suffit-il pas de rappeler la plus glorieuse des fondations de M Freppel et de ses éminents successeurs, cette Université Catholique, grande œuvre d'architecture si l'on considère son Palais et ses Internats, centre d'études et de puissant travail, si l'on réfléchit au talent des professeurs, au nombre des élèves, aux succès obtenus d'année en année par les quatre Facultés? Or, l'Université deviendra, au mois de septembre prochain, comme une nouvelle basilique retentissante des louanges du Très Saint-Sacrement.

Quand nous indiquons spécialement les ressources que l'Université va offrir au futur Congrès, nous n'entendons pas oublier qu'il trouvera, soit dans les principaux établissements ecclésiastiques, soit dans les vastes et curieuses églises d'Angers, des rendez-vous parfaitement appropriés pour ses séances et pour ses fêtes ! Nous croyons voir dès aujourd'hui les magnificences de notre vieille Cathédrale décorée, avec l'innombrable assistance qui remplira la nef, le choeur, les transepts et les galeries. Et quelle ne sera pas l'inspiration des Orateurs, lorsqu'ils retrouveront dans toutes nos églises et dans les salles les plus spacieuses de la ville, une foule toujours compacte et débordante! Et puisque, de l'Université au Séminaire, de l'église de la Madeleine du Sacré-Cœur à l'église de la Trinité, des allées et venues de milliers de Congressistes ne cesseront à aucune heure du jour et de la soirée, la ville entière ne semblera-t-elle pas devenue le domaine propre de la divine Hostie et de ses adorateurs?

Nous esquissons en ces lignes quelques traits du tableau qui enchantera nos regards, mais nous sommes loin de montrer la principale beauté du Congrès qui se prépare. Vous seuls la verrez, heureux témoins, heureux collaborateurs des grandes réunions sacerdotales au Séminaire, des séances d'études et de discussion féconde au sein des diverses Sections; vous aussi, pieuses zélatrices des Euvres qui, sous la présidence des évêques et des ecclésiastiques désignés par eux, échangerez vos meilleures vues pour propager l'amour des autels et des tabernacles. A la lecture des programmes qui seront publiés, on discerne quel est le puissant intérêt des questions proposées à l'examen des Congressistes, quelles importantes résolutions jailliront sans doute des débats. Aussi ne craignons-nous pas

d'affirmer que le Congrès influera dans une mesure très large sur le fond et la forme des dévotions eucharistiques. Nos contrées seront les premières à jouir de ce bienfait; il sera ressenti ensuite dans un rayon qui dépasse de beaucoup nos prévisions.

A cet aperçu général des travaux et des résultats qui s'annoncent nous sera-t-il permis d'ajouter l'expression de quelques vœux plus particuliers, inspirés par des besoins dont nous sommes vivement touchés? Oui, il nous semble que le Congrès animera l'éloquence, enflammera l'ardeur, affirmera la doctrine des Prédicateurs de l'Eucharistie; nous sommes persuadés qu'il vulgarisera largement la connaissance des règles de la Communion fréquente; nous espérons qu'il établira plus attentivement qu'on ne l'a jamais fait, les rapports indispensables entre les Œuvres eucharistiques et les Œuvres ouvrières et sociales; nous croyons enfin qu'il tentera un effort considérable pour assurer le bienfait de la Messe des dimanches et fêtes à ces innombrables employés du commerce et de l'industrie moderne que nous voyons déshérités de tout secours religieux.

Entendez donc notre humble mais pressant appel, vous, principalement, nos frères de l'Anjou et des provinces de l'Ouest. Venez préparer, venez célébrer avec nous la grande fête de Notre-Dame-l'Angevine et du Très SaintSacrement, le dimanche 8 septembre 1901. Dès aujourd'hui, parmi vos joies des vacances, réservez une place d'honneur aux solennités du Congrès eucharistique. Amis et habitués des Euvres de propagande chrétienne et de dévotion, maîtres de la chaire sacrée, savants archéologues initiés aux secrets et aux richesses de notre Culte; vous aussi, zélatrices des Euvres de piété, femmes chrétiennes, si fidèles à la messe et à la Sainte Table; tous, dans un même élan, apportez ici à vos frères le secours de votre travail, de vos lumières, de votre parole et de votre expérience. Vous verrez à votre tête, ou confondus dans vos rangs, les témoins et les organisateurs des merveilleux Congrès de Paray et de Lourdes, de Bruxelles, de Rome et de Jérusalem. Enfants de l'Église, rassemblés de tous les pays, nous travaillerons de concert à la gloire du Dieu de nos autels; nous l'environnerons d'incomparables hommages. A nos regards, aux regards de tout le peuple, ce spectacle sera comme une

révélation nouvelle du Très Saint-Sacrement; le Ciel se sera rapproché de notre terre; nous aurons en quelque mesure goûté les joies et les transports d'amour du Paradis.

1.

