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Certes, pour un prêtre, c'est une consolation de voir NotreSeigneur assuré de tant de dévouements; mais il y a de ces âmes à qui l'on peut toujours demander davantage. Quand il s'agit de la gloire de Dieu, elles trouvent toujours quelque chose à donner. L'adoration diurne n'était point encore organisée à Notre-Dame. A son arrivée dans cette paroisse, M. l'abbé Dubillot fit part de ses projets à l'un de ses vicaires. S'assurer le concours dévoué de quelques zélatrices fut chose facile. On en choisit quatorze, deux pour chaque jour de la semaine, et grâce à leur bonne volonté, le nombre suffisant d'adoratrices fut trouvé. Restait alors à faire approuver l'Euvre par l'Évêché. Le 17 janvier 1895, M. Grellier, vicaire général, écrivait à M. le Curé : « Je vous envoie la réponse de Mer l'Évêque. Monseigneur s'est montré très heureux de voir une si excellente Euvre établie dans votre église paroissiale; et moi je fais tous les vœux pour que la nouvelle indulgence accordée aide au succès de vos efforts et accroisse le nombre des adorateurs et adoratrices. >>

Ce vœu a été exaucé. A Notre-Dame, Notre-Seigneur n'est plus jamais seul. C'est un fait qui frappe les visiteurs eux-mêmes. Un prêtre de mes amis me disait un jour : « Chaque fois que je rentre dans votre église, je trouve toujours du monde. » Chacune des associées en effet, aime à faire son heure d'adoration : près de 500 personnes ont ainsi pris l'engagement de venir au pied du Saint-Sacrement. Quand il y a tendance au relâchement, les Zélatrices se font un devoir de ranimer la bonne volonté. Pour elles, une petite brochure à donner, une Euvre de propagande à répandre, est une occasion de revoir les associées de leur section. Ces visites à domicile assurent à l'Euvre sa prospérité. Pourtant il est une autre cause de succès: il faut que le prêtre donne l'exemple. Si le clergé paroissial ne paraissait point à son heure dans le sanctuaire, si ceux qui prêchent ne commençaient point par agir, leurs paroles et leurs demandes auraient peu de portée. A Notre-Dame, M. le Curé et ses vicaires sont tous Zélateurs et Associés. Cette fidélité au Saint-Sacrement sert d'exemple et d'encouragement.

Messieurs, j'ai fini ma trop longue exposition. Ce que vous pensez de nos Œuvres, je l'ignore; mais ça été pour moi un vrai bonheur de parler du dévouement de ceux que je connais. Pour

tant, nul n'est juge dans sa propre cause, et nous ne nous faisons pas illusion s'il y a quelque chose d'établi, il reste encore beaucoup à faire. Auprès de vous nous sommes sûrs de trouver les conseils dont nous avons besoin: ils nous serviront pour l'avenir... Car nous sommes ici, non pour enseigner, mais pour apprendre.

Notes du frère Joachim, religieux du Saint-Sacrement, sur l'œuvre de l'Adoration nocturne de Cholet (diocèse d'Angers).

L'Euvre de l'Adoration nocturne fut établie à Cholet, pour les deux paroisses, en l'année 1855, par les soins du pieux M. Mocquereau, docteur-médecin de cette ville, et qui, deux années auparavant, avait aussi fondé la conférence de SaintVincent-de-Paul. Les adorateurs fut partagés en cinq sections, dont la première était composée des membres de ladite Conférence, et dans les deux autres se trouvaient les hommes de tout âge et de toutes conditions, mais qui, pour la majeure partie, appartenaient à la classe ouvrière. Chaque samedi soir, une section se réunissait au Collège pour faire l'adoration dans la chapelle de l'établissement, dont l'un des professeurs remplissait les fonctions d'aumônier de l'ŒŒuvre. Naturellement, M. Mocquereau fut le premier président, mais étant souvent dérangé la nuit à cause de ses fonctions de médecin, il dut bientôt céder la présidence à M. Victor Matignon. Ce dernier étant tombé malade, fut remplacé par M. Coubard père, lequel fut président jusqu'à sa mort, en 1878.

Le Collège ayant été repris par l'administration municipale, il fallut chercher un autre local. L'installation se fit dans une maison de difficile accès, dans une salle de second étage et audessus de la « Société de la Croix » (le Cercle catholique de l'époque). Afin de ménager un dortoir pour les adorateurs, on se contenta d'élever une simple cloison de planches et de l'autre côté on établit « la Chapelle de l'Adoration », c'est le nom qu'on lui donna. Hélas! c'était bien plutôt l'étable de Bethleem par sa nudité et sa pauvreté. C'était, disait-on, quelque chose de

provisoire. Cependant, ce provisoire dura plus de vingt-cinq ans; mais malgré toutes les incommodités de la chapelle et du dortoir, les exercices de chaque semaine se firent toujours avec une grande régularité. Ce fut bien surtout pendant cette période que le bon Maître montra que cette œuvre lui était agréable en permettant qu'elle subsistât, malgré tous les obstacles. Elle était, en effet, abandonnée à ses seules forces, point d'instruction à la chapelle, point de réunions générales qui eussent réchauffé le zèle des confrères et aidé au recrutement de nouveaux membres pour combler les vides faits par les démissionnaires ou les défunts.

Elle eut successivement pour présidents M. Charles Cérizoles, puis M. Blandin, l'un et l'autre d'un dévouement au-dessus de tout éloge.

