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Le Président exhorte les Congressistes à l'exacte fréquentation des séances et des cérémonies du Congrès, au travail, à l'ardent amour de la sainte Eucharistie, et la séance est levée à 11 heures.

Réunion sacerdotale

Les soirées des jours du Congrès, plus encore que les matinées, étaient surchargées de travaux et d'exercices : on en jugera par ce compte-rendu.

A 1 h. 1/2, dans la grande salle des Conférences qui se trouva de nouveau trop petite, mais qu'on ne pouvait cependant échanger pour un local ouvert à tout le monde, tous les ecclésiastiques congressistes se réunissaient sous la présidence de l'éminent Curé de SaintSulpice, M. Letourneau, l'ancien Supérieur si respecté et si dévoué du grand Séminaire d'Angers. A côté de lui, à la tribune d'honneur, prirent place, entre les autres dignitaires, les confrères parisiens de M. le Curé de Saint-Sulpice, MM. de Bréon, curé de Saint-Germainl'Auxerrois et M. le Curé de Saint-Eustache.

M. Letourneau ouvrit la séance par une délicate allocution où il rappela quelle aimable violence Monseigneur l'Évêque d'Angers lui avait fait subir en le contraignant d'accepter la présidence de ces réunions; combien il était ému de se retrouver au milieu de ce clergé angevin qu'il a tant aimé, qu'il aime également toujours, qu'il a tant désiré servir; quels fruits il espérait de ces séances où un si grand nombre de prêtre zélés, à l'écart des laïques, aux lumières de la théologie et de la science spirituelle, allaient s'exciter à l'amour du Très SaintSacrement et à la propagation des œuvres encharistiques.

Ensuite, M. le Président proposa les questions du programme à examiner, en ce premier jour.

Nous n'avons pas à reproduire la discussion ou plutôt l'échange de nobles idées qui eut lieu, ce jour-là comme les jours suivants entre M. le Président, les Pères du Très Saint-Sacrement, le R. P. Lémius, les dignitaires ecclésiastiques et Curés Belges, soit sur les meilleures méthodes de prédication eucharistique, soit sur les œuvres de piété les plus nécessaires au clergé de notre temps.

La seule remarque que nous nous permettions sur ce sujet est que la théologie avec ses décisions précises et obligatoires, était ici plus constamment invoquée que dans les autres séances et que le débat était dirigé de manière à conserver aux réunions sacerdotales un caractère de gravité constante. Mais nous ne voyons que de l'avantage à signaler quelques unes des résolutions prises.

Après plusieurs échanges de vues entre Congressistes, on recommande à l'attention des Prêtres les ouvrages suivants :

1° Catéchèses, de Saint Cyrille de Jérusalem; Homélies choisies, de saint Chrysostome; Traités chosis, de saint Ambroise; saint Thomas d'Aquin, Somme et Opuscules.

2o Imitation (4 livre); Grenade, Excellence de la Très Sainte Eucharistie; Catéchisme du Concile de Trente; P. Lebrun, de l'Oratoire, Traité du Sacrifice de la Messe; Méditations, de Bossuet; Boudon, l'Amour de Jésus au Très Saint-Sacrement de l'Autel; Collet, Cérémonies de la Messe; saint Alphonse, La Très Sainte Messe ; Visites au Saint-Sacrement; saint Léonard de Port-Maurice, Le Trésor caché; M. Olier,

Pietas; Mg Landriot, l'Eucharistie; P. Faber, Le Très Saint-Sacrement; P. Chaignon, Le Prêtre et l'Autel ; Bacuez, Le divin Sacrifice; Giraud, Prêtre et Hostie; Gihr, De Sacrificio Missæ; P. Tesnière, Somme eucharistique; Buathier, Le Sacrifice et le Dogme catholique. La réunion adopte le vœu que les prédicateurs et les confesseurs insistent sur l'obligation grave d'entendre la Messe, les dimanches et fêtes de précepte; et sur les conséquences déplorables du système d'après lequel certains n'assistent jamais qu'à une Messe basse, sans instruction. A ce sujet, la Réunion applaudit à l'usage établi dans bien des diocèses, de joindre à chaque Messe du dimanche ou à la plupart une instruction de huit à dix minutes. Elle estime que le partage de trop grandes et populeuses paroisses en paroisses d'administration facile et la multiplication des chapelles paroissiales de secours sont de grands biens; que la visite paroissiale annuelle, surtout dans le Carême, est très importante.