PROGRAMME

PREMIÈRE SECTION

Enseignement Eucharistique

Importance capitale de la dévotion au Très Saint-Sacrement Moyens de la répandre Congrès eucharistiques, prédication, catéchismes, conseils au confessional. Adoration perpétuelle, Adoration mensuelle, Communion fréquente, Communion mensuelle pour les enfants, Confréries du Très Saint-Sacrement, Adoration nocturne et diurne, Visites au Saint-Sacrement.

2. L'Eucharistie comme nourriture de la vie spirituelle : la fréquente Communion. Combien il est nécessaire d'y habituer les jeunes gens et les jeunes filles. Instructions et exhortations sur ce sujet dans les Écoles catholiques et dans les Patronages et Associations.

3. Examiner cette question les chrétiens des premiers sciècles communiaient-ils toutes les fois qu'ils assistaient au Saint-Sacrifice? Comment se manifestait la ferveur des premiers chrétiens pour la Sainte Table?

4. Pour les Communions les plus solennelles de l'année, est-il d'usage dans certains pays de faire plusieurs confessions? Cet usage devient-il moins commun? Offre-t-il un grand avantage surtout pour amener la contrition nécessaire ?

5. Traiter les deux points suivants avec les réserves et distinctions nécessaires : Est-il vrai que la sainte Communion donne des consolations et des joies? Est-il vrai qu'elle exerce une influence visible sur la conduite?

Histoire

1.

Récit du miracle des Ulmes, preuves et constatations, réfutation des difficultés opposées.

2.

Quelle a été l'hérésie de Bérenger? Dans quels pays l'at-il enseignée? Combien a-t-il fait de rétractations? Bérenger a-t-il eu, de son temps, des disciples et des défenseurs ?

:

1. Les messes solennelles nécessité et moyens d'associer de plus près les jeunes gens et les hommes aux chants et aux cérémonies de la Messe. Places qu'il faut leur réserver autant que possible. Les Messes et Communions réparatrices, célébration du premier vendredi du mois avec les hommages au SacréCœur. 2.

Le

Adorations perpétuelles. Efforts à faire pour en conserver l'éclat et la solennité. Invitation à la Sainte Table. prêtre à la tête des groupes d'adorateurs et d'adoratrices durant la nuit.

Confréries du Très Saint-Sacrement.

3. cette œuvre.

Historique de

Adoration nocturne. Est-elle instituée en beaucoup de villes de l'Ouest ? Comment recruter et faire persévérer les adorateurs? Exercices conseillés pour que l'adoration, au lieu d'être difficultueuse, soit fervente.

For

4. Adoration diurne. Bienfaits de cette œuvre. mation et développement des listes d'adorateurs et d'adoratrices. -Zélatrices de l'adoration diurne. Devoir pour le Prêtre de les exciter non seulement par la parole, mais par l'exemple. Les saluts avec procession aux flambeaux. Jeunes gens, hommes à inviter. Nécessité de réunir périodiquement les Zélateurs, de surveiller les listes. Invitations fréquentes aux fidèles d'assister en foule à ces grandes cérémonies.

-

6. Quelles sont les institutions propres au diocèse de N. en l'honneur de la sainte Eucharistie?

7. Progrès ou amoindrissements des manifestations du culte eucharistique dans nos diocèses de l'Ouest depuis cinquante ans.

TROISIEME SECTION

L'Eucharistie et les Œuvres sociales

1. Nécessité de la Communion pour les apôtres et vrais amis des pauvres et de la classe ouvrière. L'Eucharistie, soutien, aliment, ressource du zèle.

2.

Considérations générales sur le mensonge du socialisme, qui fait consister tout le bonheur de l'homme dans la possession des biens matériels.

3.

Les Directeurs et promoteurs des œuvres sociales ont le devoir de réagir sans cesse contre cette erreur destructive de toute vie religieuse. A cette fin, ils s'efforceront spécialement de diminuer les obstacles qui empêchent les employés, ouvriers, serviteurs, etc., d'assister aux messes et offices des dimanches et fêtes et de venir à la Sainte Table.

a) L'ignorance des vérités eucharistiques;

b) Le respect humain ;

c) La méconnaissance, malheureusement trop commune, du droit qu'ont les salariés devant Dieu comme hommes et chrétiens, et de par la liberté de conscience comme citoyens, à ce qu'on règle les heures et la durée de leur travail de façon à leur rendre possible l'accomplissement des devoirs religieux.

d) Pour les enfants et les jeunes gens, la négligeance de leurs parents.

On demande : a) D'indiquer par ordre les moyens déjà employés pour écarter chacun de ces obstacles;

b) D'en proposer d'autres encore s'il y a lieu.

5. Messes des Syndicats, Corporations et Sociétés. Leur participation aux processions solennelles du Très Saint-Sacre

ment.

6. Jusqu'à quel point les enseignements eucharistiques sont-ils donnés actuellement dans les Patronages de jeunes gens? La Communion y est-elle fréquente? Ne convient-il pas que, dans certaines solennités, les jeunes gens des Patronages se rendent à la paroisse pour communier?