On pourrait citer bon nombre de membres pieux et remplis de zèle pour le Très Saint-Sacrement, passant de longues heures et même la nuit entière en adoration. C'est là, aux pieds de Notre-Seigneur, que quelques-uns ont puisé leur vocation ecclésiastique ou religieuse, d'autres ont obtenu des grâces signalées.....

Les Religieuses de la Providence ayant élevé une chapelle dans leur établissement se firent un bonheur de l'offrir aux adorateurs. La bénédiction et l'inauguration furent faites en juin 1885 par M. l'abbé Luçon, alors curé de Notre-Dame et actuellement évêque de Belley. C'est dans cette chapelle que se continue régulièrement l'adoration de chaque samedi soir..... Dans une réunion générale, en 189., présidée par M. Grellier, curé de Notre-Dame (actuellement vicaire général d'Angers), M. Giboin-Coubard fut élu président. L'Euvre a maintenant un aumônier attitré, un des vicaires de Notre-Dame, et après le salut du samedi soir, il adresse aux membres une courte allocution pour leur faciliter la pratique de l'adoration.

Jusqu'à présent, la question financière a toujours été providentielle, car il n'est exigé aucune cotisation pour faire partie de l'Euvre, ceux qui veulent bien se charger des frais du culte tiennent à être inconnus.

Rapport du Frère Victor-Marie, Tertiaire de SaintFrançois, sur l'Œuvre de l'Adoration nocturne mensuelle de Dieppe.

Une adoration nocturne mensuelle (premier samedi du mois), fut fondée à Dieppe en 1894. La nuit du Jeudi-Saint était habituellement passée par des hommes devant le Très Saint-Sacrement ce fut le point de départ.....

Après la première réunion à l'église paroissiale (mai 1894), l'inconvénient des allées et venues nocturnes autour de l'église fit décider la création d'une chapelle au deuxième étage de la maison des œuvres paroissiales: les offrandes en deniers et en nature des adorateurs permirent de se réunir dans la nouvelle chapelle dès le mois suivant. A droite et à gauche de l'autel, deux écussons portaient en lettres d'or cette inscription caractérisant l'esprit de l'ŒŒuvre :

+ IHS

SOUVERAIN SEIGNEUR ET MAITRE

DE LA NORMANDIE

CHEF SUPRÊME DE LA PATRIE FRANÇAISE

Les adorateurs s'occupant activement de leur recrutement, leur nombre croissait de mois en mois.

Sa Grandeur Monseigneur Sourrieu donna, dès son arrivée, l'autorisation sollicitée. L'adoration put avoir lieu la nuit entière. Les hommes se réunissaient dans une salle du rez-de-chaussée meublée d'une grande table à tapis vert, bien éclairée par un bec de gaz à abat-jour d'opale, de chaises en assez grand nombre et d'un poële. La plupart venaient pour trois heures à l'adoration. Les première et troisième heures étaient passées en prières devant le Très Saint-Sacrement; la deuxième heure était consacrée, dans la salle du rez-de-chaussée, au repos, à la conversation ou à la lecture de petites brochurettes d'une vingtaine de pages (genre des brochures Paillard, d'Abbeville), disposées préalablement sur la table.

Ces dispositions résultaient de l'état des lieux, de circonstances locales, et de ce que la caisse de l'ŒŒuvre, encore peu garnie, ne permettait pas l'installation d'un dortoir.

Elles eurent le splendide résultat suivant :

Les adorateurs à peu près étrangers les uns aux autres tout d'abord, firent connaissance dans cette salle du rez-de-chaussée; ils s'édifièrent mutuellement, propagèrent parmi eux, puis dans la ville, des dévotions et des pratiques pieuses comme l'hommage au Sacré-Cœur, le pavoisement des maisons particulières pour la fête du Sacré-Cœur, la génuflexion et la prostration inconnues à Dieppe auparavant... ébauchèrent des EŒuvres économiques, se firent admettre nombreux dans le tiers-ordre de Saint-François, etc.....

Mais fait caractéristique, ces hommes étroitement unis se rencontrèrent avec leurs familles sur la plage; les femmes firent connaissance; il y eut des échanges de visites, des invitations à dîner... bref, un groupe social nouveau s'était tout naturellement formé dans la ville, aux pieds de Jésus-Hostie, Chef suprême de la Patrie française.

J'ai quitté Dieppe à la fin de septembre 1894, laissant l'Euvre avec soixante-quinze adorateurs. J'en eus de bonnes nouvelles pendant les années 1895 et 1896. Aux élections municipales de mai 1896 une liste, formée presque tout entière d'adorateurs, fut élue. Je suis sans nouvelles depuis, mes correspondants sont morts ou ont quitté la ville. L'Œuvre est-elle toujours prospère? Je n'en sais rien.

Il semble résulter de ces faits, qu'au lieu d'enfermer, comme cela se pratique souvent, les adorateurs nocturnes dans un dortoir où le gaz est baissé et le silence de rigueur, on devrait faire le possible pour offrir aux hommes une salle de réunion où, sans gêner ni les dormeurs, ni ceux qui prient devant le Très Saint-Sacrement, ils puissent causer, faire connaissance... en un mot former des groupes sociaux, au lieu de rester étrangers les uns aux autres.

Il n'y a pas de dortoirs dans les soirées mondaines, et pourtant on y va en foule.....

A la question: Comment recruter et faire persévérer les adorateurs? Je réponds par le vœu suivant :

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