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obscène (obscœnitas non à verbis tan- | rivé au bout de la tige de verre, il tum abesse debet, sed à significatione). y a une interruption qu'une main haJ. T-v-s. bile parvient cependant à rendre presEUPHONE, instrument de musique que imperceptible. Au reste, le jeu de cet à frottement, inventé en 1789 par Chlad- instrument exige beaucoup de délicatesse. ni (voy.), qui n'en acheva la construc- Les personnes qui désireraient plus de tion qu'en 1790, ce qui explique la dif- détails sur la construction de l'euphone férence de date qu'on assigne à cette in- trouveront des renseignements complets, vention. Perfectionné successivement par accompagnés de planches, dans l'ouvrage l'auteur, l'euphone, dont la forme pri- de Chladni intitulé Beitrage zur prakmitive était celle d'un petit bureau ou tischen Akustik, etc. (Matériaux relatifs à secrétaire, consistait en une caisse carrée l'acoustique pratique et à la théorie de la d'environ trois pieds de longueur et haute construction des instruments, Leipzig, d'un pied huit pouces. Quant au mé- 1821, in-8°). canisme, Chladni en a fait longtemps un mystère; ce n'est qu'en 1821 qu'il se décida d'en publier la description, dont voici le résumé.

En 1822, Chladni a construit un nouvel euphone dans un système tout différent. La table d'harmonie, avec les tiges métalliques, était disposée horizontaleL'intérieur de l'instrument se compose ment et se trouvait en dessous des tiges d'une rangée de tiges de fer fixées en de verre. Cette disposition avait permis deux endroits à la table d'harmonie, qui de diminuer le volume de l'instrument se trouve posée verticalement dans le sans nuire à la qualité du son. Il en a fond. Ces tiges, au nombre de 42, sont donné la description dans la Gazette mude différentes longueurs et vont en dimi-sicale de Leipzig, t. XXIV, p. 824 et nuant de manière à donner l'échelle chro- | suivantes. G. E. A. matique de trois octaves et demie. Ce EUPHONIE, mot grec signifiant nombre peut varier selon l'étendue que son agréable (de ev, bien, et pavn, voix, l'on veut donner à l'instrument, et Chlad-son). L'euphonie est le résultat de la ni lui-même en a construit un à 49 ti- | douceur des sons dans la succession des ges, c'est-à-dire de quatre octaves. A chacune de ces tiges de fer correspond une tige de verre de la grosseur d'un tuyau de baromètre, qui y est attachée par un bout dans le milieu, de manière à former avec elle un angle droit. Cette rangée horizontale de tiges de verre, toutes de même grandeur, forment pour ainsi dire le clavier de l'instrument, dont on joue en les frottant longitudinalement avec des doigts mouillés. Ce frottement réagit sur les tiges métalliques, dont par suite les vibrations produisent le son. Quelques auteurs, qui ont voulu expliquer le mécanisme de l'euphone sans l'avoir vu, ont cru que les tiges de verre étaient le corps sonore. C'est une erreur relevée par Chladni lui-même, et qui néanmoins a été reproduite encore récem

ment.

Le son de cet instrument, semblable à celui de l'harmonica, et dont le charme lui a valu le nom d'euphone (voy. l'article suivant), est soutenu tant que dure le frottement. Lorsque le doigt est ar

syllabes. La délicatesse de l'oreille s'offense de tout ce qui blesse l'harmonie. Aussi, dans la plupart des langues, voyons-nous une tendance à éviter l'hiatus (voy.) ou la rencontre des voyelles à la fin et au commencement des mots qui se suivent. Au lieu d'ét̃zoo‹ ¿vôpės, Démosthène dit eixoσtv avôpès; au lieu de proes, seconde persoune de prosum, les Latins mettent prodes; au lieu de parlail, nous écrivons parla-t-il. Ce v, ce d, ce t, se nomment lettres euphoniques. Sans ces lettres, les règles de la prononciation seraient violées, faute pire assurément que la violation des règles de la grammaire; car, d'après une judicieuse remarque de Cicéron, l'usage permet une faute pour rendre le style plus coulant (impetratum est à consuetudine ut peccare suavitatis causá liceat). Ce principe va jusqu'à modifier la règle de l'accord de l'adjectif avec son substantif. Ma, ta, sa, se changent en mon, ton, son, devant un substantif féminin commençant par une voyelle ou une h muette. L'eu

