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l'appareil; mais elle facilite en outre l'action des balais multiples, auxquels revient surtout l'augmentation de la puissance de la machine.

L'appareil de M. Bonetti a un désavantage sur le type primitif il n'est pas auto-excitateur; mais il suffit pour l'amorcer d'appuyer légèrement, sur l'un des plateaux de la machine en marche, le doigt nu bien sec, ou entouré d'un morceau de peau recouvert d'or mussif. La polarité que prend la machine dépend de l'endroit où l'on détermine ce frottement; on peut, par le même procédé, la renverser pendant la marche, ce qui est une qualité.

Il en est une autre qui compense largement la nécessité d'amorcer la machine: le débit et le potentiel se trouvent aug. mentés. La modification réalisée par M. Bonetti n'est donc pas seulement une simplification, mais elle constitue un progrès très réel sur le modèle ancien.

La seconde transformation est due au R. P. V. Schaffers, S. J. Elle est plus heureuse encore, car elle jette du jour sur l'explication, jusqu'ici très obscure, des réactions dont la machine Wimshurst est le siège, et améliore à la fois le type primitif et la transformation Bonetti. C'est en cherchant à contrôler, par l'observation, la théorie que l'on donne des machines statiques du genre de celles de Holtz, Voss, Wimshurst, etc., que le P. Schaffers est arrivé à la conception de son appareil; elle est sortie de toutes pièces de l'étude attentive des phénomènes; sa réalisation a pleinement justifié les vues théorique de l'auteur et parfaitement répondu aux indications expérimentales.

L'explication que l'on donne du jeu de la machine Wimshurst pèche par la base. Elle suppose que les mâchoires à peignes déchargent les armatures, et que, par suite, les plateaux sont neutres, depuis les peignes jusqu'au balai suivant, dans le sens de la rotation. Il n'en est rien: les plateaux, l'expérience le montre, ne sont neutres en aucun de leurs points, et le rôle des peignes est tout autre que celui qu'on leur attribue. En réalité, deux demi-peignes d'une part, et de l'autre le conducteur diamétral agissent seuls; leur action ne se borne pas à neutraliser les armatures, mais elle leur communique une charge de signe contraire; les deux autres demi-peignes et le second conducteur diamétral restent inertes.

On peut donc simplifier la machine, sans nuire à son débit, en lui enlevant la moitié de ses organes, c'est-à-dire un des conduc

teurs diamétraux d'un côté, et de l'autre deux demi-peignes : l'expérience justifie pleinement cette conclusion.

Mais il y a mieux à faire. La machine Wimshurst ordinaire n'utilisant que la moitié de ses organes, il y a lieu de rechercher à doubler son débit en les disposant convenablement. C'est ce qu'a réalisé le P. Schaffers. Guidé par l'observation et les vues théoriques qu'elle lui suggérait, il a définitivement et très heureusement constitué sa machine de la manière suivante.

Les plateaux sont les mêmes que dans le type ordinaire; toute la partie mécanique, destinée à les emporter dans des rotations de sens contraires, n'a subi aucune modification. Voici les changements. Placez-vous en face de la machine, en regardant le plateau qui tourne de votre gauche à votre droite. Les deux demi-peignes horizontaux qui regardent ce plateau sont restés, mais on a muni chacun d'eux d'une brosse métallique qui frotte sur les boutons. Le diamètre transversal est resté, mais les brosses qu'il portait à ses extrémités ont été remplacées par des peignes.

Passez maintenant de l'autre côté de la machine. Les deux demi-peignes qui, dans le modèle ordinaire, achèvent les mâchoires entre lesquelles tournent les plateaux, ont été reportés à 60o, dans le sens de la rotation, et sont respectivement reliés, par les tiges métalliques qui les portent, aux deux demi-peignes antérieurs. Enfin, le conducteur diamétral est resté, mais il est placé verticalement et porte aussi, à ses extrémités, des peignes au lieu de brosses. En résumé donc voici comment ce nouvel appareil est constitué : Devant un des plateaux, deux peignes droits, suivant un diamètre horizontal; devant l'autre, deux peignes à 60o des premiers. Les deux peignes de gauche sont réunis à une électrode, ceux de droite à l'autre électrode. Ces peignes sont munis de balais frotteurs. A 30o ou 35o de la direction de ces peignes, dans le sens du mouvement de chaque plateau, un conducteur diamétral porte des peignes, sans balais, à chacune de ses extrémités.

