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Les deux expérimentateurs (1) ont cherché a vérifier cette conclusion. L'expérience, une fois conçue, était facile à conduire, et son résultat a été très net. Le sang de la couleuvre vipérine inoculé à un cobaye produit identiquement les mêmes effets que le venin de la vipère ou échidnine.

Que cette échidnine provient des glandes salivaires comme chez les vipères, cela résulte du fait que, de tous les organes, seules les glandes salivaires, par l'inoculation d'une faible partie de leur masse, déterminent l'envenimation caractéristique de l'échidnine.

Un fait nouveau vient cependant un peu contrarier l'hypothèse qui fait des glandes salivaires l'origine du poison contenu dans le sang. En extirpant les glandes salivaires chez la vipère, on devait s'attendre à ce que le sang cessât d'être venimeux, au moins après un certain laps de temps. L'expérience n'a confirmé que très imparfaitement cette conjecture. Le sang de la vipère, comme l'ont montré Phisalix et Bertrand eux-mêmes (2), est à peine moins venimeux après qu'avant l'ablation des glandes salivaires. Pour interpréter le phénomène, les expérimentateurs recourent à la suppléance : en l'absence des glandes salivaires, un autre organe serait chargé de sécréter du poison. C'est possible, mais une preuve de cette suppléance ne serait point superflue.

L'Académie des sciences de Paris, dans sa séance du 17 décembre 1894, a marqué son estime pour les travaux de Phisalix et Bertrand en leur décernant un de ses prix.

Antidote du venin des serpents. Nos deux expérimentateurs ont fait mieux (3). En chauffant le venin de la vipère à 75o, ils lui ont fait perdre ses propriétés toxiques, et en l'inoculant alors à un cobaye, ils ont même réussi à vacciner l'animal contre des doses mortelles de venin.

Le cobaye ainsi inoculé n'est pas immunisé pour lui seul, il peut servir à en immuniser d'autres. Son sérum est antitoxique, car si on le mêle à du venin, il rend celui-ci inoffensif. Est-il aussi

(1) Sur la présence de glandes venimeuses chez les couleuvres et la toxicité du sang de ces animaux. COMPTES RENDUS, CXVIII, p. 76. 1894. (2) Sur les effets de l'ablation des glandes venimeuses chez la vipère (Vipera aspis Linn). COMPTES RENDUS DE LA SOC. DE BIOL., 1er déc. 1894, 10e série, t. I, p. 747.

(3) Atténuation du venin de vipère par la chaleur et vaccination du cobaye contre le venin. COMPTES RENDUS, CXVI. p. 288. 1894.

thérapeutique? Peut-il guérir un cobaye préalablement empoisonné? Les deux physiologistes croyaient être bientôt en mesure de le démontrer, mais faisaient dépendre leur réponse définitive de nouvelles expériences en voie d'exécution.

C'est sur ce dernier point, d'une importance pratique considérable, que s'éleva une discussion de priorité entre Phisalix et Bertrand d'une part et Calmette de l'autre (1). Calmette prétend avoir le premier prouvé le pouvoir thérapeutique du sérum des animaux qui ont été immunisés contre le venin des serpents venimeux. Il a expérimenté sur le venin du cobra. Son procédé d'immunisation est celui de l'injection à petites doses. Il prouve le pouvoir thérapeutique du sérum de l'animal immunisé en inoculant du venin de cobra à deux séries de lapins. Les lapins de la première série reçoivent ensuite du sérum immunisant, les autres n'en reçoivent pas. Les premiers résistent, les seconds succombent.

L'expérience n'a pu porter jusqu'ici que sur des animaux de petite taille. Si le procédé Calmette réussit chez des animaux plus considérables, on peut espérer de diminuer le nombre des victimes du cobra et du crotale.

L'action du foie dans le réchauffement des animaux hibernants. C'est Claude Bernard qui a distingué trois espèces de vie : la vie constante, remarquable par la régularité uniforme des fonctions, telle qu'on l'observe généralement chez les mammifères; la vie oscillante, présentant des alternatives d'activité plus ou moins grande, on la trouve chez les animaux hibernants; la vie latente, se différenciant de la mort uniquement par la faculté de passer ensuite à une activité vitale manifeste les graines, on le sait, peuvent rester des années, et même, prétend-on, des siècles dans cet état de mort apparente.

