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bâtiments de transport qu'il convoyait, mit à la voile, le 23 mars, pour aller chercher les ennemis.

Le 8 avril, le capitaine du navire le Brissac, donna avis qu'il avait découvert 14 voiles faisant route au nord nord-est; le bailli de Suffren fit aussi-tôt le signal, à l'escadre de porter au nord quart nord-ouest. Les vents étaient alors à l'est sud-est. Le 9, on apperçut 14 bâtiments dans le nord, il faisait calme à sept heures, il s'éleva une brise du nord-est. L'escadre anglaise avait les amures à babord; l'escadre du roi tint la bordée opposée jusqu'à onze heures, que le général fit signal de former l'ordre de bataille, en virantde bord sur les ennemis. Les anglais continuaient à tenir le vent, et prenaient la fuite. A cinq heures du soir, les meilleurs voiliers s'étaient considerablement rapprochés d'eux; inais notre arrière-garde, était très-éloignée. Le 10, on continua la chasse dans cette journée, la Fine prit un batiment venu de Trinquemale, à bord duquel était un ambassadeur que le lord Macartney envoyait au roi de Candie. Malgré les efforts que l'amiral anglais faisait pour éviter le combat, le bailli de Suffren continua encore, le 11 avril, de

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le poursuivre. Il crut s'appercevoir alors que son intention était de passer en avant de T'escadre, pour gagner Trinquemale, ce qui détermina le général français à faire courir largue sur la route du sud sud-est.

Le 12, l'escadre anglaise, qui avait fait porter vent largue, restait à trois lieues dans le sud sud-est. A sept heures du matin, le bailli de Suffren fit signal à son escadre de forcer de voiles sur l'ennemi qui gouvernait au sud-ouest, et fuyait à toutes voiles, vent arrière. A neuf heures, l'escadre anglaise, gênée par la terre, prit enfin le parti de combattre. Le général fit signal de former la ligne de combat sur le même bord que l'ennemi; mais comme plusieurs de nos vaisseaux étaient très-éloignés, elle ne fut formée qu'à midi. Peu de temps après, il fit signal à toute l'escadre d'arriver, et à l'arrière-garde de forcer de voiles. Le Bizarre eut ordre d'attaquer par la hanche le vaisseau de queue de la ligne ennemie, et même de le doubler. Cette ligne était composée de onze vaisseaux'; nous en avions dans ce combat un de plus que les anglais.

A une heure un quart, la tête de leur escadre commença le feu sur le Vengeur, qui

était le vaisseau de tête de notre ligne, et sur l'Artésien qui le suivit. A une heure 40 minutes, le Héros; monté par le général, ouvrit son feu à portée de monsqueterie sur l'amiral angle is. 1'i. tention du bailli de Suffren était de rester a travers de cet amiral; mais les manœuvres de son vaisseau ayant été hachées, il le dépassa malgré lui, et combattit à demiportée de fusil le vaisseau qui était en avant A deux heures 40 minutes, le vaisseau anglais qui se trouvait par le travers du général, fut démâté de son mát d'artimon et de son grand mât. Le gréement et les manœuvres du Héros étaient dans un si pitoyable état, qu'il ne pouvait plus manoeuvrer. Le bailli de Suffren combattit cependant encore contre les vaisseaux de l'avant-garde jusqu'à ce que l'Orient et le Brillant le joignirent et passèrent sous le vent à lui. L'amiral anglais arriva en même temps, et passa sous le vent du vaisseau démâté pour se réunir à son avant-garde. A quatre heures, les anglais ayant reviré, le général français ordonna le même mouvement. Il espérait qu'on pourrait s'emparer du vaisseau dématé; mais un vaisseau anglais le remorqua et le conduisit dans sa ligne, avant qu'il fût possible de le joindre. Après le

revirement de bord, plusieurs vaisseaux combattaient encore. A cinq heures un quart, lo Héros perdit son petit mat de hune; le général passa sur l'Ajax qui se trouvait trèsprès de lui. Il continua à porter sur les ennemis. A six heures, il fit signal de cesser le combat. A sept heures et demie, l'Ajax toucha à diverses reprises. Le Héros, l'Orient et le Brillant, qui étaient très désemparés, restaient de l'arrière de l'escadre, ce qui engagea le général à faire signal de mouiller. Le Héros qui se trouvait commandé par M. de Moissac, lieutenant de vaisseau, jeta son ancre par six brasses au milieu de l'escadre anglaise. Le temps très-noir et pluvieux déroba aux ennemis la connaissance de ce vaisseau qui profita d'un instant favorable pour couper son cable et venir mouiller près de l'Ajax. La frégate la Fine, qui avait été envoyée pour le remorquer, aborda le vaisseau anglais l'Iris, de 50 canons, dont elle se sépara sans combattre. Au jour, l'escadre du roi se trouva mouillée à la côte de Provediern, île de Ceylan, à deux tiers de lieue des ennemis occupés à réparer leurs dommages.

Le bailli de Suffren fut plutôt en état d'appareiller, que l'amiral Hugues ; il mit à la

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voile le 17 avril, et louvoya jusqu'au 20 devant les ennemis, qui restèrent embossés sans faire aucun mouvement. Leur position avantageuse ne lui permettant pas de les attaquer au mouillage, il fit route vers Batacolo, afin d'y prendre quelques rafraîchissements, et de remettre incessamment en mer pour chercher l'escadre anglaise, si elle sortait de Trinque male.

Dans le combat, qui dura depuis une heure et demie du matin jusqu'à six heures et demie du soir, nous perdîmes M. de Bourdeilles et le vicomte de Rochemore, lieutenants de vaisseau; Lamuistierna et de Bielche, officiers suédois; Goales de Laureon, enseigne de vaisseau; le Vasseur de Séligny, lieutenant de frégate; de Boissinot, officier auxiliaire, et 106 hommes d'équipage.

M. de Cillart, capitaine de vaisseau, deux officiers auxiliaires et un garde-marine, furent blessés, ainsi que 280 hommes d'équipage.

Il ne manqua au succès du bailli de Suffren, dans la journée du 12, que de pouvoir s'emparer du vaisseau anglais qui fut démâté et qu'il avait si maltraité. Ce vaisseau était le Montmouth, de 63 canons.

Nota. L'armée française était composée

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