large et cependant abritées, ces grandes foules palpitantes d'enthousiasme qui donnent à l'éloquence et en reçoivent d'incomparables inspirations.

La Semaine religieuse vient de nous faire entrevoir, dans le Congrès, une sixième section qui s'est formée la dernière, la section des dames. Est-ce, en effet, dans cette même soirée à l'Université catholique? Est-ce quelques jours plus tard? Du moins dans le même milieu actif et pratique, c'est-à-dire parmi les jeunes gens déjà épris de leur rôle dans la préparation de la grande Œuvre, il fut décidé qu'on proposerait à un Comité de dames deux fonctions importantes : la première, d'appeler aux fêtes d'Angers les dames des Associations. pieuses et charitables de la ville, du diocèse et de tout l'Ouest; la seconde, d'organiser des séances pour elles, avec un programme particulier, à l'époque du Congrès. Mme la comtesse de Contades, présidente de l'Association des Mères chrétiennes et des Dames Patronnesses des Cercles, fut priée de communiquer ce plan à d'autres Directrices des bonnes OEuvres. La réponse à cet appel fut admirable le 14 juin, jour de la fête du Sacré-Cœur, dans une salle de la rue des Quinconces, toutes les zélatrices des Cercles et des OEuvres d'apostolat qui en dépendent promirent leur adhésion la plus active; les zélatrices des Associations pour l'adoration du Très Saint-Sacrement et des Confréries charitables témoignèrent la même ardeur; et, enfin, le 5 juillet, dans l'un des grands salons de l'évêché, Monseigneur vit devant lui pour écouter sa parole, pour suivre ses indications, pour donner à sa pensée une vaste sphère d'influence, un auditoire qui était une foule, mais une foule çomposée des personnes les plus pieuses et les plus honorées de la société angevine. A la suite

de cette réunion, les cartes de congressistes furent demandées de toutes parts et le succès du Congrès ne fit plus de doute pour personne.

Pendant que ces réunions, et beaucoup d'autres qu'il serait trop long de noter en détail, éveillaient l'attention des différentes classes des catholiques angevins, la presse commençait aussi et peu à peu élargissait sa propagande. La Semaine Religieuse qui, dans son numéro du 17 mars, avait tracé comme une première ébauche des travaux et des solennités du Congrès annoncé, publia huit jours après, sur les services rendus par l'institution des Congrès eucharistiques, un article que nous ne croyons pas hors de propos de reproduire.

Les lecteurs de la Semaine religieuse seront heureux de savoir quels bienfaits l'on peut attendre du prochain Congrès eucharistique d'Angers. Nous ne pouvons mieux répondre à leur légitime curiosité qu'en rappelant l'influence exercée jusqu'à présent par ces grandes assemblées sur la piété et les mœurs de nos générations contemporaines.

Le résultat le plus éclatant a été la victoire remportée sur le respect humain. Des catholiques de tout pays, évêques, prêtres et laïques, s'excitant mutuellement, par la parole et l'exemple, à célébrer l'Eucharistie dans des cérémonies solennelles, à offrir publiquement leurs adorations au Très Saint-Sacrement, à participer au sacrifice de la messe par la communion quotidienne : ce spectacle n'a jamais manqué d'élever au-dessus de toutes les critiques de l'opinion d'abord ceux qui osaient montrer une aussi belle hardiesse, et ensuite bon nombre de chrétiens plus timides qui n'avaient encore point vu pareil triomphe de leur sainte Religion.

Ce fut, disons-nous, le résultat le plus éclatant des Congrès antérieurs, mais ils ont produit d'autres fruits, qui, moins connus, sans doute, ne sont pourtant pas moins considérables. Sans les étudier un à un signalons, comme les plus importants, la vulgarisation des enseignements théologiques sur les bienfaits de la sainte Table et la pratique de la communion fré

quente dans les écoles et collèges catholiques. Car les théologiens et les saints, qui ont tant célébré la communion et tant recommandé la connaissance des dispositions qu'elle exige, sont devenus pour ainsi dire les prédicateurs des foules par l'intermédiaire des Congrès c'est là qu'on a développé leurs leçons, cité leurs textes, mis leurs raisons et leurs exhortations à la portée de tous; c'est là que, par une fortune pour eux très rare, ils se sont vus populaires dans le meilleur sens de l'expression. Ce fait, par lui-même si digne de remarque, a produit bientôt sa conséquence naturelle. La fréquente communion est entrée dans les usages non seulement des personnes les plus chrétiennes de nos paroisses, mais aussi des jeunes gens et des jeunes filles des institutions catholiques. Les communions qui s'y accomplissent maintenant sont, pour le nombre, et, nous le croyons, pour la ferveur, hors de comparaison avec ce qui se pratiquait dans la première moitié du dix-neuvième siècle. Grande espérance de meilleur avenir, puisque la meilleure garantie de la persévérance dans la foi, dans l'innocence, dans le courage chrétien, c'est la sainte Table assidùment fréquentée. Nous ne voulons rien exagérer. Nous ne prétendons point que les Congrès eucharistiques aient amené, à eux seuls, de si heureux progrès, mais pour voir qu'ils y ont largement contribué, il suffit de constater ce qu'ils sont et de relire leur histoire depuis une vingtaine d'années.

