AVANT-PROPOS

Quelques mois à peine se sont écoulés depuis que le Congrès eucharistique d'Angers ouvrait la série brillante. de ses séances et de ses fêtes en voici le compte rendu.

Nous craignons que l'on ne trouve dans ce livre des traces trop nombreuses de hâte et de précipitation. Toutefois on les excusera peut-être en réfléchissant que nous continuons encore par le compte rendu l'œuvre du Congrès; que, demeurant jusqu'à aujourd'hui sous l'impression de l'esprit de piété vive, d'ardent apostolat, qui a saisi tous les cœurs durant les journées du 4 au 9 septembre, nous en publierons les Annales animées du même élan. Tel a été l'avis de Sa Grandeur Monseigneur l'Évêque d'Angers, et nous savons que la prompte apparition du livre était le vœu général des Congressistes.

Le plan de cet ouvrage ne diffère pas sensiblement du plan adopté par les auteurs des précédents comptes rendus des Congrès eucharistiques. On lira, aux premières pages, les Lettres du Souverain-Pontife et les hautes approbations des Évêques qui, dès l'annonce des solennels hommages que le Très Saint-Sacrement

allait recevoir dans la ville d'Angers, ont béni un projet si important pour la gloire de Dieu et pour le bien de l'Église.

L'histoire de la préparation du Congrès est assez détaillée nous avons pensé qu'elle n'intéresserait pas seulement les Angevins qui furent plus intimement associés à ce travail, mais aussi les catholiques des diocèses lointains qui y découvriront des indications utiles pour leurs propres œuvres.

D'ailleurs, les séances et les cérémonies dont nous avons été les témoins seront mieux comprises des lecteurs moins favorisés, s'ils voient comment elles avaient été organisées. Dans cette organisation il y eut des causes d'embarras; nous n'y insisterons pas, mais un peu d'attention les fera discerner, et ce sera encore un avantage pour les futures entreprises du zèle. Les explications sur les documents reproduits en cet ouvrage, sur d'autres mis en réserve ou simplement mentionnés, viendront à leur place.

Mais nous ne voulons pas finir ces quelques avis sans déclarer à l'honneur de M. Paul Bonnet, sténographe, 55, boulevard Saint-Michel, à Paris, qu'il nous a rendu, par son travail si intelligent, le service le plus nécessaire.

Beaucoup d'allocutions et de discours se retrouveront ici, mot pour mot, tels qu'il les a transcrits; et si, en abrégeant un peu les débats des séances, nous avons pu conserver la forme du discours direct et n'omettre aucune idée précieuse, aucun trait caractéristique des divers orateurs, c'est, pour une large part, aux notes de l'habile sténographe que nous le devons.

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PRÉLIMINAIRES DU CONGRÈS

Lettre adressée au Souverain Pontife
par M" l'Évêque d'Angers

Angers, 2 avril 1901.

TRES SAINT-PÈRE,

M" L'Évêque de Liège, président du Comité permanent des Congrés eucharistiques, a bien voulu me faire savoir que la ville d'Angers avait été désignée comme siège du Congrès de la présente année, qui aura lieu du 4 au 8 septembre.

J'ai donné ma pleine adhésion à ce choix qui honore ma ville épiscopale et mon diocèse.

Ce Congrès aura pour nous un double caractère : il sera une solennelle réparation et une haute récompense.

Il sera une

réparation du crime de l'hérésiarque Bérenger qui était archidiacre d'Angers au xr siècle et qui, d'après une tradition, prêcha dans nos murs contre le dogme de la présence réelle. Il sera une récompense du culte spécial que la ville et le diocèse ont voué depuis de longs siècles à la sainte Eucharistie ;