des voyelles a, e, i, que l'on remplace
par une apostrophe : l'ame, j'aime, s'il,
etc.; elle exige encore que l'on évite les
consonnances. Les hiatus les plus durs
ne sont pas plus désagréables que des
rapprochements de syllabes tels
ceux-ci :

que

phonie exige souvent la suppression | (hura crepitans, Linn.), le croton tiglium, qui produit les graines dites pignons d'Inde ou grains des Moluques, plusieurs jatropha connus sous le nom vulgaire de médicinier, le ricin, et beaucoup d'euphorbes (voy. plus loin), peuvent être cités comme les exemples les plus notoires; néanmoins il en est un certain nombre qui, administrés avec les précautions nécessaires, deviennent d'exCiel! si ceci se sait, ses soins sont sans succès. cellents médicaments purgatifs ou éméJ'admire tout en toi, ton ton, ton teint, ta taille.tiques. Les propriétés délétères des euIl y a de l'exagération dans ces exem-phorbiacées résident le plus souvent dans ples; mais des ouvrages estimés renferment des consonnances presque aussi blamables. Il est pourtant, dit Boileau,

Didon déjeuna, dit-on,

Du dos d'un dodu dindon....

Il est un heureux choix de mots harmonieux.
Fuyez des mauvais sons le concours odieux.
Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée
Ne peut plaire à l'esprit, quand l'oreille est
blessée.

J. T-v-s. EUPHORBIACÉES, famille de plantes dicotylédones, à fleurs monoiques ou dioïques, et souvent apétales ou incomplètes; le calice manque ou se compose de deux à six folioles; les pétales sont nuls ou en même nombre que les folioles du calice; les étamines, souvent monadelphes, sont en nombre défini ou en nombre indéfini, et insérées, soit au centre de la fleur, soit sous le rudiment du pistil; celui-ci offre trois ovaires (rarement deux ou plus de trois) inadhérents, accolés contre un axe central, et contenant chacun un ou deux ovules suspendus au sommet de l'angle interne; le fruit est une capsule à coques bivalves, ou très rarement un drupe; les graines, solitaires ou géminées dans chaque coque, ont un périsperme huileux, au centre duquel on trouve un embryon rectiligne à radicule supère.

un principe acre ou même caustique; mais quelques-unes des espèces les plus dangereuses n'ont aucune saveur suspecte et paraissent agir à la manière des poisons narcotiques. Souvent aussi les diverses parties de la même plante diffèrent beaucoup sous le rapport de leurs qualités ainsi l'embryon est d'ordinaire extrêmement vénéneux, tandis que le périsperme de la graine peut se manger sans aucun danger. Les racines de plusieurs euphorbiacées (voy. Buis, RICIN, etc.) sont antisyphilitiques et diurétiques, ainsi que les feuilles de quelques phyllanthus. L'enveloppe charnue du fruit des chéraméliers ou cicca est acidule et mangeable, tandis que les feuilles sont sudorifiques et les racines drastiques. Les fruits de l'emblica officinalis sont astringents et s'emploient dans l'Inde au tannage. Le suc propre des siphonia fournit le caoutchouc (voy.). Quelques croton ont des écorces toniques et aromatiques: la cascarille provient d'une espèce de ce genre. Enfin on exprime de l'huile grasse des graines de certaines euphorbiacées; cette huile est purgative comme celle de ricin, elle sèche facilement et sert à la peinture. Les graines de l'arbre à suif(stillingia sebifera, Linn.) sont enduites d'une substance cireuse dont les Chinois font des bougies.

Les euphorbiacées sont des arbres, ou des arbustes, ou des herbes; leurs sucs propres sont presque toujours laiteux EUPHORBE. C'est un genre de la famille et âcres; elles ont des feuilles éparses ou des euphorbiacées, renfermant environ rarement opposées, simples, indivisées 300 espèces, parmi lesquelles on en compou palmées, souvent accompagnées de sti- te près de 100 indigènes. Les caractères pules. On connait plus de 800 espèces, des euphorbes sont fort tranchés : les la plupart indigènes dans les régions in-fleurs, unisexuelles et dépourvues de pétertropicales. Une foule de ces végé- rianthes propres, sont réunies en nombre taux sont très vénéneux : le mancenil- | indéterminé dans des involucres comlier des Antilles, le manioc, le sublier | muns qui ressemblent à des calices cam

panulés; chaque involucre ne contient | et même la mort. Plusieurs autres eupborbes indigènes participent aux mêmes propriétés. Suivant les expériences du docteur Loiseleur-Deslongchamps, 15 à 25 grains de poudre des racines de l'eu