Dans la pensée de l'auteur, les balais frotteurs, ajoutés aux peignes des électrodes, doivent, au début, amorcer la machine; y réussissent-ils couramment ? Le P. Schaffers ne l'affirme pas. "Nous n'avons pu nous assurer encore si la machine est bien réellement auto-excitatrice. Pendant toute la durée de nos essais, les circonstances atmosphériques ont été constamment défavorables, et la machine Wimshurst ordinaire ne se chargeait guère mieux que la nôtre.,, Ce qui est certain, c'est que le

voisinage d'un conducteur chargé ou d'une autre machine en marche suffit à l'exciter, et qu'une fois amorcée elle garde fort bien sa charge et fonctionne avec une constance et une régularité parfaites.

Le modèle de la machine Schaffers, construit au cabinet de physique du collège de la Compagnie de Jésus, à Louvain, sur les indications de l'auteur, est disposé de manière à permettre de le monter successivement en machine Wimshurst ordinaire, en machine Bonetti et en machine Schaffers. La comparaison du débit des trois types, fonctionnant dans des conditions identiques, répond pleinement aux prévisions: la transformation Schaffers, appliquée au type Wimshurst, en double le débit; elle double de même le débit du type Bonetti.

Il serait à souhaiter que les constructeurs réalisassent des modèles classiques, à transformations multiples, analogues à celui dont nous venons de parler. Ils feraient bien aussi de souder les pointes des peignes sur des tubes indépendants que l'on pourrait placer ou enlever, même pendant que la machine est en marche, en les faisant glisser sur des tubes plus petits leur servant de supports. Enfin, ils rendraient l'appareil plus utile encore en le faisant plus complètement symétrique, c'est-à-dire en plaçant un excitateur à boules devant chaque plateau et en permettant à l'expérimentateur de réunir ou de séparer les deux demi-peignes correspondant à chaque électrode. On peut alors, non seulement réaliser les trois types Wimshurst, Bonetti et Schaffers, mais, en disjoignant les peignes, former, pour chacun de ces types, deux machines adossées dont le fonctionnement, successif ou simultané, éclaire la théorie et justifie bien la supériorité du type nouveau. Tous ces détails de construction sont très simplement réalisés dans le modèle construit par le P. Schaffers.

Les recherches que nous venons de résumer n'ont pas eu seulement pour résultat la création d'une machine nouvelle, supérieure à bien des points de vue à beaucoup d'autres, mais elles modifient l'explication proposée jusqu'ici du jeu de l'appareil Wimshurst, en l'assimilant absolument à celui de la machine Holtz du second genre. Il serait difficile d'exposer, sans figure, cette théorie; c'est dans la note du P. Schaffers présentée à l'Académie des sciences (1), et surtout dans le travail plus étendu que publieront prochainement les Annales de chimie et de physique, qu'il faut la lire.

(1) COMPTES RENDUS, t. CXIX, p. 536.

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Sur la condensation des gaz de l'électrolyse par les métaux. Lorsqu'on réalise l'électrolyse de l'eau acidulée dans un voltamètre à électrodes de platine, les gaz hydrogène et oxygène n'apparaissent pas immédiatement après l'établissement du courant qui les sépare. De plus si, après quelque temps, on supprime toute communication du voltamètre avec la pile et qu'on le ferme sur un galvanomètre, on constate qu'un courant secondaire, inverse au courant primaire et de faible durée, traverse l'appareil. Ces faits s'expliquent par la condensation de l'hydrogène et de l'oxygène à la surface des électrodes de platine, dans la première partie de l'expérience, et par leur recombinaison dans la seconde ; ils sont connus depuis longtemps et sont appliqués dans la pile à gaz de Grove, qui n'a toutefois présenté jusqu'ici qu'un intérêt purement scientifique, sa grande résistance intérieure et la lente recombinaison des gaz libres rendant son débit extrêmement faible.

