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l'éteignoir pour étouffer la discussion. Les deux antagonistes sont trop remarquables; et il est clair que la question est importante. Pour moi, je trouve la thèse du P. Tesnière splendide; mais il lui faut plus de preuves. » Le P. TESNIÈRE « Le résultat essentiel de la communion est de nourrir l'âme et de lui donner les forces en rapport avec son devoir; par conséquent, avec le devoir de souffrir chrétiennement qui s'impose sans cesse... » « Être fortifié pour souffrir, interrompt le P. POULAIN, je n'appelle pas cela être consolé. »

Le P. TESNIÈRE: « On peut souffrir sur un point et être consolé sur un autre. Savoir, par exemple, que je souffre pour Dieu, en vue de son amour, grande consolation! »

Le P. POULAIN: «Alors, écartez ce mot, employez-en quelque autre. Ce mot éveille trop l'idée de joie sensible. »

Le P. TESNIÈRE : « Entendons que les consolations produites par la communion ne sont pas au même degré, ni de même sorte chez tous, et enfin sont accidentelles, et non infailliblement données. Le P. Poulain reconnait que des personnes sont enflammées par la réception de l'Eucharistie, mais il observe qu'il ne faut pas promettre cet effet à tout le monde. »

M. GRELLIER : « Nous sommes d'accord sur ces différents points. »

Le P. POULAIN : « Je m'en réjouis. D

Le P. TESNIÈRE: « Que les auteurs de livres de piété soient donc attentifs à leurs expressions et n'annoncent pas, surtout aux enfants des catéchismes, pour le jour de leur communion, des émotions et des délices qu'ils n'éprouveront pas telles qu'ils les attendent! »

M. LE PRÉSIDENT: « La deuxième question soumise

:

dans cette séance à notre examen est historique : c'est celle de l'hérésie de Bérenger, archidiacre d'Angers. Cette question présente un intérêt universel, les rétractations qui furent imposées à l'hérésiarque prouvant la popularité du dogme eucharistique au XIe siècle et indiquant l'immutabilité de la doctrine de l'Église signe admirable qu'elle est divine. Nous possédons sur ce sujet un rapport très complet de Dom Paul Renaudin, bénédictin de Saint-Maur, qui n'est pas ici aujourd'hui, et un autre de M. Beduneau, curé de Combrée. Nous demandons à M. l'abbé Beduneau de nous exposer les rétractations de Bérenger. »

Lecture de cette partie du rapport.

M. le chanoine MOREL: A l'honneur des Normands, qu'on me permette de citer, contre l'hérésie de Bérenger, une page des actes du Concile de Rouen, tenu en 1063 c'est une protestation de foi rédigée par Bellème, l'illustre évêque de Séez :

« Nous croyons de cœur et nous confessons de bouche que le pain offert sur l'autel n'est que du pain avant la Consécration, mais que dans la Consécration, par la puissance ineffable de la Divinité, la nature et la substance du pain sont changées en la nature et la substance de la chair, non pas d'une chair quelconque, mais de celle qui a été conçue par l'opération du SaintEsprit, est née de la Vierge Marie, a été flagellée pour nous, c'est-à-dire, pour notre salut, a été attachée à la croix, déposée dans le tombeau, est ressuscitée le troisième jour d'entre les morts, et siège maintenant à la droite de Dieu le Père. De même, nous croyons que le vin qui est offert avec l'eau dans le calice est changé vraiment et essentiellement en ce Sang qui, sous le coup de la lance du soldat, est sorti de la blessure du

Seigneur pour le salut du monde. Nous anathématisons ceux qui ont la témérité et l'impiété de s'élever contre cette doctrine sainte et apostolique.

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• Vous voyez que les Normands ne tardèrent pas à riposter à l'hérésiarque. » (Applaudissements.)

M. LE PRÉSIDENT: « C'est aussi l'occasion d'éclaircir, à l'aide du génie de Bossuet, certaines expressions extraordinaires dont nous pouvons quelquefois prendre mal le sens. Dans l'une des formules de foi imposées à Bérenger, il est proclamé que, après la consécration, c'est bien le corps de Notre-Seigneur qui est touché, froissé, rompu par les communiants. Ces paroles nous semblent confondre le Corps divin avec les espèces sacramentelles qui, seules, sont touchées, froissées, rompues par notre contact. Oui, mais on voulait marquer ainsi, par les expressions les plus fortes, les plus matérielles, la réalité de la présence de Jésus-Christ dans le Sacrement. Les anciens Pères avaient employé ce langage, appliquant au Corps eucharistique de Notre-Seigneur ce qui se passe dans les saintes espèces. Ainsi disonsnous», observe Bossuet, « que nous sommes mouillés et déchirés quand nos habits le sont, bien qu'en réalité notre personne ne le soit pas.