qu'une seule fleur femelle, placée au cen-
tre et entourée par les fleurs mâles.
Celles-ci se réduisent à une seule éta-
mine, articulée par la base de son filet à
un court pédicelle, lequel est parfois ac-phorbia Gerardiana, Jacq., ou de l'eu-
compagné de petites bractées. La fleurphorbia cyparissias, Linn., ou de l'eu-
femelle offre un ovaire triloculaire porté
sur un long pédicelle et terminé par un
style à trois branches ordinairement bi-
ides. Le fruit est une capsule à trois co-
ques monospermes et élastiquement bi-
valves.

phorbia amygdalina, Linn., agissent
comme émétique, à peu près à la ma-
nière de l'ipécacuanha.
ED. SP.
EUPHRATE, en turc Frat*, fleuve
de la Turquie asiatique. Il naît dans les
montagnes de l'Arménie, traverse le pa-

Diarbekir, Sivas, Marach et Racca, traverse ceux de Bagdad et de Bassora, reçoit le Tigre au-dessous de Corna, et se

La plupart des euphorbes des con-chalik d'Erzeroum (voy.), longe ceux de trées tempérées sont des herbes très feuillues, tandis que celles qui croissent dans les sables brûlants de l'Afrique ou de l'Arabie ont le port de certains cac-jette, sous le nom moderne de Chat-eltus, et se font remarquer par de grosses Arab (fleuve des Arabes), dans le golfe Pertiges charnues, anguleuses, hérissées de sique, après un cours d'environ 420 lieues. nombreux aiguillons, mais en général dé- Rapide dans les montagnes d'où il descend pourvues de feuilles; l'aspect bizarre de et hérissé de cataractes, surtout au mont ces végétaux en fait cultiver quelques- Taurus, il se ralentit considérablement ans dans les collections des plantes gras- dans les plaines de l'ancienne Mésoposes: tels sont l'euphorbe tête de Méduse tamie et dans le voisinage du golfe Pereuphorbia caput Medusa, Linn.), l'eu-sique. Il reçoit le Carasou à droite, et phorbe melon (euphorbia meloniformis, l'Erzen, le Mouradchaï et le Khabour à Ait.), et l'euphorbe des Canaries (eu-gauche. Sujet à des débordements, surphorbia Canariensis, Linn.).

tout en hiver, il peut porter alors des bâtiments considérables. En été, il n'est navigable que pour des bateaux, encore ne peuvent-ils remonter le fleuve qu'à une journée au-dessus du confluent de l'Euphrate et du Tigre à l'aide de la ma

Toutes les euphorbes contiennent un sac laiteux, en général àcre et caustique: anssi beaucoup d'espèces, surtout celles des contrées équatoriales, sont-elles très vénéneuses. La gomme-résine connue sous le nom d'euphorbium ou gomme-rée. De beaux paysages s'étendent sur les euphorbe s'extrait de quelques euphor- bords du fleuve; sa rive gauche fait partie bes charnues d'Afrique ou d'Arabie, de l'ancienne Mésopotamie (voy.), qui, notamment de l'euphorbia antiquorum, renommée pour sa fertilité, était habitée Linn., et de l'euphorbia officinarum, et très peuplée depuis la plus haute anLinu. Ce médicament est l'un des plus tiquité. De grandes villes embellissaient drastiques; on y a rarement recours au- ses rives: Babylone (voy.) surtout étalait jourd'hui; appliquée sur la peau, la sa magnificence sur la droite de ce fleuve; comme-euphorbe en détermine promp- un canal unissait auprès de cette ville tement la vésication, et, aspirée par les célèbre l'Euphrate au Tigre. Ce canal, marines, la moindre quantité provoque appelé maintenant Chat-el-Hié, sert ende longs éternuements. Le suc de l'eu-core aux bateaux; un passage voûté, phorbia tirucalli, Willd., est aussi d'une extrême âcreté, et il passe chez les Hindous pour un antisyphilitique très efficace. Les graines de l'épurge (euphor(*) C'est aussi sous le nom de Phrath ou Fraat bia lathyris, Linn.) sont en grande vogue que ce fleuve est cité dans la Genèse (II, 14) comme purgatif dans la médecine em-l'Éden (voy.). Ker Porter en a donné une des comme l'un des quatre ayant leur source dans pirique; mais leur emploi inconsidéré a occasionné souvent de graves accidents

