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Dieu. Et d'ailleurs, quel est l'homme qui pourrait, sans le secours de la grâce, donner son assentiment à tous les dogmes catholiques? Il y a une telle distance entre les mystères de Dieu et l'esprit humain, que nous ne pouvons nous persuader que cela soit possible. A côté de la conviction de l'intelligence, il doit y avoir une motion mystérieuse et divine agissant secrètement sur la volonté, dont la raison n'est pas maîtresse, à qui elle ne peut commander. Ce que peut la volonté, c'est de coopérer à cette grâce. Ils avaient une connaissance profonde de notre nature ces innombrables conciles qui définissaient que l'homme ne peut pas avoir le commencement de la foi sans la grâce. ARTICLE II.

Des effets de la foi

16. « C'est une prodigieuse raison, nous dit Châteaubriand, que celle qui nous a montré dans la foi le fondement et la source de toutes les vertus. Il n'y a de puissance que dans la conviction. Un petit nombre de soldats, persuadés de l'habileté de leur général, peuvent enfanter des miracles. C'est parce qu'ils ont cru, que les Pylade, les Régulus ont fait des prodiges. La foi, envisagée sous un point de vue purement humain, est une force si terrible, qu'elle bouleverserait le monde, si elle était employée à des fins perverses. Voilà pourquoi ces cœurs qui ne croient rien n'achèveront rien de grand, rien de généreux. Ils n'ont de foi que dans la matière et dans la mort; ils sont déjà insensibles comme l'une et glacés comme l'autre. » Employée à son véritable usage, tournée entièrement vers le Créateur, devenue l'œil intellectuel qui nous découvre les merveilles de la cité sainte, servant d'ailes à notre âme pour nous élever au-dessus des peines de la vie, la foi acquiert une autre puissance et une autre valeur. Jésus-Christ semble lui attribuer tous ses prodiges. S'il guérit les malades, délivre les possédés, ressuscite les morts, ce n'est point à lui qu'il attribue ces grandes merveilles, mais à la foi, et, pour ainsi dire, uniquement à la foi (Matth. vin). En mille endroits il célèbre sa puissance, il l'exalte, il laisse même entendre que son pouvoir vient se briser contre la foi, qu'il ne peut lui résister.

Après de semblables éloges, l'homme distrail, qui ne sait point rapprocher les parties d'un discours pour en saisir le véritable sens, pouvait facilement se tromper sur le pouvoir réel de la foi. Ne soyons pas surpris que les hérétiques, trompés par la vivacité de l'expression, aient attribué à la foi seule l'œuvre entière de la justification. En entendant Jésus-Christ dire à la pécheresse de l'Evangile Allez en paix, votre foi vous a sauvée, il était facile de se laisser induire en erreur. Voulant rétablir la vérité sur ce point, nous allons déterminer les effets réels de la foi sur le salut des hommes.

L'erreur des hérétiques des derniers temps, qui attribuaient toute notre justification à la

foi, entraînait à sa suite les consequences les plus malheurcuses. Si l'on établit en principe que les bonnes œuvres n'ont aucune influence sur notre salut, que la vie éternelle n'est point le fruit de nos œuvres méritoires, mais de la seule miséricorde de Dieu qui l'accorde à qui il lui plaît, et comme il lui plaît, sans jeter un regard sur les actions des hommes, que devient la morale? Il faut prononcer son arrêt de destruction. Et pourquoi, en effet, m'imposerais-je des privations, si elles sont inutiles? Pourquoi enchaînerais-je mes passions, si en disant: Je crois, tous les désordres de ma vie sont effacés ? Pourquoi des œuvres de bienfaisance et de charité, si elles ne doivent me servir de rien? Pourquoi.....? Mais arrêtons-nous; la doctrine des protestants sur ce sujet est tellement effrayante, que la pensée seule des conséquences qui en sont la suite font trembler; elle entraîne la destruction entière de tout devoir, de toute morale. Les païens je les entends recommander avec tant de eux-mêmes n'ont pas été si loin. Quand vivacité la pratique de tous les devoirs, menacer les coupables des vengeances célestes; quand je vois leur enfer peuplé de tous les criminels, et leur Elysée rempli des hommes vertueux, je me dis: Oui, les païens avaient mieux compris les principes de la morale que les protestants. Et si l'on nous répond que la conduite de ceux-ci est moins criminelle qu'on ne pourrait le supposer d'après nos paroles, nous dirons à notre tour: C'est que les hommes valent mieux que leurs principes.