La vie oscillante des animaux hibernants dépend normalement de la température extérieure. Mais suffit-il d'élever la température extérieure pour relever du même coup l'activité interne de l'animal? Après les expériences de Dubois (2), il faut répondre que non. Le foie intervient dans le phénomène. Voici comment le professeur de Lyon le démontre.

(1) COMPTES RENDUS, CXVIII, 358, 720, 935, 1004.

COMPTES RENDUS DE

LA SOC. DE BIOL., séances du 20 janvier, 10 février, 3 mars 1894.

(2) Sur le mécanisme de la thermogénèse et principalement sur le rôle de la veine porte. COMPTES RENDUS DE LA SOC. DE BIOL., séance du 20 janv. 1894.

Le sang qui revient du tube digestif pénètre dans le foie par la veine porte, et après avoir parcouru un réseau de capillaires dans l'intérieur de l'organe, en sort par la veine sus-hépatique pour se déverser dans la veine cave inférieure et de là dans le cœur. Mais on peut artificiellement altérer la circulation normale et empêcher le foie d'agir sur le sang du tube digestif avant l'entrée du liquide dans le cœur. Un des procédés employés par Dubois consiste à aboucher directement la veine porte avec la veine cave inférieure.

Quand on pratique cette opération sur un animal hibernant, la chaleur extérieure ne suffit plus à relever la température interne au degré voulu pour obtenir la vie constante. A peine observe-t-on une élévation de quelques degrés, lors même qu'on accroît beaucoup la température du milieu ambiant.

Une contre-expérience consiste à transformer par le même procédé un animal à vie constante en animal hibernant. C'est ce que Dubois a réalisé chez le chien (1). L'interruption de la circulation hépatique normale a suffi pour abaisser la température interne de 20°. Le chien a pu survivre dix-sept heures à cette opération. Peut-être, en opérant graduellement, eût-on pu obtenir une survie d'une plus longue durée. C'est trop exiger que de vouloir qu'un animal s'habitue d'un seul coup à un changement complet d'existence.

Dubois (2) a constaté un autre fait qui nous donne une idée plus claire du mécanisme de l'hibernation. Quatre conditions sont nécessaires pour l'exercice complet de la vie des éléments anatomiques: la chaleur, l'eau, l'oxygène et les réserves alimentaires. Dans le milieu interne où vivent les éléments anatomiques, on savait déjà que, pendant l'hibernation, non seulement la chaleur, mais aussi l'oxygène et les réserves alimentaires faisaient défaut en grande partie, car les fonctions de la vie végétative, la circulation, la respiration et la digestion sont alors fort altérées. Mais l'eau manque aussi aux environs des éléments anatomiques. L'observation montre en effet que les centres nerveux et les muscles contiennent moins d'eau que d'ordinaire; l'eau s'est retirée dans le tube digestif où elle est plus abondante que jamais, mais où elle n'exerce pas plus d'action sur les éléments anatomiques que si elle était hors du corps.

(1) Transformation du chien en animal à sang froid. COMPTES RENDUS de la Soc. de bIOL., séance du 20 janvier 1894.

(2) COMPTES REndus de la Soc. DE BIOL., séance du 27 janv. 1894.

Dubois a observé sur les hibernants qui sont en voie de se réchauffer une espèce de trémulation qu'il attribuait d'abord à l'arrivée d'un liquide plus chaud dans l'intérieur des muscles. Mais il a constaté depuis que la chaleur n'intervient pas dans le phénomène, et ses observations l'ont conduit à penser que la trémulation avait pour causes un flux plus considérable de sang et une proportion plus grande d'oxygène dans le liquide nourricier.

