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mieux connaître et apprécier l'auguste sacrement de nos autels. Son nom lui-même est une révélation, une lumière. Messieurs, ne faisons pas fi des mots. Le peuple en a besoin pour saisir un enseignement et le retenir. Toute la question est de savoir si le mot proposé, adopté, exprime une idée précise et juste; s'il dit bien ce qu'on veut lui faire dire. Or, tels sont les mots de Cœur Eucharistique. Ils expriment nettement ce qu'on veut leur faire dire, à savoir l'amour de Jésus-Christ dans l'Eucharistie.

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Oserai-je ajouter qu'ils expriment cet amour de la manière dont le Christ lui-même semble l'avoir demandé. J'ai lu quelque part qu'autrefois Jésus-Christ nous a appelés à lui par la croix et qu'aujourd'hui il nous appelle par son cœur. Le fait est indéniable. Qu'il nous ait appelés par la croix d'abord, l'apparition de ce premier labarum à Constantin le prouve. La Croix brille à ses regards avec ces mots : In hoc signo vinces. Qu'il nous appelle aujourd'hui par son Coeur, l'apparition de ce second labarum, selon le mot de Léon XIII, à la bienheureuse Marguerite-Marie, le prouve également. Ce divin Coeur se montre à elle avec ces mots : Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes. Eh! bien, que fait la Confrérie du Cœur eucharistique de Jésus? Elle nous montre, elle aussi, le Cœur du Christ, puisque c'est là son objet. Et elle nous le montre là où il est, c'est-à-dire dans le Très Saint-Sacrement. Elle répond donc et à la volonté de Jésus-Christ de sauver aujourd'hui le monde par son Cœur, comme il le sauvait jadis par la Croix, et au but principal de notre Congrès, qui est de multiplier les moyens de répandre la dévotion au Très Saint-Sacrement. J'ose la considérer comme la continuation des grandes scènes de Paray-le-Monial. Alors, Jésus-Christ découvrait sa poitrine à une pauvre religieuse et lui disait Regarde, voilà le Cœur qui a tant aimé les hommes. Maintenant, c'est notre Confrérie qui, déchirant pour ainsi dire les saintes Espèces, nous montre le divin Coeur caché dans l'Hostie et nous dit : Regarde, voilà ce Cœur qui aime tant les hommes.

La Confrérie du Cœur eucharistique nous fait donc connaître le Très Saint-Sacrement comme la plus belle manifestation de l'amour du Christ pour les hommes. J'ai ajouté qu'elle nous le fait aimer. Pourquoi ? C'est le cœur qui gagne les cours. Parlez à un auditoire du patriotisme. Faites-le assister aux

exploits héroïques d'un brave soldat qui meurt pour la patrie. Vous sentez un frisson parcourir la salle. Il avait du cœur, ce soldat, tous les cœurs auraient voulu voler vers lui pour l'acclamer. Parlez à ce même auditoire de la charité chrétienne. Chantez devant lui le dévouement de nos admirables Sœurs qui succombent l'une après l'autre des suites d'une maladie mortelle, contractée au chevet des pestiférés, vous provoquez ses applaudissements. Elles avaient du cœur, ces religieuses; et tous auraient voulu les porter en triomphe. Ainsi, Messieurs, parlez aux âmes des bienfaits de l'Eucharistie. Montrez leur les anéantissements du Tabernacle, les immolations de l'autel, les divines effusions de la sainte Table. Dites-leur bien que c'est par amour pour elles qu'il réside nuit et jour dans nos églises, qu'il renouvelle chaque matin le sacrifice de la messe, qu'il nous convie à son banquet sacré. Exposez-leur à quel prix il opère ces prodiges; profanations, sacrilèges, délaissements, oublis, indifférences. Et vous verrez toutes ces âmes devenir haletantes sous votre parole. Elles comprendront qu'il a du cœur, ce Jésus, qu'il les aime passionnément; et, comme les Juifs, elles feront monter vers lui les hosannas de leur reconnaissance et de leur amour. Or, voilà ce que fait la Confrérie du Cœur eucharistique de Jésus. Elle laisse à d'autres le soin de parler de sa grandeur, de sa puissance, de sa gloire. Elle s'attache surtout à nous montrer le Cœur de Notre-Seigneur, nous prodiguant dans le Très Saint-Sacrement les marques les plus touchantes de son infinie bonté. Et parce que l'amour appelle l'amour, nous nous sentons comme invinciblement attirés vers l'Eucharistie. Nous l'aimons davantage.

