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compter sur la présence de tous ses membres aux réunions, séances, fêtes et travaux de l'œuvre. Il fait remarquer aux adhérentes du Congrès que leurs fils, leurs frères, doivent se mettre en contact avec les classes populaires; qu'en certaines circonstances, ils auront à se montrer dans les Cercles, les cabarets, les réunions publiques; qu'ils sont appelés, chacun en leur mesure, à devenir des conducteurs du peuple. Or, dit-il, cette action puissante est incompatible avec l'éducation dans la ouate, avec la tranquille assiduité au foyer, et encore avec la passion des plaisirs élégants. Quand vos fils, vos frères, vos maris sont appelés aux différents conseils où à leurs Sociétés de secours mutuels et de zèle, laissez-les de bon cœur s'absenter; et quand ils reviennent, recevez-les joyeusement comme des soldats qui ont bien mérité de la patrie. A l'exemple de vos aïeules, qui elles-mêmes armaient leurs fils pour la bataille, vous enverrez généreusement les vôtres servir la cause du Christ en leur criant : « France d'abord! » (Applaudissements.)

La séance est levée.

Assemblée générale

La Jeunesse catholique terminait à peine sa séance, que l'Assemblée générale des Congressistes ouvrait la sienne. A voir le spectacle qu'elle présente aux yeux, on eut aussitôt le sentiment qu'elle serait l'une des plus fortifiantes pour la foi et des plus dignes de mémoire. Pour ces dernières assises, sur l'estrade d'honneur, les hauts dignitaires de l'Église accourus à l'invitation de Mer l'Évêque d'Angers étaient présents: en attendant

son Éminence le Cardinal-Archevêque de Reims et Mgr l'Archevêque de Tours qui arrivait d'un pèlerinage à Lourdes, on saluait autour de Mar l'Évêque d'Angers: Ma l'Évêque de Damiette et NN. SS. de Saint-Dié, du Cap Haïtien, de Poitiers, de Nantes, du Mans, les RR. PP. Abbés, etc, etc.

L'orateur fut l'amiral de Cuverville, sénateur du Finistère, ancien chef d'État-Major de la Marine. Nous rappelons ici ses titres et ses hautes fonctions en abrégeant beaucoup l'énumération pour faire comprendre quel caractère en recevait un discours qu'aurait pu prononcer un conférencier de nos cathédrales. Ce discours, on va le lire. Mais pour en éprouver tout l'effet, que le lecteur se représente bien un homme d'État qui fut mêlé aux plus grandes affaires de la politique; un chef de la marine française qui a commandé les plus puissantes escadres et visité, à leur tête, presque tous les pays du monde; un des personnages les plus actifs et les plus décidés du Sénat, qui prend désormais pour. mission de proclamer devant tous les auditoires les dogmes du Credo catholique et, de toutes les expériences qu'il a faites, de toutes les institutions qu'il a étudiées, de toutes les sortes de cultes, de morales, de systèmes politiques et sociaux dont il a eu le spectacle, retient pour conclusion que les hommes et les peuples ont leur unique salut dans le Verbe incarné, dans le Verbe devenu Hostie, qui emploie auprès de nous la Très Sainte-Vierge, saint Michel et les Anges, l'Église et les Saints comme ambassadeurs de ses secours. Nous nous arrêtons sur ces derniers mots, craignant d'avoir trop raisonné au lieu de décrire: mais peut-être que dans la circonstance ces pensées sont la meilleure des descriptions.

Discours de M. le vice-amiral de Cuverville

Le Christ et la vocation de la France

MESSEIGNEURS (1),

MES RÉVÉRENDISSIMES PÈRES (2),

Mesdames,
Messieurs,

Je remercie M" l'Évêque d'Angers du très grand honneur qu'il m'a fait en m'appelant à prendre la parole dans cette séance du Congrès eucharistique. Si peu qualifié que je fusse pour répondre à ce bienveillant appel, je n'ai pas cru devoir me dérober à une invitation qui m'amenait à faire devant vous un acte public de foi et de reconnaissance envers le ChristHostie.

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Une carrière mouvementée et longue, bien que rapidement écoulée, car cinquante années ont passé pour moi comme une ombre, m'a conduit à visiter bien des pays divers; de bonne heure, j'ai vu l'apostolat chrétien à l'œuvre sous toutes les latitudes et, quand j'ai voulu rechercher le secret de l'esprit de sacrifice qui est l'apanage de cette milice vaillante qu'une secte anti-nationale s'apprête à proscrire, l'auguste sacrement de l'Eucharistie m'est apparu comme la source intarissable de tous les dévouements! Poussant plus loin mes réflexions dans les heures solitaires de ma vie de marin, j'ai compris et constaté que le Christ a fait la grandeur de la France; qu'Il l'a toujours sauvée à l'heure des grandes catastrophes qui suivirent toujours ses infidélités, et que, Seul, Il peut la sauver encore par un acte de sa miséricorde, en la faisant rentrer dans les voies qui, dès l'origine, lui ont été tracées par sa Providence!