Cette trémulation ne peut être rapprochée ni pour l'énergie ni pour les effets qu'elle produit du frisson produit par le froid chez les mammifères supérieurs et chez l'homme également, par exemple au sortir d'un bain trop froid. Le frisson proprement dit, le grelottement en d'autres termes, consiste en secousses considérables dont l'amplitude contraste avec l'oscillation microscopique de la trémulation. Richet (1) a constaté que le frisson détermine le réchauffement à l'égal des grands mouvements auxquels se livrent les baigneurs durant la réaction. La combustion interne s'active et la quantité d'anhydride carbonique exhalé devient plus considérable.

Pendant la trémulation, au contraire, les aiguilles thermiques les plus sensibles n'accusent aucune élévation de température dans l'intérieur des muscles (2).

La valeur fonctionnelle des palpons ou tentacules chez les Cœlentérés cnidaires. Chez les Cœlentérés, on trouve associées entre elles différentes formes anatomiques dont la signification n'est pas facile à déterminer. Faut-il les considérer comme des individus réunis en colonies? Faut-il les considérer comme les organes d'un même individu? On a soutenu les deux opinions, mais c'est là une de ces questions purement théoriques sur lesquelles on pourra peut-être discuter éternellement sans arriver à un complet accord. Autant vaudrait rechercher si les rameaux d'un arbre forment chacun un individu distinct ou s'ils ne sont que les parties d'un végétal unique.

Le sujet traité par Willem est plus tangible (3). Il s'agit de déterminer la fonction remplie par les formes particulières connues sous le nom de tentacules, palpons ou dactylozoïdes.

(1) Le Frisson comme appareil de régulation thermique. ARCH. DE PHYSIOL. NORM. ET PATH., 5e sér., t. IV, p. 312.

(2) COMPTES Rendus de la Soc. de Biol., séance du 10 fév. 1894. (3) BULLETIN DE L'ACAD. ROY. DE BELG., 3e sér., t. XXVII, pp. 354 et suiv.

Il existe chez les Cnidaires des formes ressemblant à l'hydre vulgaire d'eau douce et douées comme elle d'une bouche bien apparente. Ce sont évidemment des formes nourricières, et on leur a donné le nom de gastérozoïdes.

D'autres formes ont une fonction également bien connue ; elles ressemblent à des méduses, et elles sont chargées de la repro duction sexuelle.

Les gastérozoïdes portent souvent des tentacules; chez les Siphonophores toutefois, la couronne de tentacules des gastérozoïdes est absente. Mais il existe, en compensation, des formes spéciales plus ou moins allongées à la façon d'un doigt; certains zoologistes les ont considérées comme des tentacules devenus autonomes et ayant quitté leur position buccale habituelle pour venir se placer aux environs de la base du gastérozoïde. Ils servent à palper, d'où leur autre nom de palpons, tandis que celui de dactylozoïdes leur vient de leur ressemblance avec un doigt.

Ces tentacules sont creux à l'intérieur, et communiquent par des canaux avec le reste de la colonie, mais on les supposait dénués de toute ouverture vers l'extérieur, et on les envisageait comme des hydres dégradées et dépourvues de bouche. Les dactylozoïdes, portant à leur extrémité des nématocystes ou organes urticants, semblaient aussi destinés, après avoir palpé la proie, à la paralyser pour que le gastérozoïde pût s'en emparer plus aisément.

Déjà Chun avait découvert qu'on s'était trompé sur la structure des palpons. Ils sont en réalité munis d'une ouverture, très étroite il est vrai, mais qui n'en sert pas moins à établir une communication entre la cavité intérieure et le milieu ambiant. Ce n'est cependant pas une bouche, d'après lui, car il considère les palpons comme des organes d'excrétion.

Chun trouvait une confirmation de sa manière de voir dans la structure de certaines grosses cellules qui tapissent la paroi interne de la cavité. Elles sont pourvues d'un canal en forme d'entonnoir, et Chun les rapprochait des entonnoirs observés dans les organes segmentaires des vers, organes essentiellement destinés à l'excrétion.

On risque cependant fort de se tromper en associant la forme d'entonnoir à l'idée d'excrétion. Déjà Bolsius a montré que, chez les Hirudinées, les entonnoirs n'ont pas de communication avec les organes segmentaires et doivent servir à une fonction différente de l'excrétion mais encore inconnue. Aussi Willem, se

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