Un dernier mot. La Confrérie du Cœur eucharistique de Jésus nous fait pratiquer le Très Saint-Sacrement, c'est-à-dire qu'elle est le moyen le plus efficace d'attirer la foule vers nos Tabernacles. Jésus-Christ s'en plaignait déjà à la bienheureuse Marguerite, les chrétiens avaient oublié le chemin de l'Église, ou n'y allaient que quand ils y étaient pour ainsi dire forcés. Plus de visites fréquentes au Très Saint-Sacrement; plus d'assistances à la sainte messe, si ce n'est le dimanche, plus de communions quotidiennes, tout au plus la communion pascale. Et cette situation n'a fait que s'aggraver de plus en plus. Le Jansénisme est venu poser sa main glacée sur l'âme chrétienne pour la dessé

cher, et le Gallicanisme a achevé son œuvre. Combien d'hommes et de femmes qui n'assistent plus à la messe, même le dimanche! Combien d'hommes et de femmes qui ne communient plus, même à Pâques! A plus forte raison combien d'hommes et de femmes qui ne connaissent même plus de nom la pieuse pratique de la visite au saint Sacrement; sur la porte de nos Tabernacles, comme au seuil du Temple d'Athènes, on pourrait graver cette douloureuse inscription: Ignoto Deo.

Eh bien, le grand remède à ce mal c'est la Confrérie du Coour eucharistique de Jésus. Je le prouve par une simple réflexion et surtout par l'expérience. Une simple réflexion d'abord. Les autres Confréries n'envisagent pas l'Eucharistie sous un aspect aussi populaire, aussi attrayant. Que voulez-vous? Il faut prendre les gens comme ils sont; je vous ai dit que les mots ont une grande puissance sur la foule, en bien comme en mal. C'est un mot qui a fait le second empire; c'est un mot qui a déchaîné en France la persécution religieuse. Eh! bien, le mot de Cœur eucharistique dit plus à la masse pour l'attirer à l'église que le mot de Très Saint-Sacrement, au moins à l'époque actuelle; parce que ce mot lui rappelle tout à la fois et le Cœur qui l'aime et l'endroit où il est aimé.

Mais l'expérience ne laisse aucun doute à cet égard. Que Messieurs les Curés veuillent bien établir cette Confrérie dans leurs paroisses comme je l'ai fait dans la mienne, et ils ne tarderont pas à lui voir produire des fruits merveilleux. Il n'y a pas deux ans qu'elle existe à Saint-Pierre de Caen; et déjà les heures d'adoration qui étaient rares, malgré l'existence de la Garde du Très Saint-Sacrement, se sont multipliées et devenues presque quotidiennes; et les communions ont augmenté d'un tiers; et tous les vendredis de l'année j'ai pu avoir l'exposition du Très Saint-Sacrement depuis 6 heures du matin jusqu'à 7 heures du soir, même pendant les vacances; et à notre procession du dernier dimanche du mois, de 80 à 100 femmes accompagnent le Très Saint-Sacrement, un cierge à la main, ce qui ne s'était jamais vu dans notre ville. Les hommes euxmêmes commencent à se remuer et chaque premier vendredi du mois, le soir à 8 heures, de 30 à 40 hommes viennent faire leur heure d'adoration devant le Saint-Sacrement exposé.

Du reste, Messieurs, est-ce que la dévotion du Sacré-Cœur

n'est pas devenue par la force des choses la dévotion du Cœur eucharistique? Le pape Léon XIII l'avait pressenti lorsqu'en 1887 un rescrit de Rome donna à l'œuvre de l'adoration de Montmartre le titre officiel d'adoration réparatrice du Cœur eucharistique.....

