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Voilà la Messe, Mes Frères. Le tableau, hélas! est imparfait; ne voyez que la bonne volonté du prédicateur, voyez surtout l'amour de Jésus. Voilà la messe qui réjouissait le cœur des saints, faisait les confesseurs de la foi; force des âmes chrétiennes, joie des prêtres. Pour l'entendre, aux heures de persécution, nos pères bravaient la mort. Une dernière fois, je vous le demande prêtres, comment célébrons-nous les saints mystères; Mes Frères, quel est votre amour pour le sacrifice eucharistique ?

Au matin, dans les vallées, au-dessus des grands fleuves, en surplombant les lacs et les marais, on voit d'épais brouillards qui traînent, au ras du sol, la longue traîne de leur humide manteau. A l'horizon, des bleus pâles, des rouges écarlates, des ors étincelants se succèdent; c'est l'aurore, puis le soleil levant. A mesure que l'astre des jours commence son ascension dans les espaces, les brumes se dissolvent, une partie se condense en perles diaphanes, en diamants minuscules qui constellent les brins d'herbe ou les corolles des fleurs. Les brouillards plus opaques montent à leur tour, lentement, comme à regret, accrochant aux roches grisâtres leur gaze légère, ou semblant se fixer aux pics inaccessibles. Enfin tout disparaît, le soleil est vainqueur. Où donc es-tu, petite goutte de rosée; brumes sombres, qu'êtes-vous devenues? Rosée légère, brumes épaisses ont changé de forme: bien haut, bien haut, loin du regard de l'homme, condensées en nuages imperceptibles sous l'action des températures variées, elles reviendront, pluie féconde, rafraîchir les terres brûlées par les ardents rayons du soleil. Et c'est un va et vient perpétuel, travail inimitable de la Providence céleste.

Au matin de nos journées, en notre vie quotidienne, voués aux grandes entreprises ou menant une vie perdue dans le tourbillon mondain, nous sommes en la vallée des larmes. Si nous savions, si nous comprenions la messe ! souvent, le plus souvent possible, nous viendrions au pied du Tabernacle. Nous viendrions à ce « courant d'adorations qui montent et de grâces qui descendent », près de Jésus souffrant, offrant avec le Prêtre un sacrifice qui est le nôtre, le voyant rester quand même, lui le grand abandonné; travailler pour nous, lui dont le salaire

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est si souvent l'ingratitude; souffrir, lui, la sainteté ; se dévouer pour ceux qui l'outragent; quelle force, quelle énergie nouvelle! Alors quand paraîtrait dans la main du prêtre l'hostie consacrée, quand s'élèverait au-dessus de l'hôtel le divin soleil de Justice, soupirs, regrets, larmes, tout se condenserait; tout deviendrait une rosée féconde, une pluie salutaire. Brûlées peut-être par la passion, nos pauvres âmes reviendraient à la vie; cette rosée, elle rafraîchirait le sol familial et, descendant jusqu'au fond des abîmes, porterait la paix à des âmes qui attendent la Messe pour être délivrées du Purgatoire.

Excusez mes longueurs, Mes Frères pour un prêtre, chanter la Messe est chose si douce! Puisse le Divin Maître, en sortant tout à l'heure de son tabernacle, opérer quelques-unes des merveilles que nous venons de dire, mettre en vos cœurs l'amour du Saint-Sacrifice, faire comprendre à toutes vos âmes, âmes d'évêques, de prêtres, de religieux, de laïques, le prix d'une Messe célébrée avec ferveur, entendue avec foi! Qu'il daigne nous pardonner nos négligences afin qu'un jour, tous ensemble, près de l'Agneau, nous puissions offrir le sacrifice éternel de la louange et de l'action de grâces. Ainsi soit-il.