17. La doctrine catholique, par un sage tempérament, laisse aux œuvres toute leur valeur et à la foi toute sa puissance. Elle enseigne que les bonnes œuvres doivent faire l'homme, qu'elles donnent un droit rigouune partie essentielle de la justification do reux et légitime à la gloire que Dieu prépare à ses fidèles serviteurs. Elle enseigne en même temps que la grâce de Jésus-Christ, ayant la principale part dans l'œuvre du salut, il devient, selon l'expression de saint Augustin, et le don de Dieu et le mérite de l'homme. Si nous attribuons le salut aux œuvres, il ne faut point croire que nous déshéritons la foi de l'un des plus beaux fleurons de sa couronne. Non, il n'en est rien; nous avouons que la foi a une part immense à notre salut. C'est elle qui est, 1° la cause déterminante de toutes les bonnes œuvres; 2° c'est de son sein que les œuvres tirent leur mérite et leur valeur.

18. 1° La foi porte en elle-même une grande puissance de fécondation. Elle est le premier, et, en un sens, l'unique mobile des œuvres de salut. Tout ce que le chrétien fait pour Dieu est toujours commandé par la foi; en sorte que toutes nos œuvres faites pour le ciel sont toujours en raison de notre foi. Celui qui n'a pas de foi ne fait rien pour le ciel. Il ne croit pas au ciel, il ne peut travailler à l'acquérir.

Celui qui a une foi morte, engourdie, fera peu pour Dieu, parce que l'action suppose le

mouvement. Voyez ces hommes qui ont reçu la foi dans le baptême. Implantée dans leur cœur dès leur plus tendre enfance, elle subsiste dans ses racines, quoiqu'on en ait coupé les branches. On ne les voit point, dans nos temples, élever leurs cœurs vers la Divinité; ils ne lui rendent pas l'hommage de la prière, ils vivent comme s'ils n'avaient pas de foi. Cependant la foi vit en eux; elle les pousse, même à leur insu, à ces actes de bienfaisance qui honorent les hommes et attirent les bénédictions du ciel sur la terre. Ils la sentent surtout dans ces occasions solennelles où elle se réveille, se manifeste, et montre ce qu'elle opérerait si elle était vive el ardente.

Si la foi est grande dans une âme, cette âme produira de grandes œuvres de charité, de prières, de pénitence. Si cette personne marche à grands pas dans la route du bien, n'en soyons pas surpris. Quand la foi est active, vive, ardente, elle produit le zèle qui a besoin d'opérer par la charité. Elle amène la jeune fille du monde auprès du lit du malade, et la détermine à devenir la servante des pauvres. Elle conduit le missionnaire au milieu des peuples barbares, et l'engage à sacrifier son repos, sa vie, pour relever de leur avilissement les nations sauvages. Elle ène Abraham sur la montagne, elle lui met le couteau en main pour immoler son fils. Elle soutient le martyr sur son bûcher, et place dans sa bouche des cantiques d'allégresse, landis que les flammes le dévorent. Pour savoir la puissance de la foi, il faut lire et relire la vie des saints. On y verra que la foi a fait plus que de transporter les montagnes.

19. 2° Comme principe de nos œuvres, la foi a une grande action sur le salut; elle ne se contente pas d'engager à opérer le bien, elle pénètre encore toutes les œuvres d'une vertu divine qui leur donne tout leur mérite pour le ciel. Elle est ce sceau de la vie éternelle que saint Paul nomme, avec tant de justice, signaculum justitiæ fidei