Je me résume. La Confrérie du Cœur eucharistique de Jésus me parait l'un des moyens les plus efficaces de répandre la dévotion au Très Saint-Sacrement, en faisant mieux connaître, plus aimer et plus pratiquer l'Eucharistie. Et comme c'est là le premier but de notre Congrès, j'ose solliciter l'approbation de tous les Congressistes, évêques, prêtres et laics pour cette Confrérie, et le vœu qu'elle se répande de plus en plus dans les diocèses et dans les paroisses.....

Note présentée par M" Pessard sur les Servantes du Très Saint-Sacrement

Permettez-moi de vous entretenir un instant d'une Œuvre, d'une Congrégation qui sollicite tout particulièrement votre intérêt, parce qu'elle est eucharistique au premier chef et aussi parce qu'elle est Angevine.

Il s'agit de la Congrégation des Servantes du Trés SaintSacrement, dont la Maison-Mère est ici même à Angers. Déjà au Congrès eucharistique de Paris, en 1888, j'ai eu l'honneur de présenter sur cette pieuse Congrégation un rapport qu'on a bien voulu écouter avec sympathie et imprimer tout au long dans le compte-rendu du Congrès. Je ne ferai donc que résumer ce travail.

C'est en 1858, à Paris, que le T. R. P. Eymard, de sainte mémoire, fondateur des Religieux, jeta également les premiers fondements de la Société des Servantes du Très Saint-Sacrement. Il y avait été encouragé par la Sainte-Vierge elle-même lui apparaissant à Fourvières, puis par le Saint-Père Pie IX qui lui avait dit cette parole remarquable : « Cette Œuvre manque à l'Église! >>

Et en effet, ce qui est spécial à l'Euvre des Religieux, comme à celle des Servantes du Très Saint-Sacrement, c'est qu'elle n'a pas d'autre but que le service de Jésus Eucharistique. Plusieurs

familles religieuses ont l'adoration du Très Saint-Sacrement, je ne sais si elles l'ont dans des conditions aussi complètes : avec le Saint-Sacrement exposé le jour et la nuit sans interruption, avec trois heures d'adoration, deux le jour, une la nuit, faites à genoux par chaque religieuse. D'autres, cependant, ont l'adoration mais plutôt, si j'ose dire ainsi, comme moyen de sanctifier leurs membres ou d'obtenir plus efficacement telle ou telle fin particulière.

Pour les Servantes, l'Eucharistie n'est pas seulement un moyen, elle est la fin. Leur but direct, c'est de servir JésusHostie, c'est de lui rendre sur la terre les hommages, les offices, les devoirs que lui rendent les anges dans le ciel, ou même qu'il rend Lui-même à son Père dans la très sainte Eucharistie : hommages d'adoration, d'action de, grâces, de propitiation et de demandes! C'est la grande méthode d'adoration par les quatre fins du sacrifice que je ne me permettrai pas de louer ni de commenter davantage en présence des Fils du R. P. Eymard qui en sont si éminemment et si fructueusement les propagateurs et les apôtres.

C'est là toute leur vie et si leur Règle admet par exception quelques œuvres extérieures, ce sont les retraites, c'est l'agrégation qui leur permettent de propager ce même culte d'adoration et d'amour, en appelant autour de l'ostensoir des âmes ferventes et généreuses qui tâchent d'imiter, autant qu'il leur est possible, la vie eucharistique des servantes du Saint-Sacrement.....

L'Euvre fondée à Paris fut transportée à Angers en 1864 sur la demande du vénérable M" Angebault, évêque d'Angers. Qu'il me soit permis, à moi qui fus l'un de ses fils privilégiés, de saluer cette pieuse mémoire. Cela convient à mon cœur et aussi à un Congrès eucharistique, car peu d'évêques furent plus dévôts à la très sainte Eucharistie que M" Angebault. Il a fondé l'adoration perpétuelle dans le diocèse. Il avait fondé l'adoration nocturne pour les hommes, l'adoration diurne pour les femmes, dans la crypte de son Évêché. Pendant des années il en fut lui-même l'aumônier. Et c'est pour assurer la perpétuité de cette œuvre qu'il appela à Angers les servantes du Saint-Sacrement. Aussi, les entoura-t-il de sa sollicitude et de sa tendresse pendant les années difficiles de leur premier établissement.

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