanloup du nom de libérâtres, ont malheureusement fourni à la science matérialiste et impie plusieurs occasions d'attaquer l'enseignement de l'Eglise; les auteurs qui se disent libéraux écrivent des livres où nos adversaires vont puiser ce qu'ils croient être la doctrine catholique, et ils se mettent en campagne contre ces doctrines, attribuant à l'Eglise romaine et ultramontaine, aux jésuites et au Vatican les bévues et les erreurs de ceux que je viens de désigner. Cette digression était nécessaire pour bien faire comprendre dans quel esprit j'ai écrit ces leçons, et pour que mes lecteurs sachent bien que le catholicisme, sous sa forme la plus pure et la plus romaine, ouvre à la science des horizons plus vastes et une liberté plus grande que le soi-disant libéralisme, tout en sauvegardant bien mieux l'intégrité de la foi.

Quant à l'interprétation du texte biblique, j'ai usé de la faculté que les Conciles et les saints Pères ont

toujours laissée aux particuliers d'entendre l'Ecriture dans le sens le plus conforme à la raison, à la science et aux lois actuelles de la nature, lorsque ces interprétations ne sont opposées ni à des définitions de l'Eglise ni au sentiment unanime des Pères; mais comme il pourrait s'y être glissé à mon insu quelque idée ou quelque expression peu conformes aux doctrines de l'Eglise romaine, je déclare les rétracter par avance, et soumettre en tout mon jugement et mes opinions aux décisions et aux enseignements du Souverain Pontife.

Mon livre est, avant tout, un livre sérieux, j'oserai dire plus, un livre philosophique. J'aurais pu l'intituler: Etude comparée de philosophie religieuse et de philosophie scientifique.

Les questions de philosophie religieuse et de philosophie scientifique semblent aujourd'hui reconquérir dans les intelligences la place qui leur revient, et d'où les avaient chassées les fades productions d'une foule de romanciers éphémères et les préoccupations sociales et politiques. Et cependant la philosophie, surtout quand elle s'attache à suivre la Religion, est seule capable d'éclairer les horizons de la politique et de la sociologie. Les àmes tendent, à l'heure présente, à revenir aux livres sérieux, aux études philosophiques, qui sont l'éternel besoin de l'intelligence humaine, au témoignage de tous les penseurs : « La Religion et « la métaphysique, dit un philosophe qui nous est

<< sympathique malgré quelques faiblesses, ne s'a« dressant pas à des besoins passagers, mais à des << besoins permanents de l'esprit humain, ne doivent « pas, à ce qu'il semble, être progressivement mi<< nées et finalement détruites par la science. Il pa<< raît plus raisonnable de croire qu'elles doivent, au << contraire, tirer chaque jour de la science des forces << nouvelles, puisqu'elles lui empruntent chaque jour « de nouveaux éléments pour leurs tentatives d'expli<< cation (1). »

L'union de la philosophie et de la Religion se montre, dans ces leçons, intimement réalisée, et, l'une sur l'autre appuyées, elles n'ont absolument rien à craindre de la science, bien que celle-ci ait voulu les renverser toutes deux d'un même coup, en niant à la fois la métaphysique et la Religion. Ici la Religion se pose en face de la science, non pas en accusée ni en antagoniste, mais comme représentant l'immuable et éternelle Vérité, la vérité objective, qui reste et subsiste, quelles que soient les erreurs, les mensonges et les ignorances qui l'attaquent; tout cela est purement subjectif, passager, mobile et borné, tandis que la réalité objective, la Vérité en soi, demeure éternellement la même, éternellement belle, éternellement grande, éternellement impassible, éternellement indépendante

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(1) Ferraz, Etude sur la philosophie en France au XIXe siècle. — Paris, Didier, 1877 - page 328.

de toute idée subjective; et cette Vérité, c'est la Religion catholique, romaine, qui en est sur la terre la dépositaire infaillible.

Peut-être est-il réservé aux Universités catholiques, nées au déclin du xixe siècle, de renouer la vieille alliance entre la théologie et la philosophie, de faire éclater, dans toute la splendeur dont il est susceptible, cet accord nécessaire entre la Religion et la science véritable, et d'infliger le plus complet démenti aux assertions outrecuidantes de la fausse science, en montrant où sont le vrai savoir et le vrai progrès. Et ce ne sera pas là une des moindres gloires de ce grand siècle qui s'appelle le siècle des lumières, et que la postérité appellera le SIÈCLE DE PIE IX.

Lyon, 16 juin, jour anniversaire de l'élection de Pie IX

au Souverain Pontificat.

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