CHAPITRE IV

Deuxième journée

Discours

de M. Jean Lerolle et du R. P. Humbert

C'était le premier vendredi du mois, le jour spécialement consacré par les catholiques fervents au culte du Sacré-Cœur de Jésus. Le Cœur adorable ayant exposé, pour ainsi dire, tout son amour envers les hommes dans la Croix du Calvaire et dans l'Eucharistie, il fut très doux aux Congressistes, ce jour-là, d'adorer la célèbre Vraie Croix, dite de Baugé, et de recevoir la sainte Communion devant elle. Les vénérables Religieuses de Saint-Joseph des Incurables de Baugé, sur le désir de Monseigneur d'Angers, avaient bien voulu se priver, pour une journée, de leur précieux trésor, afin qu'il devint durant quelques heures le nôtre. La Messe du Congrès fut célébrée à Sainte-Madeleine du Sacré-Cœur par Sa Grandeur Monseigneur l'Évêque d'Angers au milieu d'une foule compacte. Cette cérémonie a été l'une des plus pieuses de cette mémorable semaine qui

vu tant d'autres édifiantes. A l'Évangile, le R. P. Tesnière prit la parole et, après avoir salué l'insigne relique de la vraie Croix, il fit remarquer que le divin Crucifié, le Crucifié victime de l'amour infini de

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son Cœur envers les hommes, était là au tabernacle, à la sainte Table, lui-même présent, non pas seulement en son image, mais en sa réalité eucharistique. A nous donc d'accourir et de nous unir à Lui par la communion. De fait, les communions, si vivement préparées par cette allocution et par les beaux chants des jeunes filles de la paroisse, ont été assez nombreuses pour amener à la sainte Table l'assistance presque tout entière, de même qu'elle vint tout entière adorer et baiser la divine Croix.

Première Section

Enseignement eucharistique

Deuxième Séance

Sur l'estrade viennent prendre place M Rumeau, évêque d'Angers, Ms Kersuzan, le R. P. Dom Bourigault, abbé de Ligugé; MM. de Pèlerin et DelcourtHaillot, les RR. PP. Tesnière et Lémius; M. l'amiral de Cuverville; auprès d'eux, MM. les Curés de Paris, les Membres du Bureau de la Section et MM. les Délégués de NN. SS. les Évêques.

M. l'abbé GRELLIER, vicaire général : « Avant de donner la parole aux rapporteurs sur les questions soumises aujourd'hui à notre examen, je prie l'Assemblée d'entendre quelques communications.

< M. Cazeaux, président de l'OEuvre de l'Adoration nocturne de Paris, nous écrit, comme il l'a fait dans la Revue du Très Saint-Sacrement, qu'au XIXe siècle le culte de l'Eucharistie s'était merveilleusement développé; il a cherché les causes de ce progrès. Parmi les plus considérables, il signale l'impulsion donnée par la Très Sainte Vierge (fait de la Médaille miraculeuse,

apparition de la Salette et de Lourdes)

les prédica

tions des grands pèlerinages eucharistiques et en l'honneur du Sacré-Cœur, comme à Paray-le-Monial et nos Congrès. Il conclut que nous devons favoriser et accroître encore ce mouvement vers la Table sainte.

⚫ M. Jules Beck (du Nord) signale dans l'arrondissement de Dunkerque l'organisation des réunions ou petits Congrès annuels eucharistiques, selon le vœu du grand Congrès de Lourdes.

‹ M. Auguste Vassal, de Perpignan, écrit qu'en 1870 la paroisse de Pezilla (diocèse de Perpignan) a sensiblement éprouvé la protection de la divine Hostie, en faveur des jeunes gens appelés aux armes.

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• Comme nous célébrons aujourd'hui le premier vendredi du mois, j'en profite pour faire trancher des questions présentées par M. Chapon (du Rhône) concernant cette promesse du Sacré-Cœur à la Bienheureuse Marguerite-Marie Tous ceux qui communieront le ⚫ premier vendredi du mois, neuf mois de suite, auront la grâce de la pénitence finale, recevront les saints « Sacrements avant de mourir, auront pour asile le < Sacré-Cœur à leurs derniers moments. On demande : Pourquoi cette promesse, si elle est authentique, n'a-telle pas été publiée avant 1870? à quelles conditions en obtient-on l'effet? J'invite quelqu'un de compétent à répondre, particulièrement le P. Lémius. »

Le R. P. LEMIUS: Cette promesse, en effet, n'avait pas été des premières à être inscrite au verso des images du Sacré-Cœur. Beaucoup d'autres ne l'étaient pas non plus. Mais elle est très authentique. Un critique très exercé des ouvrages de la Bienheureuse MargueriteMarie, M. l'abbé Gauthey, vicaire général d'Autun, a vu cette promesse tracée de son écriture et de sa main.

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