Les œuvres qui ne sont point marquées de cesceau peuvent être grandes, admirables aux yeux des hommes, étonner même par leur élévation. Aux yeux de Dieu, elles n'ont aucune valeur. Le chrétien sincère, qui a conservé toute la vivacité de la foi, se réjouit et se contriste en contemplant les grandes actions de charité de quelques philosophes. Comment ne point se réjouir, en voyant la bienfaisance répandre ses dons sur les hommes, pousser le médecin à sacrifier sa vie pour le malade, déterminer le riche à donner sa fortune à l'indigent, engager le philanthrope à fonder des prix pour encourager la vertu et récompenser le dévouement? Oui, le chrétien bénit le ciel de ces belles actions. En le bénissant, il gémit à la pensée que la foi n'ayant pas vivifié Ces œuvres, elles sont perdues pour l'éternité. A toutes les époques, les saints ont été émus de tant de bonnes œuvres inutiles. Saint Paul répétait aux Juifs que les œuvres de la loi ne les sauveraient jamais sans la foi: Justificati ex fide (Ron. v). Pélage veut aussi bâtir sur

les œuvres, indépendamment de la foi. Saint Augustin lui répète les paroles de l'Apôtre. Non, ce n'est pas tant par la substance des bonnes œuvres que par la qualité de la foi qui les vivifie, que Dieu fait le discernement des actions des justes.

Pénétrés de vénération et d'étonnement à la vue de la puissance merveilleuse de la foi, écrions-nous avec transport: Dissipez mes ténèbres, 6 vous qui éclairez tout homme venant en ce monde (Joan. 1, 9) ! Parole éternelle, qui êtes Dieu, instruisez-moi; augmentez ma foi; qu'animé par vos inspirations, j'aie le bonheur de vous chercher dès le matin pour vous offrir mon intelligence aussi bien que mon cœur.

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Cette maxime a révolté les impies, et c'est sur ce point surtout qu'ils se sont montrés triomphants. « Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu! Est-ce la faute du noir de la Guinée ou du sauvage du Canada, si la lumière de l'Evangile n'a pas brillé pour eux? Faut-il faire aux hommes un crime de leur naissance? envoyer l'un au ciel, parce qu'il est né à Rome, et l'autre en enfer, parce qu'il est né à Constantinople? »-« S'il y avait, dit Jean-Jacques Rousseau, une religion sur la terre hors de laquelle il n'y eût que peines éternelles, et qu'en quelque lieu du monde un mortel de bonne foi n'eût pas été frappé de son évidence, le Dicu de cette religion serait le plus inique et le plus cruel des ty

rans. »

Ces déclamations, dictées par la haine, tombent devant les véritables principes du catholicisme sur la nécessité de la foi. Nous allons les exposer avec tout le soin que com. mande l'importance de la question. Pour bien comprendre les principes du catholicisme sur ce sujet, nous partageous les bommes en deux classes. D'un côté nous placerons ceux qui n'ont aucune connaissance du christianisme, et de l'autre, ceux qui le connaissent. Nous verrons le degré de for nécessaire à chacune de ces classes.

§ 1er. De la nécessité de la foi relativement à ceux qui ignorent le christianisme.

21. Avant d'entrer dans l'examen de la question, il est nécessaire de faire une remarque essentielle. Elle pourra dissiper des erreurs, détruire des préjugés, faire tomber bien des déclamations, non-seulement en ce qui concerne la foi, mais encore sur toutes les vérités catholiques.

L'Eglise accepte la responsabilité de ce qu'ch

le a défini comme de foi, de ce qu'elle enseigne comme certain; mais elle ne veut pas qu'on l'étende au delà : elle laisse aux théologiens toute la responsabilité de leurs opinions. Que les théologiens s'évertuent hors du domaine de la foi, elle les laisse parfaitement libres; qu'ils enseignent les opinions les plus bizarres, elle les tolère, pourvu qu'ils ne touchent point au domaine de la foi. Et certes il faudrait que ses foudres tonnassent toujours, si elle était obligée de juger tout ce qui s'écrit. C'est donc raisonner bien mal que de prendre une opinion excentrique et d'en faire un crime à l'Eglise. Elle repousse avec justice cet étrange procédé ; elle ne veut accepter la responsabilité que de ses seu les œuvres. Et certes, rien de plus juste au inonde.

D'après cette maxime de simple bon sens, nous ne devons donc attribuer à l'Eglise d'autre doctrine sur la nécessité de la foi que celle qu'elle a enseignée. Qu'a-t-elle donc défini sur la nécessité absolue de la foi sans laquelle aucun adulte ne peut obtenir le ciel? Afin d'exposer avec plus de lucidité l'enseignement de l'Eglise sur ce sujet, nous devons ramener à trois points tout ce que l'Eglise a défini sur la nécessité de la foi, Le premier regarde la croyance elle-même; le deuxième, l'objet de la croyance, et le troisième, le mode de la croyance.

