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pénétrer dans le Congo français devenu depuis Congo allemand, remonter la Sanga et se diriger vers le Cameroun.

M. le Dr Mildbread insiste sur l'aspect particulier de la région de la Sanga et de la Likuala-aux-herbes qui est couverte par un réseau de canaux réunissant entre eux les différents affluents de ces rivières et de l'Ubangi. Les photographies nous montrent dans cette région des associations de Borassus, de Raphia, d'Elaeis qui sont absolument comparables à celles que nous connaissons dans la Lua et la Giri, à l'Est de l'Ubangi. Le triangle formé par la Sanga et le Congo, jusque vers 3o, constitue un terrain marécageux sur lequel les voies fluviales n'ont pas encore pris un tracé définitif.

C'est grâce à la propriété que possèdent ces plantes de former des racines respiratoires, dirigées en sens inverse de la pesanteur, que la plupart d'entre elles parviennent à vivre dans cette vase compacte, à la fixer et à former ainsi petit à petit, au sein des eaux, une terre ferme.

Les photographies prises en cours de route par la mission allemande montrent la plus grande ressemblance avec celles qui ont été prises récemment au Congo belge, à l'Est de l'Ubangi; elles semblent indiquer que la zone comprise entre le Congo à l'Est et le bassin de l'Ogoué à l'Ouest est de constitution géo-botanique assez constante. D'ailleurs, bien que la flore de cette région n'ait pas pu être définie d'une façon précise, les recherches du Dr Mildbread ont mis en relief des analogies indiscutables. Les fortes différences de niveau entre les eaux basses et les eaux hautes amènent naturellement des perturbations dans la vie végétale, dont les conséquences sont fort semblables à l'Est comme à l'Ouest de l'Ubangi.

Plusieurs des photographies et des aquarelles qui documentent le récit de la mission du Prince de Mecklembourg nous montrent à l'Ouest de l'Ubangi, comme on a pu nous le faire voir à l'Est du même fleuve, de nombreux arbres morts au milieu des marais.

Cette disparition d'arbres bien développés est probablement due à ces variations du niveau des eaux, à l'arrachement d'arbres qui se sont développés en terre ferme et qui n'ont pu continuer à vivre dans le marais.

Ces squelettes à troncs de couleur påle tranchent, à certains endroits, sur le fond bien vert de la forêt et donnent au paysage, au dire de certains voyageurs, un aspect particulièrement triste. C'est dans les parties élargies de ces rivières en formation que prennent naissance les îles flottantes souvent constituées par des

Papyrus et des « Ambatch » dont les explorateurs de la Mission du Prince de Mecklembourg ont, eux aussi, signalé la présence sur le Congo et ses affluents occidentaux.

Ces iles jouent indiscutablement un grand rôle dans la constitution de la terre ferme et cette phase a, au point de vue économique, une très grande importance, car non seulement nous voyons apparaître partout où il y a de la terre de véritables plantations naturelles d'Elaeis, entourés souvent d'une ceinture de Raphias capables eux aussi de fournir de l'huile, mais encore des lianes à caoutchouc.

Le long des bords de la Sanga, surtout vers son embouchure, M. Mildbread considère comme surtout répandu le Copaifera Demeusei Harms, cet arbre à copal commun dans toute la partie centrale de notre Congo.

Il cite également comme assez typiques pour la région les arbres suivants dont quelques-uns n'ont pas encore été signalés dans notre colonie où ils doivent exister: Lophira procera, Ternimalia superba Engl. et Diels, Macrolobium Dewevrei De Wild., Klainedoxa gabonensis Pierre, Irvingia grandifolia Engl., Pachipodanthium Staudtii Engl. et Diels.

Plus vers le nord, dans la rivière Djah, la forêt devient plus forte, certaines espèces sont identiques à celles de la Sanga, les Copaifera par exemple.

Il n'y a d'ailleurs rien d'étonnant à ce que, au delà de la région inondée, la forêt prenne un plus grand développement et c'est ce que nous observons également au Congo où, quand on se dirige perpendiculairement au courant des rivières, on trouve entre la zone de steppe ou de brousse qui occupe le pourtour de la cuvette centrale congolaise ou la crête de séparation de deux bassins, et la galerie forestière marécageuse, une zone de grande forêt. Celle-ci a été particulièrement bien décrite d'ailleurs par M. Mildbread et elle caractérise à peu près tout le centre de notre Congo.

Cette forêt, à laquelle le Dr Mildbread a appliqué le nom de Hylaea, n'est pas partout la même et nous pensons bien que la forêt de haute futaie à laquelle on a souvent fait allusion dans la description de l'Afrique tropicale centrale ne se présente pas partout, et que fréquemment les forêts vierges, la véritable « Urwald » de l'Afrique centrale, actuellement de plus en plus rare, se présente sous l'aspect décrit et photographié par M. Calmeyn dans la région de la Likati.

Les conclusions de M. le Dr Mildbread cadrent d'ailleurs fort

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La steppe à Hymenocardia, près de Kimuenza (Bas-Congo).

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FIG. 2.

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La steppe des environs de Kimuenza après les premières pluies, de belles Amaryllidacées émaillent la prairie de leurs fleurs (Bas-Congo).

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FIG. 5.

Le palais du gouverneur à Bangi, dans la galerie forestière; au fond la rive belge de l'Ubangi avec les galeries forestières.

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