haut de 12 pieds et large de 15 pieds, selon Strabon, passait sous l'Euphrate, depuis le palais du roi jusqu'au temple

cription détaillée. Voir aussi la Géographie bi blique de Rosenmüller (1823), t. I, p. 188. S,

de Belus. Ce passage, véritable tunnel, était long d'un stade. Des canaux d'irrigation et un grand nombre d'aqueducs, dont on aperçoit les ruines jusqu'à une grande distance du fleuve, portaient ses eaux dans les campagnes pour les vivifier. On avait pratiqué aussi dans l'Euphrate des digues transversales en maçonnerie qui laissaient seulement un passage aux bateaux dans le milieu du lit de ce fleuve. Toutes de 4 à 5 pieds, elles servaient, quand ses eaux étaient basses, à les arrêter pour les moulins et les canaux d'arrosage. On voit encore les restes de ces constructions antiques.

La partie supérieure du cours de l'Euphrate a été peu visitée par les voyageurs. En 1574, un Allemand, Rauwolf, descendit le fleuve depuis ElBir, en Syrie, jusqu'à Hilleh, où sont les ruines de Babylone. Ce trajet dura sept semaines. Jusqu'à Anah, les bords de l'Euphrate n'offraient que des plaines de sable et des broussailles; mais entre Anah et Hilleh ils étaient couverts de dattiers et d'autres arbres fruitiers. Les Anglais ont récemment fait explorer le cours inférieur du fleuve, afin d'examiner si, par la navigation du golfe Persique, de l'Euphrate et de la mer Méditerranée, il serait possible d'abréger le trajet de l'Inde en Angleterre (voir Chesney, Reports of the navigation of the Euphrates, 1832, in-8°). Il résulte de ces explorations qu'en employant les bateaux à vapeur on pourrait, en 46 jours, aller d'Angleterre à Bombay, et en 52 de Bombay en Angleterre. Les bateaux à vapeur venant de Bombay remonteraient l'Euphrate jusqu'à Mohammera, ville située entre l'embouchure du fleuve et Bassora; de là, des dromadaires porteraient les dépêches et les marchandises à Damas et à Beyrouth, port de la Syrie et lieu d'embarquement pour l'Europe. On pense que les tribus arabes des bords de l'Euphrate ne mettraient pas d'obstacles sérieux à ces communications, que vraisemblablement on ne tardera pas d'es

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d'être placés dans leur canon comme modèles du genre, florissait vers la 85° olympiade, 440 ans avant J.-C. Il donna 17 comédies sur le théâtre d'Athènes et il y remporta sept couronnes. La comédie était alors toute politique et extrêmement licencieuse. Eupolis en tempéra la licence par beaucoup d'esprit et de grâce, mais il s'y rendit hardiment l'écho de l'opinion publique. Alcibiade eut beaucoup à se plaindre de sa causticité, et l'on dit qu'il s'en vengea lâchement; Périclès fut, au contraire, l'objet de ses éloges, ce qui serait déjà une induction en faveur des vertus civiques du poète, si elles n'étaient suffisamment attestées par sa mort glorieuse. Il périt dans l'Hellespont, pendant la guerre du Péloponèse, en combattant contre les Lacédémoniens; et c'est même à cette occasion que fut rendue la loi qui dispensait les poètes de l'obligation du service militaire. D'après un passage de Lucien (Bis accusatus seu fora), on conjecture avec raison qu'Eupolis était un de ses auteurs favoris et que ses dialogues lui doivent une partie de leur verve spirituelle et mordante. Les fragments d'Eupolis, épars dans Stobée, dans les scholies d'Aristophane, dans Athénée, etc., ont été recueillis et commentés par M. Runkel: Pherecrates et Eupolis, Fragmenta, etc., Leipz., 1825, in-8°.