22. 1° Sur le premier point, l'Eglise a défini que la foi est absolument nécessaire au saJut. Cette maxime, qui au premier abord paraît exorbitante, est cependant celle de toute philosophie. Il n'y en a pas une seule qui ne parte d'un point de foi. Vainement chercherait-on ailleurs où poser son pied. Ea commandant la foi, la religion ne commande que ce que prescrit impérieusement l'humanité. La condamner, c'est condamner toute espèce de philosophie; bien plus, c'est condamner l'humanité elle-même.

2. Sur le deuxième point, l'enseignement de l'Eglise se réduit à exiger, sous peine de damnation, la croyance d'un Dieu rémunérateur de la vertu et vengeur du vice. Le dogme catholique ne va pas plus loin. Sur ce point encore il est impossible d'incriminer l'Eglise. Est-ce trop exiger de quelqu'un qu'il connaisse son principe et sa fin? La première question que doit s'adresser un homme raisonnable, n'est-ce pas celle-ci ? D'où viens-je ? où vais-je? La réponse à ces deux questions est très-facile à trouver : elle est écrite partout, dans la conscience de l'homme qui nous parle de Dieu et de la vie future, dans tous les êtres qui nous envirounent. Les cieux annoncent la gloire du Créateur, et les hommes avec lesquels nous pouvons converser nous parlent tous de Dieu et de la vie à venir. Car il n'y a pas un peuple si barbare, une nation si sauvage, qui ue sache qu'il y a un Dieu et qui n'altende dans l'autre vie la récompense de ses peines, de ses travaux, de ses mérites. L'E

(1) Voyez Viva, Cours complet, VI, 1359.

glise n'exige donc, relativement à l'objet de la foi, que ce que commande la raison ellemême.

3° Sur le troisième point, l'Eglise catholique demande que la foi ne soit point purcment naturelle, qu'elle ne soit pas uniquement fondée sur un motif humain. Car elle

serait alors insuffisante (Concil. Tr., sess. 6, chap. 3; Inn. X1, prop. 21). La difficulté semble devenir plus sérieuse. En nous en tenant au strict enseignement de l'Eglise, elle est loin d'être insoluble. Car si la foi n'était pas purement naturelle; si, suivant l'expression de saint Paul, l'homme, s'appuyant sur les choses visibles, s'élevait jusqu'aux invisibles, et qu'il découvrit l'existence d'un Dieu rémunérateur, qui lui parle par les créatures, cette espèce de foi serait-elle suffisante pour la justification de celui qui n'a pas d'autre connaissance de la révélation? Plusieurs docteurs l'ont assuré; ce qu'il y a de certain c'est que l'Eglise n'a pas condamné cette opinion (1). Dans ce sentiment, que deviennent les déclamations des impies? Où est pour le païen l'impossibilité de faire un acte de foi? Que cette opinion soit vraie ou qu'elle soit erronée, peu nous importe, il y a la grande justice de Dieu qui domine tout, qui ne demandera que ce qui est possible. Qui, dirons-nous avec Bourdaloue (2), « un païen à qui la loi de Jésus-Christ n'aura pas été annoncée ne sera pas jugé d'après cette loi. Dieu, tout absolu qu'il est, gardera avec lui cette équité naturelle, de ne pas le condamner pour une loi qu'il ne lui aura pas fait connaltre.>>

§ 2. De la nécessité de la foi relativement à ceux qui onl connaissance du christianisme.

23. L'équité naturelle demande que celui qui est pénétré de l'élément chrétien, ait une foi plus complète que celui qui l'ignore entièrement. Ayant les moyens de s'instruire, il ne doit point rejeter son ignorance sur l'impossibilité. Avant d'exposer les devoirs qui lui sont imposés par la nécessité de la foi, rappelons une maxime énoncée dans l'article précédent.

