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libres et nos Universités catholiques, car c'est là que doivent se préparer aux luttes de l'avenir les cadres de l'armée du Christ et les défenseurs de ses droits. Et puis, allons au peuple! tout en nous efforçant d'améliorer son sort par les œuvres sociales qu'une charité ingénieuse multiplie chaque jour, enseignons-lui la vérité que l'on a travestie pour le mieux asservir. Rappelonslui que c'est le Christ qui a brisé les fers de l'esclavage et libéré l'Humanité !

Il faut,

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écrivait naguère M. l'abbé Gayraud, dans un récent travail sur la Crise de la foi, « que chacun voie de ses yeux l'utilité sociale de l'Église; il faut que chacun craigne que « l'Église ne vienne à manquer; il faut enfin que chacun sente que l'Église est nécessaire au pays ». Travaillons, Messieurs, à la réalisation de ce programme; oui, RÉVEILLONS DANS L'AME FRANÇAISE LA FOI RELIGIEUSE; avec elle et par elle, la générosité native de notre race assurera le salut et la grandeur de la Patrie !

Au soir de cette journée qui terminait les délibérations du Congrès, M l'Évêque d'Angers donna lecture du télégramme suivant envoyé au Souverain Pontife i témoigne, comme on va le voir, de la joie universelle causée par les résultats obtenus :

Télégramme d'hommage à S. S. Léon XIII

« Le Cardinal Langénieux, les Archevêques de Tours et de Damiette, les Évêques d'Angers, Saint-Dié, < Poitiers, Nantes, Le Mans, Cap Haïtien, Cork (Irlande), ⚫ deux mille prélats, prêtres et fidèles, réunis en Congrès eucharistique international, prosternés aux pieds de Votre Sainteté, renouvellent l'expression de ⚫ leur profonde vénération, de leur filiale et entière soumission; et ont prié ardemment pendant les magnifiques journées du triomphe eucharistique, pour la

⚫ prolongation d'un si glorieux pontificat, pour la liberté a et l'exaltation de la Sainte Église catholique.

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Le Salut solennel à l'église de la Trinité

Malgré la distance entre l'Université et les paroisses d'Angers au delà de la Maine, Monseigneur l'Évêque n'avait pas voulu que cette partie de sa ville épiscopale fut privée des manifestations si édifiantes du Congrès. C'était donc en l'église de la Trinité, que, le samedi 7 septembre, les Congressistes allaient terminer, par le Salut solennel, leur laborieuse journée. L'édifice avait revêtu pour cette occasion sa parure des grandes fêtes. Une foule énorme remplissait l'église, et c'est à travers ses rangs pressés que le cortège des Évêques fit son entrée solennelle. C'étaient les RR. PP. Abbés de Bellefontaine et de Ligugé ; NN. SS. d'Angers, de Nantes, de Poitiers, de Saint-Dié, du Cap Haïtien et M l'Archevêque de Damiette. Tous prirent place dans le sanctuaire brillamment décoré et illuminé.

Le R. P. Bouvier est alors monté en chaire et, dans un magnifique discours, a fait ressortir l'objet et les conséquences du Congrès Eucharistique qui, tenu à Angers, a été une éclatante réparation de l'hérésie de son ancien archidiacre Bérenger.

La chorale de Notre-Dame de l'Usine et de l'Atelier, au grand complet, a chanté plusieurs morceaux de choix, pendant la bénédiction du Saint-Sacrement, donnée par Me l'Évêque de Nantes, sous les plis flottants des éten

dards de cette société.

Les chants, très bien dirigés par M. Lecoq, ont fait merveille. Les soli ont été chantés par Mmes Quetier, M" Veillon, Mlle Leroy et M. Maurat.

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Au moment où vont se clore les assises solennelles de votre Congrès, à la veille de vous séparer dans la joie, dans la paix et dans la confiance, il me semble qu'un sentiment doit remplir toutes vos âmes, le sentiment de la reconnaissance, à la vue du bien qui s'est réalisé, au souvenir des impressions que vous avez ressenties. Je trahirais votre attente et je croirais manquer à mon devoir, si je ne m'en faisais ici publiquement l'interprète.

Reconnaissance à Dieu d'abord, qui, après avoir inspiré cette grande manifestation religieuse, l'a visiblement comblée de ses meilleures bénédictions. Que toute la gloire lui en revienne et qu'il daigne en agréer l'hommage!

Reconnaissance au pieux évêque d'Angers, dont la clairvoyante sollicitude a su tout prévoir et tout disposer pour que rien ne manquât à la magnificence de ces fêtes, dont la bonté, la condescendance et le dévouement ont répandu tant de charme sur les jours trop rapides qui viennent de s'écouler.

Reconnaissance à ces Pontifes, à ces Prélats, accourus, sur son appel, pour ajouter à vos réunions la splendeur de leur présence et la sauvegarde de leur inflexible orthodoxie.