Le R. P. TESNIÈRE: Ainsi Notre-Seigneur pouvait-il dire à la Cène : « Ceci est mon Corps qui est brisé ; mon Sang qui est répandu. De fait, l'union entre les espèces et le corps spiritualisé du Christ est si intime, qu'il n'y a qu'un seul sacrement composé de deux choses, le corps réel du Sauveur et le signe sensible. C'est le Sacrement auguste que l'Église adore et que nous célébrons en ce Congrès. »

La séance est levée à 10 heures.

Deuxième Section

Culte eucharistique

Troisième Séance

Au Bureau, NN. SS. Foucault, évêque de Saint-Dié, et Kersuzan se joignent à leurs collègues arrivés pour la séance de 9 h.; Mgr Pessard et les Membres du Bureau de la seconde Section prennnent place à côté de NN. SS. les Évêques, ainsi que MM. les Délégués des différents

diocèses.

Le P. LÉMIUS: « M. Sacré, de Bruxelles, demande à faire une communication sur l'OEuvre de la BonneMort. >

M. SACRÉ Dans ce Congrès, où l'on a tant parlé de la sainte Communion, laissez-moi vous recommander l'OEuvre de la Communion des mourants, contre partie de l'Association des Solidaires. On m'a objecté déjà que cette OEuvre pouvait surexciter encore la haine des impies. Cependant, que d'indifférents, d'ailleurs sans animosité particulière contre les prêtres, accueilleraient volontiers, aux approches de la mort, la proposition des derniers sacrements! Et même parmi les pratiquants, combien ont besoin qu'on les visite, qu'on les exhorte pour communier dans les crises de la maladie ! Mer Valatis, doyen d'une paroisse de Bruxelles, m'affirmait que parmi les personnes pratiquantes autour de lui, trois sur quatre mouraient, ou sans les derniers secours religieux ou après les avoir reçus sans connaissance. Feu Mer Sacré, doyen d'Anvers, signalait des prêtres qui différaient trop de se munir du saint Viatique dans leur maladie et qui étaient surpris. Mal effrayant! N'oublions pas, soit qu'on ait bien ou mal

vécu, que la destinée éternelle dépend de l'état de l'âme à l'instant décisif du trépas. Trouvons donc un remède à la négligence de ce suprême intérêt.

« Pour moi, j'ai pensé à une ligue dont les membres se proposeraient trois buts: prier chaque jour pour les agonisants; s'engager à appeler le prêtre à leur chevet, dès le danger de mort; s'efforcer de procurer les derniers sacrements à leurs proches. Même sans ligue spéciale, les confrères de Saint-Vincent de Paul, les membres des Associations pieuses et charitables adopteraient bien utilement ce programme. Ce groupe de personnes zélées, en rapport, d'une part, avec les prêtres des paroisses, d'autre part avec toutes les classes de paroissiens, aurait une action considérable pour le bien des malades et moribonds. >>

UNE VOIX: Il existe une Confrérie du Cœur agonisant de Jésus qui s'adresse spécialement aux dames et qui répond à l'idée proposée. Pour cette forme de zèle, les dames ont même plus de facilités que les hommes. >>

Le P. TESNIÈRE : A Lille, depuis une quinzaine d'années, on a institué l'OEuvre du saint Viatique, spécialement pour des dames chrétiennes, qui remplit le vœu de M. Sacré. Dans les paroisses de campagne, il n'y a généralement pas besoin d'intermédiaire entre le prêtre et les malades.

Le P. LÉMIUS: « L'idée est excellente, surtout dans ce temps où l'on guette les moribonds pour écarter d'eux le prêtre ainsi en est-il dans beaucoup d'hôpitaux et pour les livrer à Satan. Mais servons-nous des OEuvres existantes à Angers, les Servantes des Pauvres, les Sœurs garde-malades préparent admirablement les malades à recevoir les secours religieux.

M. Olier, alors que la paroisse Saint-Sulpice était

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