Dieu ne demande l'impossible à personne, pas plus au chrétien qu'à l'infidèle. Lorsque dans le christianisme on apporte pour former sa foi le soin qu'on donne aux affaires les plus importantes de la vie, on a satisfait à son devoir, quelque faibles que soient les connaissances acquises. Celui qui ne peut apprendre d'autres vérités que celles qui sont absolument nécessaires pour obtenir le ciel, peut avec cette foi seule opérer son salut. Il y a bien peu de personnes dont l'intelligence soit assez faible pour ne connaissances. pouvoir acquérir d'autres

La plupart des hommes sont doués de capacités suffisantes pour s'instruire des devoirs principaux du chrétien. C'est relativement à ces hommes que nous voulons exposer les

(2) 1er Dimanche de l'avent, sermon sur le Jugement dernier.

obligations qui leur sont imposées par la

foi.

Les devoirs relatifs à la foi imposés au chrétien, peuvent se réduire à trois 1° à Finstruction elle doit nécessairement précéder la foi, car il faut savoir avant de croire; 2° à la foi elle-même ; 3° à la manifestation extérieure de la croyance. Nous parlerons successivement de chacun de ces devoirs

I. De la nécessité de s'instruire des devoirs de la foi. 24. Le premier devoir que l'enfant aura à remplir lorsqu'il atteint l'âge de raison, c'est de croire; la première connaissance qu'il doit acquérir, c'est donc celle de sa religion. C'est sur ce point que doivent se porter les soins et l'attention des maîtres et des parents. La mère doit prononcer souvent le nom de Dieu le Père, le Fils, et le Saint-Esprit à l'enfant qui ne fait que bégayer, comme Ja première leçon du maître doit regarder les premières vérités de la religion.

Pleinement convaincue de l'importance de l'instruction religieuse, l'Eglise voulant stimuler le zèle des parents et des maîtres, a ouvert le trésor de ses indulgences (1).

L'objet de l'instruction religieuse comprend tout ce qui est nécessaire pour former le chrétien. Aussi est-ce une règle généralement admise qu'il faut savoir, au moins quant à la substance: 1° le Symbole des apó

tres; 2° l'Oraison dominicale; 3° les Commandements de Dieu et ceux de l'Eglise; 4° ce qui concerne le sacrement de baptême, qu'on peut être dans l'obligation de conférer; les sacrements de pénitence et d'eucharistie qu'on est obligé de recevoir au moins une fois par année. Quant aux autres sacrements, la foi explicite n'est nécessaire que quand on doit les recevoir.

« Sur ces différents articles, l'instruction peut être plus ou moins étendue. Le degré de connaissance dépend beaucoup du degré de capacité. Toutefois on ne peut ignorer entièrement ces articles: il n'y a qu'une incapacité absolue qui puisse excuser de péché

mortel.

« C'est encore une obligation fondée sur l'usage et sur les instructions des pasteurs de savoir de mémoire l'Oraison dominicale, la Salutation angélique, le Symbole des apo tres, de savoir faire le signe de la croix, en disant: Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Cependant cette obligation n'est pas tellement rigoureuse qu'on ne puisse y manquer sans péché mortel. » (Mgr Gousset, Théologie morale.)

II. De la nécessité de croire.

25. C'est, pour tout homme qui connaît le

(1) Paul V a accordé, 1o cent jours d'indulgence aux maitres d'école, chaque fois qu'ils enseignent la doctrine catholique à leurs élèves, et sept ans, lorsque, le dimanche, ils les conduisent au catéchisme qui se fait à l'église ou en tout autre lieu. 2o Cent jours aux pères et mères, aux maîtres et maîtresses, toutes les fois qu'ils apprendront dans leurs maisons le catechisme à leurs enfants ou à leurs domestiques. 3 Cent jours à tous les fidèles qui s'appliqueront,

christianisme, un devoir rigoureux ressortant du précepte de la foi, 1° de croire en général tout ce que la véritable Eglise de Jésus-Christ croit et enseigne. En effet, la véritable Eglise de Jésus-Christ élant la colonne de la vérité incapable de se tromper, ayant reçu du ciel le don de l'infaillibilité, pour régler la foi et les mœurs des fidèles, refuser d'admettre son enseignement, ce serait lui contester les priviléges que JésusChrist lui a accordés, ce qui serait un odieux attentat; 2 de croire d'une foi explicite le mystère de la sainte Trinité, ou qu'il y a un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit; le mystère de l'incarnation, ou que le Fils de Dicu, la seconde personne de la Trinité, s'est fait homme pour nous; le mystère de la rédemption, ou que Jésus-Christ, Fils de Dieu, est mort sur la croix pour nous racheter. Toutes ces vérités découlent essentiellement de la destination faite à l'homme par la rédemption. Il y a pour lui une fin surnaturelle, un paradis à gagner, un enfer à éviter. Dans son état de faiblesse et de dégradation, l'homme doit senlir son impuissance, et comprendre le besoin qu'il a des grâces du Réparateur pour les solliciter et les mériter. Mais comment s'adresser à Jésus-Christ sans le connaître, sans savoir ce qu'il est, ce qu'il a fait, ce nécessité rigoureuse de connaître Jésusqu'il est disposé à accorder ? Voilà donc la