(1) Mer Rumeau, Évêque d'Angers, assisté de NN. SS. les Évêques de Nantes, du Mans, du Cap Haïtien, de Poitiers, de Saint-Dié, de Cork (Irlande), de l'Archevêque de Damiette.

(2) Les RR. PP. Jean-Marie, abbé de la Trappe de Bellefontaine et Dom Bourigault, abbé de Ligugé.

OBJET DE CE DISCOURS

A l'heure où l'on s'efforce de chercher des remèdes aux maux qui nous accablent, il importe de rappeler que les droits du Christ ont été méconnus. Je veux régner, a-t-il dit en 1675 à la Bienheureuse Marguerite-Marie, je veux règner et je règnerai malgré Satan. Le Christ veut régner parce qu'Il est roi; Il est roi non seulement des individus, mais aussi des familles et des sociétés, des nations et des peuples qui doivent reconnaître ses droits par des hommages publics et solennels. S'il est un pays auquel ce devoir s'impose tout particulièrement, c'est la France, parce qu'elle a été comblée de ses bienfaits. Un coup d'œil jeté sur le passé suffira pour justifier cette affirmation. L'Eucharistie, disait le R. P. Delaporte, missionnaire du Sacré-Cœur, au Congrès de 1888, «l'Eucharistie, c'est «<l'Incarnation continuée; c'est la permanence de l'Homme«Dieu au milieu des hommes ».

montrer

Rappeler ce qu'est l'Incarnation dans le plan divin; le dogme eucharistique qui est la pierre angulaire du monde, comme le fondement même de notre nationalité; le montrer comme notre consolation, notre soutien dans les humiliations douloureuses qui affligent notre patriotisme et comme l'unique espoir de notre rénovation; tel est, Messieurs, l'objet de cet

entretien.

Messeigneurs, Mes Révérendissimes Pères, Messieurs les ecclésiastiques, je m'excuse auprès de vous d'aborder un sujet aussi élevé, aussi en dehors de ma compétence; pour le traiter, j'ai recours à des auteurs orthodoxes; je parle, surtout, pour cette jeunesse qui est notre espérance, et ma parole n'a d'autre but que de fortifier sa foi dans les destinées de la Patrie tout en glorifiant le Christ-Hostie!

L'INCARNATION ET LE PLAN DIVIN

« Dans le Plan divin, le Christ est le commencement et la << fin de tout l'ordre créé; Il a été, avant toutes choses, dans la « volonté du Créateur; Il est la raison d'être et le terme de << tout; c'est en Lui et par Lui, à cause de Lui et pour Lui que « les anges et les hommes ont été élus et prédestinés... »

Placés à ces hauteurs du dogme et de la doctrine, nous voyons, d'une façon lumineuse, sur quoi repose la royauté universelle du Christ, la grandeur de son Église et aussi lá grandeur de la mission confiée à la nation privilégiée, fille ainée de cette Église et dont les annales renferment cette devise que les sectes conjurées n'ont pu effacer : Gesta Dei per Francos! Les gestes de Dieu par les Francs!

L'INCARNATION ET LES ANGES

La première illumination que Dieu donna aux Anges dans leur état d'épreuve, fut que le Seigneur devait prendre la nature humaine. Il leur manifesta Son Fils et aussi la Vierge Marie comme le but de ses Œuvres. Il leur représenta le Verbe-Incarné comme le Dominateur de l'Univers afin que, s'ils le voulaient, ils s'élevassent, par le mérite et la grâce du Christ, de l'état d'épreuve à celui de gloire.

:

Dans le plan du Créateur, le Christ et sa Mère n'étaient pas séparés; Dieu les manifestait au ciel pour signifier aux Intelligences qu'ils étaient le chef-d'œuvre de Ses mains. Dans une étude des plus intéressantes intitulée La Reine du Paradis, M. le chanoine Rolland, curé-doyen de Neuilly-l'Évêque (HauteMarne), vient de mettre en relief la préexistence de la Très Sainte-Vierge Marie dans les desseins divins, au milieu des splendeurs de la création. « ... Ce n'est point, nous dit-il, une pieuse exagération d'une piété enthousiaste, c'est une vérité a certaine professée journellement par l'Église dans sa liturgie, « enseignée par les Docteurs les plus éclairés qui nous montrent « que Marie est le chef-d'œuvre du Dieu Créateur, la première« née d'entre les créatures; que le Christ et la bienheureuse Vierge sont la cause finale de l'Univers.... » Saint Bernard a tout résumé en disant que : « C'est en vue de Marie que Dieu a fait toutes choses... ».

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En imposant le Verbe Incarné, le fils de la femme, à l'adoration des anges, le Créateur leur demandait en même temps un acte de vénération et d'amour pour celle qui devait être sa mère. Nous savons comment Lucifer, le plus beau des anges, qui, jusque là, avait été sans tache, révolté dans son orgueil, refusa de se soumettre aux oracles divins; «Non serviam ! »

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