La Semaine continua de signaler attentivement les progrès qu'accomplissait le travail de préparation. Le 7 avril, elle annonçait l'apparition prochaine des programmes de chacune des Sections du Congrès et indiquait les études et les débats féconds qu'ils allaient provoquer, et le 24, elle publiait un horaire des séances et des cérémonies du 4 au 9 septembre. Dans ses numéros du 19 et 26 mai, nous trouvons, munis de la signature et de l'approbation de Mgr l'Évêque de Liège et de Mgr l'Évêque d'Angers, la circulaire et les questionnaires que nous avons reproduits à la date où ils furent composés. Nous n'ajouterons donc ici que le sommaire

des sujets proposés à l'examen des Dames congressistes et le programme de la Section de la Jeunesse catholique qui parut bientôt après.

Objet des Réunions des Dames Congressistes

Les Dames qui donnent leur adhésion au Congrès ne sont pas appelées seulement à prendre part aux cérémonies religieuses et aux assemblées générales. Durant les trois jours consacrés aux travaux des diverses sections, les Dames auront, de 3 heures à 4 heures, dans une salle spécialement mise à leur disposition, des réunions avec conférences sur les Œuvres eucharistiques les mieux appropriées aux besoins et aux attraits de leur piété. Nous ne pouvons qu'indiquer sommairement les sujets qui solliciteront leur attention associations de femmes chrétiennes pour l'adoration diurne; moyens de méditation recueillie et de prière à l'église; zèle pour la décoration des autels, des tabernacles, des rues et reposoirs aux jours de FêteDieu; communions fréquentes; soin de donner la place principale au culte eucharistique dans les confréries et congrégations de femmes et de jeunes filles; précautions et moyens pour faciliter aux hommes l'accomplissement de leurs devoirs ; pratique du zèle en faveur des enfants de la maison, des domestiques, des ouvrières, des enfants privés de secours religieux, etc. Angers, le 15 mai 1901.

Vu et approuvé :

JOSEPH, Évêque d'Angers.

Vu et approuvé : VICTOR, L., Evêque de Liège • Président du Comité permanent.

L'Eucharistie et les OEuvres de la Jeunesse catholique

I

Séance du jeudi 5 septembre

L'EUCHARISTIE, SOUTIEN ET FORCE DES MEMBRES DE LA

1.

JEUNESSE CATHOLIQUE

Enseignement apologétique de la Religion et spécialement du culte eucharistique dans les groupes de la Jeunesse

2. Assistance à la Messe. Comment les jeunes gens doivent s'efforcer d'entendre la Messe le plus souvent possible, plusieurs fois par semaine. - Assistance aux offices paroissiaux, à la grand'messe, aux vêpres. Participation aux chants religieux, aux prières publiques. Messes spéciales pour les groupes de Jeunesse catholique.

3. Communion. Les groupes de jeunes gens ne pourraient-ils pas avoir, à époques déterminées, des communions générales et réparatrices? Participation à cette œuvre là où elle existe déjà. Communion du premier vendredi du mois; communion hebdomadaire; communion fréquente.

-

Moyens d'attirer à la Sainte Table le plus grand nombre possible de jeunes

gens. 4.

Confrérie du Saint-Sacrement.

Euvre de l'adoration

Visites au Saint-Sacrement.

- Retraites

diurne et nocturne.

fermées.

II

1.

Séance du vendredi 6 septembre

APOSTOLAT DE LA JEUNESSE CATHOLIQUE

AUPRÈS DES ENFANTS DES PATRONAGES PAR L'EUCHARISTIE

Concours que les jeunes gens peuvent apporter aux Directeurs de Patronages: a) en expliquant le catéchisme et les principaux points du dogme et de la morale; b) en préparant les enfants à la première Communion; c) en surveillant les enfants à la messe, le dimanche, et en général aux offices religieux.

2. Comment les jeunes gens peuvent donner le bon exemple, en accompagnant les enfants à la Sainte Table; en se trouvant à leur tête les jours d'adoration. De la communion mensuelle et hebdomadaire dans les Patronages. Assistance des enfants à la messe paroissiale et aux vêpres; leur participation aux chants religieux. Heure favorable pour réunir les enfants des écoles laïques le dimanche matin.

3.

-

Concours que les jeunes gens peuvent apporter aux Cercles d'études religieuses et sociales, fondés dans les Patronages; aux Congrégations; à la Garde d'honneur, etc.