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l'homme. La connaissance de ce mystère Christ ressortant de la fin surnaturelle de entraîne évidemment la connaissance des principaux mystères de notre sainte religion

26. La foi est un élément éminemment actif, elle doit produire des actes de sa nature. Doit-elle en produire souvent? quand doitelle en produire? Sans pouvoir déterminer le temps précis où la foi doit agir, nous disons qu'il ne suffit pas de faire un acte de foi dans sa vie, comme quelques théologiens l'ont enseigné. Cette doctrine a été condamnée par le saint-siége. Nous pensons qu'il y a une obligation rigoureuse de faire un acte de foi, 1° quand on a atteint l'âge de raison et qu'on est suffisamment instruit des vérités de la foi. Le premier usage de la raison doit être employé à consacrer la raison à son sublime auteur; le premier acte de l'homme raisonnable doit être de poursuivre sa fin; or, il ne peut évidemment y travailler sans faire un acte de foi. 2° Quand on est sur le point de mourir. Près d'atteindre sa fin, l'homme doit certainement y penser. Peut-il y penser, la désirer, la poursuivre sans y croire ? Nous ne pouvons nous le persuader. 3. Dans tout le cours de sa vie, l'homme est obligé de travailler à son salut; c'est son affaire essenpendant une demi-heure à expliquer la doctrine chrétienne aux ignorants. Clément XII accorda sept ans et sept quarantaines à tous les fidèles, chaque fois que, s'étant confessés et ayant communié, ils leront le catéchisme. Il leur accorda de plus, s'ils sout dans l'habitude de le faire, une indulgence plénière aux jours de Noël, Pâques et des fêtes des apôtres saint Pierre et saint Paul, aux conditions ordinaires.

tielle, il ne doit pas la perdre un instant de vue. Mais la pensée même du salut renferme la foi. De là vient que Mgr Gousset déclare qu'il n'oserait excuser de péché celui qui passerait un mois entier sans faire un acte de foi. Il observe avec raison qu'il n'est pas nécessaire de réciter les formules de nos catéchismes. Elles étaient inconnues de nos pères. Tout acte de religion est un acte de foi suffisant. Une pensée religieuse, une génuflexion faite avec respect, un Pater, un Ave, un Credo, renferment un acte de foi.

Il y a encore obligation de faire un acte de foi, quand on est tenté contre la foi. Exposé par la tentation au péril de renoncer à une religion divine, l'homme doit lui résister, la combattre. Mais comment la combattre, comment lui résister sans dire au moins par les acles: Je veux conserver ma croyance, j'y adhère? Cela seul fait un acte de foi. Eclairés par l'expérience, les maîtres de la vie spirituelle recommandent de faire un acte de foi exprès et positif dans les tentations. Cet acte suffit souvent pour les dissiper. Les saints en ont fait une heureuse expérience.

III. De la nécessité de professer extérieurement la foi. 27. Dans tous les états la dignité et le véritable courage honorent l'homme. Celui qui, marchant dans les sentiers du devoir, ne craint pas d'avouer sa condition, sa naissance, sa pauvreté, ses opinions, a toujours obtenu des éloges. S'il y a une conviction qu'on doive se faire gloire de manifester, c'est certainement la conviction religieuse. Rien au monde n'est plus digne d'estime que la religion, rien ne mérite d'être glorifié et vénéré comme Dieu. Rien donc ne doit plus honorer l'homme qu'une vie sincèrement religieuse. D'après cela, un chrétien doit l'être non-seulement au fond de son cœur, mais il doit encore le paraître aux yeux du monde. Jésus-Christ a déclaré qu'il ne faut point espérer d'être compté au nombre de ses disciples, si l'on ne fait hautement profession de Jui appartenir. Il exclut de son royaume tous les lâches qui rougissent de lui. Jésus-Christ veut donc des hommes généreux qui se fassent un honneur de l'avoir pour maître et un mérite de lui obéir.