F. D.

EURE (DEPARTEMENT DE L'), l'un des cinq compris dans l'ancienne province de Normandie (voy.), formé du comté d'Évreux et du Perche supérieur, borné au nord par le département de la SeineInférieure, à l'est par ceux de l'Oise et de Seine-et-Oise, au sud par ceux d'Eure-et-Loir et de l'Orne, et à l'ouest par le Calvados. Il appartient à la région nord-ouest du royaume. La pente générale du terrain dans ce département est du sud-est au nord-ouest. De nombreux cours d'eau l'arrosent et le fertilisent: les plus importants sont la Seine, qui lui sert de limite septentrionale vers son embouchure et le range parmi les départements maritimes; elle y a 66,194 metres de développement; l'EURE, affluent de la Seine, qui prend sa source dans le département de l'Orne et donne son nom à celui qu'elle traverse du sud au nord dans

que possède le département et dont les races sont assez belles. La température est généralement assez douce, maistrès variable; il y tombe annuellement en pluie de 20 à 21 pouces d'eau. Le thermomètre ne s'abaisse guère dans l'hiver au-dessous de 6o Réaum.; les vents soufflent le plus ordinairement de l'ouest. La popu

un cours de 86,160 mètres; la Rille, qui prend également sa source dans le département de l'Orne et a 28,000 mètres de cours dans celui de l'Eure, pendant lequel elle disparaît au moulin de La Chapelle pour reparaître 7,000 mètres plus loin près de Groley; l'Iton présente le même phénomène d'un cours souterrain qui est d'environ 15,000 mè-lation, qui est en général robuste, est pár

tres; on peut nommer encore l'Andelle | et l'Epte. La longueur totale de la navigation de ces rivières dans le département est de 181,854 mètres; plusieurs sont très poissonneuses. Le département ne contient pas d'étang important. Le marais de Vernier, entre Quilleboeuf et la pointe de Laroque, y occupe une superficie d'environ 2,600 hectares que divers projets de desséchement non encore réalisés tendent depuis longtemps à rendre à la culture.

Les montagnes de l'Eure ne consistent qu'en des chaînes irrégulières de coteaux qui ne dépassent pas 100 mètres d'élévation au-dessus du niveau de la mer. L'une des plus remarquables est celle de Laroque voisine de l'embouchure de la Seine, montagne dont l'aspect est stérile et nu, mais au pied de laquelle sont d'excellents pâturages. Au confluent de la Seine et de l'Andelle se trouve la côte des deux Amants, qu'une naïve et touchante histoire du moyen-âge a rendue célèbre*. Le sol du département présente un aspect très varié : il est en général formé d'une terre végétale argileuse qui repose sur des masses calcaires où l'on trouve en abondance la pierre à bâtir, la pierre meulière, le grès et diverses terres à faience. Les mines de fer sont nombreuses, ainsi que les sources d'eaux minérales ferrugineuses. Les lignes de coteaux partagent le territoire en un certain nombre de vallées où le sol prend des qualités précieuses pour la végétation; des sables stériles s'étendent le long du cours de la Seine. Sur 582,127 hectares, contenance totale du département, il n'y en avait en 1834 que 18,806 en landes et bruyères non toutà-fait perdues pour les nombreux bestiaux (*) Cette histoire fait le sujet d'un conte de

Marmontel.

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ticulièrement exposée aux affections catarrhales et rhumatismales.

L'étendue des terres labourables dans le département de l'Eure est de 283,183 hectares, ou près de moitié de la surface totale; les prés occupent 180,000 hectares, et les pâturages de toute espèce 66,768. Les bois, où le gibier est abondant et les animaux nuisibles en petite quantité, couvrent 82,845 hect. La vigne ne croit qu'au bas de quelques coteaux et n'occupe qu'un espace assez limité dont on évalue le produit annuel à 60,000 hectolitres; en 1835, la récolte en céréales s'est élevée à 3,526,112 bectolitres; en 1830, le nombre des bêtes à cornes (race bovine) était de 68,870, et celui des bêtes à laine de 432,802, produisant annuellement une quantité moyenne de laine évaluée à 420,000 kilogr. dont 17,000 seulement mérinos. Le nombre des chevaux doit être de 50,000 environ. L'agriculture du département pourrait recevoir d'importantes améliorations, quoiqu'il soit loin d'être au dernier rang sous ce rapport. L'usage des jachères n'y est point encore entièrement abandonné; les clôtures sont mal soignées; les habitations rurales présentent souvent l'aspect le plus misérable; les étables sont mal aérées et n'ont la plupart du temps qu'une ouverture. Autour des villes sont des jardins bien cultivés et de vastes enclos plantés d'arbres fruitiers, notamment de pommiers et de poiriers, dont les fruits alimentent la fabrication du cidre et du poiré, principale boisson des habitants. Le revenu territorial du département est évalué à 29,741,000 fr.

L'industrie manufacturière présente des établissements d'un haut intérêt. On y comptait, en 1834, 25 forges et 727 fabriques diverses; environ 30,000 individus sont occupés dans ces établisse

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