Elle approuve que l'on recommande fortement aux fidèles de faire célébrer des Messes non seulement pro defunctis, mais aussi pro vivis : pratique de piété bien supérieure à beaucoup d'autres autant et même plus coùteuses; qu'on leur recommande aussi l'œuvre du Recrutement sacerdotal: à cette occasion, on signale la Revue : Le Recrutement sacerdotal, qui se publie à Limoges. M. le Chanoine Portais motive et fait adopter un vœu pour que l'on explique plus souvent, plus à fond, la nature et la valeur de la messe comme Sacrifice. On loue le livre populaire : Explication du saint Sacrifice de la Messe, par le P. Martin Cochein (xvir siècle).

La réunion rappelle que, le Saint-Sacrement étant exposé, le sujet de la prédication ne doit pas trop s'éloigner du mystère eucharistique et que l'autel du Très

Saint-Sacrement doit se discerner des autres par les emblêmes liturgiques.

M. le Président termine en excitant l'esprit de foi de l'assemblée il proteste contre la lecture habituelle de revues, de journaux, de livres inspirés par le scepticisme actuel et recommande l'étude de saint Thomas, docteur angélique mais aussi docteur de l'Eucharistie.

La réunion sacerdotale aussitôt terminée, les ecclésiastiques présents se dirigeaient presque tous vers la tente où devait se tenir la séance de la troisième section : OEuvres sociales. Quelques-uns partirent pour la salle du Quinconce afin de former le Bureau de la Section des dames congressistes dont les séances devaient avoir lieu de 3 heures à 4 heures.

Au lieu de rendre compte séparément de celles-ci, il nous paraît préférable d'en résumer les heureux résultats et d'en présenter l'édifiant spectacle, lorsque nous raconterons l'histoire de la séance finale du samedi 7.

Donc, à 3 h. 1/2, les Congressistes ecclésiastiques et laïques se retrouvent sous la tente de l'Université, très heureux et empressés d'étudier et de discuter les rapports entre les œuvres sociales si nombreuses de nos jours et les dévotions eucharistiques.

Au bureau, l'on aperçoit avec M. Baudriller, vicaire général, président de cette section, Mgr de Kersuzan, évêque du Cap Haïtien; le R. P. Abbé de Bellefontaine ; MM. les Membres du Comité permanent; les Présidents de plusieurs grandes OEuvres sociales.

On lit d'abord un rapport de Me Glorieux sur les secours immenses que la fréquentation de la sainte Table apporte aux différentes classes de la société.

La discussion est ouverte sur les conclusions proposées.

Le P. LÉMIUS: « J'apporte un exemple du généreux amour des pauvres et des ouvriers qu'inspire la com

munion.

Il y a sept ans, un grand industriel, éloigné des sacrements depuis une quarantaine d'années, vint remettre sur ma table, à Montmartre, ne m'ayant pas rencontré, une lettre qui m'était adressée par sa fille. Trois mois se passent, au bout desquels M. Marchand (c'était son nom) m'aborde et me dit, profondément ému: « Quand je vins la première fois, mon Père, voyant le Saint-Sacrement exposé sur un autel de la Basilique, je me sentis comme contraint de m'agenouiller, je pleurai sans en savoir la raison et promis de revenir le dimanche suivant. C'est ce que j'ai fait et continué durant ces trois mois mais c'est trop peu, aujourd'hui je viens me confesser. » Puis, pour se préparer à la communion, cet homme du monde voulut passer une nuit d'adoration devant le Saint-Sacrement, à genoux sur le sol nu. Fasciné, pour ainsi dire, par l'Hostie-Sainte, il est devenu un fervent et un saint. Je puis le dire, maintenant qu'il est mort. A partir de sa conversion, ce fut le serviteur, l'ami, l'apôtre des pauvres et des ouvriers. Non content de distribuer de larges secours à nos nécessiteux, il a supprimé le travail du dimanche pour ses ouvriers, tout en leur conservant la même rétribution hebdomadaire; il les a délivrés de l'habitude du blasphème, il a converti son contremaître en l'assistant au lit de la mort. Dans la paroisse SaintJean, Saint-François - alors dirigée par M. le curé de Saint-Eustache, présent parmi nous il fonda une Confrérie d'une centaine d'hommes en l'honneur du

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