(1) LL. GG. NN. SS. Rumeau, évêque d'Angers; Kersuzan, évêque du cap Haïtien; Foucault, évêque de Saint-Dié; Pelgé, évêque de Poitiers; Rouard, évêque de Nantes.

(2) Les Révérendissimes Pères Abbés de Ligugé et de Bellefontaine.

Reconnaissance à ces prêtres, à ces chrétiens, habitués aux travaux de la pensée et rompus à la pratique des bonnes œuvres, qui vous ont ouvert si libéralement le riche trésor de leur science et de leurs observations, qui ont fait entendre des encouragements pour toutes les hésitations, des conseils pour tous les débuts, des applaudissements pour tous les succès.

Reconnaissance à ce peuple enfin, resté digne de son glorieux passé, et dont vous avez pu constater le sens profondément chrétien, à ce peuple qui vous a fait un accueil si empressé et si sympathique, et qui s'honore une fois de plus en s'intéressant à tout ce qui concourt à la défense de la foi et au développement de la piété.

Et maintenant, mes Frères, que puis-je dire, après les discussions savantes auxquelles vous avez eu la joie d'assister, après les discours éloquents que vous avez été heureux d'applaudir?

On m'a demandé de dégager les conclusions qui ressortent de ce Congrès. J'entre dans votre pensée et je m'en tiens exclusivement à ce programme. Durant ces jours, vous avez rappelé un grand fait et vous avez accompli un grand acte. De ce fait et de cet acte jaillissent, pour ainsi dire d'elles-mêmes, des conclusions dont l'importance et l'opportunité n'ont pu vous échapper. Je me borne à les mettre en lumière.

I

Le fait d'abord, ce fait dont le monde entier retentit dans la seconde moitié du onzième siècle, qui attira sur cette ville les regards de toute la chrétienté, et qui fut le point de départ d'un mouvement eucharistique dont ce Congrès m'apparaît comme l'une des manifestations les plus brillantes. Il est doublement instructif, soit qu'on l'envisage dans son principe, soit qu'on le considère dans ses conséquences.

Les défaillances doctrinales sont, hélas ! de tous les temps. Mais jamais défaillance ne se produisit dans des conditions plus favorables pour montrer à quel point un esprit d'ailleurs distingué peut s'égarer, dès qu'il cesse de marcher à la lumière de la tradition catholique.

Jésus-Christ ne s'est pas contenté de confier à son Église le

dépôt des vérités qu'elle doit enseigner dans toute la suite des siècles. Il l'a constituée gardienne authentique et interprète infaillible de ces vérités révélées. Précaution indispensable, pour ne pas les exposer aux fluctuations incessantes de l'esprit humain. Toutefois, que la raison jalouse de son indépendance se rassure le phare providentiellement allumé sur sa route n'est pas pour entraver sa marche, mais bien pour l'éclairer et pour la diriger. Le navigateur voit-il une entrave dans l'étoile ou dans la boussole qui lui permettent de s'orienter sur l'Océan et de voguer sans crainte de se briser à tout instant contre les récits? Le touriste qui escalade un sommet escarpé, voit-il une entrave dans la barrière qui le sépare de l'abîme ou dans le guide qui lui signale un précipice (1) ?

Quand Bérenger, rompant avec toute la tradition chrétienne, préféra son sentiment personnel à la pensée unanime des Pasteurs et des fidèles de son temps, et s'en prit à un point de la doctrine révélée qu'aucun hérétique n'avait encore sérieusement attaqué jusque-là, avait-il oublié que Jésus-Christ a promis à son Église une assistance qui la garantit contre l'erreur jusqu'au dernier jour du monde ?

Avait-il oublié les instantes recommandations de saint Paul d'éviter avec un soin vigilant toute innovation dans les choses de la foi, de regarder comme fausse toute doctrine en désaccord avec la doctrine de l'Église, nous fût-elle enseignée par un ange venu du ciel?

:

Avait-il oublié enfin les paternels avertissements de son maître Fulbert de Chartres, ces avertissements qu'Adelmann l'écolâtre de Liège, jadis son condisciple, lui rappelait en termes si touchants Te souvient-il de ces conversations délicieuses où, le soir, Fulbert s'épanchait, au milieu de nous, dans ce jardin qui longe une chapelle de la ville? Parfois il interrompait l'entretien, et il nous suppliait, les larmes dans les yeux, de marcher toujours droit dans la voie royale de la tradition, de suivre avec une fidélité scrupuleuse les traces des Saints-Pères, de ne

(1) « Quamvis enim naturales illæ disciplinæ suis ratione cognitis principiis << nitantur, catholici tamen earum cultores divinam revelationem, velut rectria cem stellam, præ oculis habeant oportet, quâ prælucente sibi a syrtibus et « erroribus caveant. » (Pius IX, Litt, ad archiep. Monac., 21 decemb. 1863.)

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