MM. L. Cailletet et E. Collardeau viennent de tenter, avec succès, d'ajouter à la durée et à l'intensité du courant de décharge d'un voltamètre polarisé. Ils ont naturellement choisi pour électrodes des substances capables d'emmagasiner beaucoup de gaz : six grammes de mousse de platine, enfermés dans deux petits sacs d'étoffe de soie et dans lesquels plongent des fils de platine destinés à amener le courant, forment les électrodes d'un voltamètre à eau acidulée au dixième par l'acide sulfurique. Le courant d'une pile les sature de gaz; à la décharge, l'appareil fonctionne comme une véritable pile à gaz condensés; le courant qu'il fournit est beaucoup plus intense et plus prolongé que celui que l'on aurait obtenu avec le même poids de platine à l'état métallique ordinaire et non spongieux.

Ce premier résultat a conduit les deux savants physiciens à penser qu'une forte pression, favorisant le pouvoir absorbant de la mousse de platine, augmenterait encore le débit du courant secondaire. L'expérience leur a donné raison.

Ils ont enfermé le voltamètre dans un réservoir en acier, et l'ont soumis à des pressions poussées jusqu'à 600 atmosphères; l'appareil est devenu, dans ces conditions, un véritable accumulateur d'énergie électrique.

Sous la pression atmosphérique ordinaire, un voltamètre, contenant 6 grammes de mousse de platine et intercalé dans un circuit de décharge d'une résistance de 2 ohms, fournit un courant secondaire dont la durée ne dépasse pas 10 secondes, et dont la force électromotrice, égale, au début, à 1,8 volt, tombe

sans arrêt jusqu'à zéro. Sous des pressions de plus en plus élevées, le courant de décharge change complètement d'allure. Pendant les premières secondes qui suivent l'établissement du courant, la force électromotrice tombe brusquement; mais cette chute est suivie d'un léger relèvement qui amène une période d'intensité constante, pendant laquelle sa valeur reste voisine de i volt. La durée de cette période et l'intensité du courant qui la caractérise croissent avec la pression. Le phénomène se termine par une chute de la force électromotrice moins rapide que la première.

Si l'on calcule la capacité de cet accumulateur à gaz, en la rapportant à 1 kilogramme de mousse de platine, on trouve qu'elle est égale à 56 ampères-heure pour une pression de 580 atmosphères; en d'autres termes, on pourrait théoriquement y puiser un courant de 56 ampères pendant 1 heure, de 28 ampères pendant 2 heures, etc. Or la capacité pratique des accumulateurs industriels au plomb, rapportée au poids total de l'appareil, varie de 10 à 20 ampères-heure par kilogramme. Quant à l'intensité du courant de décharge, elle peut atteindre facilement 100 ampères par kilogramme; mais on épuiserait alors la capacité en un temps très court. Enfin, quand on répartit inégalement la mousse de platine entre les deux électrodes, dans le rapport de 3 parties pour l'électrode négative contre pour l'électrode positive, quand on ne pousse pas la charge jusqu'à ses dernières limites, et quand la décharge lui succède immédiatement, le rendement peut s'élever à 95 et 98 pour cent; mais l'accumulateur dissipe peu à peu sa charge, en circuit ouvert, en sorte que le rendement diminue quand on retarde la décharge. MM. Cailletet et Collardeau ont soumis aux mêmes expériences plusieurs métaux de la famille du platine.

Le ruthenium est légèrement attaqué au pôle positif par la liqueur acide qui se colore en brun foncé. Malgré cela, il condense aussi les gaz de l'électrolyse, et fournit un accumulateur dont la capacité croît avec la pression, mais dont la force électromotrice décroît d'une manière continue, de 1, 6 volt à zéro, sans rester stationnaire à aucun moment de la décharge.

Le palladium en lames, dont les propriétés condensantes pour l'hydrogène sont bien connues, ne fournit qu'un accumulateur de capacité très restreinte : la lame positive se sature immédiatement, et dégage l'oxygène libre aussitôt que le courant de charge est fermé. Cette observation confirme d'anciennes expé

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