La nécessité de professer extérieurement la foi impose à tout chrétien l'obligation d'en connaître les règles, et à nous, celle de les exposer. Pour bien les établir, nous devons distinguer deux espèces d'ennemis que notre foi peut rencontrer, en présence desquels il peut y avoir nécessité de la manifester les uns sont les persécuteurs proprement dits, revêtus de l'autorité publique, chargés de poursuivre le croyant et de le forcer par les supplices a abandonner sa foi; les autres sont les incrédules qui n'ont pas Le droit d'employer la violence en matière religieuse, mais qui poursuivent la foi par Leur conduite, par leurs discours, par leurs sarcasmes, et empêchent ainsi les chrétiens faibles de professer et de pratiquer leur religion.

Dans les temps de persécution, de grands Jevoirs sont imposés à tous les chrétiens.

-

Trois grands devoirs sont alors en présence, qu'ils sont obligés de soutenir. — L'intérêt de Dieu d'abord, ils doivent défendre l'honneur de son nom et la vérité de sa parole. L'intérêt du prochain : ils doivent travailler à son salut; devoir quelquefois tellement important, qu'il impose l'obligation de sacrifier sa propre vie.-Leur propre intérêt : il y a alors nécessité d'opérer son salut, la seule affaire essentielle de l'homme.

L'honneur de Dieu demande que nous professions notre foi lorsque, au pied du iribunal de la persécution, nous sommes interrogés sur notre croyance par des hommes revêtus de l'autorité. Ne serait-il pas bien ignominieux pour Jésus-Christ de voir ses soldats n'oser prononcer son nom, défendre ses titres en présence de ses ennemis, et de les laisser ainsi remporter un triomphe facile sur sa gloire? Ah! si jamais Jésus-Christ a dû rougir de l'un de ses disciples, n'est-ce pas de celui qui n'ose confesser son nom dans de telles circonstances? Ce n'est pas ainsi qu'en agissaient les martyrs. Souvent nous avons admiré leur courage. Ils se présentaient devant les tyrans, et, à la face des persécuteurs, ils confessaient hautement leur foi. Ils montaient avec intrépidité sur les échafauds; ils y célébraient avec enthousiasme la grandeur de leur Dieu. Ils versaient leur sang avec joie, et de leur sang ils signaient la vérité. Eu agissant ainsi, ils ne pensaient point en faire trop pour JésusChrist, et en vérité ils ne remplissaient que leur devoir le plus rigoureux.- En jurant sur les fonts du baptême d'appartenir tou jours à Jésus-Christ, en lui promettant fidé, lité inviolable, ils avaient contracté l'obliga tion de mourir pour lui, de défendre l'honneur de son nom envers et contre tous. Voilà une belle leçon, un grand exemple qui trace une règle de conduite à tous ceux qui pourraient se trouver dans les temps de persécution.

L'intérêt du prochain commande encore une semblable profession de foi. L'apostasie est un mal contagieux. La désertion d'un soldat dans un moment de péril peut jeter l'inquiétude dans toute l'armée et en amener la ruine. Quelle effrayante responsabilité si le silence d'un chrétien entraîne l'apostasie d'un grand nombre de fidèles ? Dans un semblable danger une nouvelle obligation est imposée à chaque chrétien, c'est de raffermir l'armée chancelante, de se présenter sur la brèche, de paraître devant le tyran, de s'offrir à ses coups, pour publier la foi, arrêter ainsi la désertion et fortifier les hommes timides.

Telle fut la conduite de l'invincible Mathatias. I voit un Israélite vaincu par la crainte s'avancer vers l'idole, prêt à sacrifier. Pénétré d'un saint zèle, rempli d'un courroux céleste, il se précipite et sur le prêtre de l'idole et sur le prévaricateur, et les immole tous les deux sur l'autel profane; par ce saint emportement, il raffermit mille Israélites que l'exemple avait ébranlés.

28. Notre propre intérêt nous commande aussi de professer notre religion daus de

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