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SEP 27 1877 NEW-YORK

PRÉFACE

La Dédicace placée en tête de ce volume indique assez comment il a pris naissance. Les leçons dont il se compose, et qui ont été professées l'hiver dernier, n'étaient pas destinées à affronter les regards du grand public; c'est presqu'indépendamment de ma volonté et sur des instances réitérées que je me suis décidé à les faire imprimer. J'ai conservé à ce travail la forme de leçons, afin de lui laisser son allure libre et spontanée, et aussi un peu dans l'espérance qu'on se montrera plus indulgent pour les nombreux défauts qu'on y rencontrera et que je ne disse pas. Des redites, des lacunes, des expressions faibles, des sujets incomplétement traités, voilà ce qu'on ne pardonnerait pas à un

écrivain de profession, et ce qu'on tolère parfois dans une leçon, souvent improvisée en partie; et voilà ce qu'on relèvera dans ce volume dont l'apparition aurait dû être retardée de quelques mois pour lui permettre de se présenter à la barre de la publicité dans une toilette un peu plus élégante.

Je suis donc bien loin d'avoir voulu faire un livre savant, et je réponds ici à la pensée d'un certain nombre de personnes qui seront tentées, je le sais, de m'attribuer cette prétention. Des livres qui se disent savants, il y en a trop aujourd'hui, et je me garderai bien de vouloir en grossir le nombre. Du reste, si j'avais visé à la réputation de science ou d'érudition, je déclare que je m'y serais pris bien autrement.

Je me suis proposé dans ces leçons de répondre à une assertion devenue banale aujourd'hui: de tous côtés on entend répéter que la Religion est en contradiction avec la science; qu'elle arrête fatalement le progrès de l'esprit humain; que l'immobilité de ses vieux dogmes ne saurait se concilier, en aucune façon, avec les développements incessants et les découvertes vraiment merveilleuses de la science moderne. Pour réfuter ce sophisme j'ai entrepris de démontrer que, bien au contraire, les enseignements de la Religion sont parfaitement d'accord avec la science véritable, et qu'ils peuvent guider la marche de l'esprit humain dans cette voie du progrès s largement ouverte aujourd'hui.

Du point de vue auquel je me suis placé, on peut diviser les sciences en trois groupes :

1o Les sciences certaines qui, reposant sur des faits certains, arrivent par des inductions irréprochables à des conclusions vraies; ou qui, partant de principes évidents, descendent par des raisonnements logiques à des déductions certaines. Je montre que ces sciences sont dans le plus parfait accord avec les dogmes et les enseignements de la Religion.

2o Les sciences fausses qui, se basant sur des faits mal observés ou mal interprétés, aboutissent à des théories que la raison repousse; ou qui, s'appuyant sur des principes erronés, en déduisent des conséquences opposées aux données de l'expérience ou du sens commun, et s'efforcent de faire accepter comme vrais ces produits de l'imagination et de la mauvaise foi, à force de sophismes, de paradoxes, de phrases sonores, de mensonges ou d'affirmations gratuites et hautaines. Ces sciences, évidemment mauvaises et indignes du nom qu'elles usurpent, je montre que la Religion leur est radicalement opposée, et par là même je prouve que les doctrines religieuses sont d'accord avec la logique, la saine philosophie et les grands principes de l'intelligence et de la raison humaines.

3 Les sciences hypothétiques qui, prenant pour point de départ des faits insuffisamment connus, les expliquent par des théories vraisemblables, mais non certaines; ou qui, sur des faits parfaitement démontrés,

bâtissent des hypothèses ingénieuses et raisonnables, mais dont rien ne peut établir la vérité ou la fausseté.

Ces dernières sciences sont les plus nombreuses ; toutes les branches de la connaissance humaine sont encore encombrées d'hypothèses et de théories; il suffit de citer la chimie, dont les principes philosophiques sont livrés à la discussion de deux camps opposés ; la physique, dont les principaux représentants ne parviennent pas à s'entendre sur un grand nombre de questions fondamentales; la physiologie, dont les rapides progrès sont loin de garantir les déductions; l'astronomie elle-même, qui s'est lancée nouvellement dans une voie d'investigations difficiles où l'arbitraire remplace assez souvent l'insuffisance des observations; l'anthropologie, que les savants constituent sur des données futiles ou purement négatives, etc., etc. Or, c'est surtout ce groupe de sciences que j'ai visé dans ces leçons, parce que c'est de là que sont parties contre la Religion les attaques les plus violentes et les plus nombreuses.

Voici, à grands traits, les procédés mis en usage par nos adversaires pour combattre, au nom de cette science imparfaite, les doctrines religieuses :

La plupart de ceux qui étudient les sciences naturelles, arrivant, par les moyens que je viens d'indiquer, à des conclusions qui paraissent battre en brèche les données de la Religion, se hatent d'en conclure que celles-ci sont fausses, et ils les repoussent sans plus

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