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précises, et nous les devons à Évhémère | eux, le culte des hommes a été l'origine iai-même, dont Diodore de Sicile (liv. | de l'idolâtrie, et c'est de là que sont nés

V1, et Eusèbe (Præpar. evang., liv. II.) nous ont conservé un précieux fragment. Chargé par Cassandre d'importantes mistious, et voyageant dans les parties méndionales de l'Arabie, Évhémère s'em-duit un autre particulier, tout biblique barqua sur l'océan Indien et visita dés les de cette mer. C'est dans une de ces 'es, comme il le raconte lui-même, appelee Panchaïe et habitée par des Crétois, qu'il vit un temple magnifique, dédié à Inpiter et bâti par ce dieu lui-même, roque, n'étant encore qu'un simple mortel, il régnait sur la terre. Dans ce temLie, Jupiter avait gravé ses exploits sur true colonne d'or, et on y lisait aussi la vie et les actions de Saturné, d'Apollon 1 des autres dieux. D'après ce monu-au lieu de Noé, etc. Huet, évêque d'Asent et avec les archives du temple, Evhémère composa une Histoire sacrée,

tous les dieux des nations (saint JeanChrys., Ad pop. Antioch. Hom. I; saint Augustin, De civ. Dei, VII, 18). Cet évhémérisme général, absolu, en a pro

vaypap, dans laquelle, suivant inucius Félix, il racontait la naissance et l'histoire des dieux et décrivait les adroits où ils avaient reçu le jour et les heux de leur sépulture, constatant ainsi que tous ces dieux n'avaient été que des hommes qui s'étaient distingués par eurs exploits ou leurs bienfaits et qui s'étaient rendus dignes de l'apothéose. ne pareille histoire, en apparence si contraire à la religion populaire de la Grèce, souleva bien des haines contre Evhémère, qui, dans une foule de passazes d'auteurs païens, est qualifié d'immie, d'athée et d'imposteur. C'était tout armplement un philosophe plus judicieux et plus hardi que les autres, qui, sous la protection du roi de Macédoine, osait dire ce qu'il pensait de l'absurdité du

culte grec.

Des l'origine du christianisme, cette opinion d'un paien sur la religion païenne devint une arme puissante dans les mains des pères de l'Église pour combattre le paganisme : aussi ont-ils pour la plupart adopté et exagéré peut-être la doctrine d'Evhémère. Tertullien, saint Clément d'Alexandrie, Minucius Félix, saint Cyprien, Lactance, saint Jean-Chrysostome, sont des évhéméristes. Suivant

(*) Le poète Ennins avait traduit en latin cette histoire, il ne reste de sa traduction que 95 ligües, éd. d'Amsterdam, 1707, p. 312.

et fort étrange. En 1641, Vossius, exploitant une idée de Tertullien, voulut établir cette opinion que les dieux du paganisme étaient des patriarches de l'Ancien-Testament: Serapis était Joseph, Janus Noé, Minerve Noémi, etc. Le savant Bochart modifia ce système et n'admit pour dieux que des hommes nés parmi les Égyptiens et les Hébreux. Sa Minerve fut Nitocris, reine d'Égypte, au lieu de Noémi; son Bacchus, Nemrod

vranches, crut retrouver Moïse, tout à la fois dans Osiris, Bacchus, Vulcain, Apollon, Esculape, Pan, Priape, Protée, etc., etc. (Demonstr. evang. ), oubliant sans doute qu'il fallait alors admettre que le culte de tous ces dieux ne date que de la mort du législateur des Juifs. C'est ainsi que les évhéméristes modernes se sont évertués à composer, chacun à leur manière, un nouvel Olympe. - Voir les dissertations de l'abbé Sevin, de Fourmont, et de l'abbé Foucher sur Évhémère et l'évhémérisme, dans les tomes 8, 15, 34 et 35 des Mémoires de l'Acad. des Inscriptions.

F. D.

ÉVIDENCE, mot emprunté du latin, et dont videre, voir, est la racine. L'évidence est proprement la clarté qui accompagne une connaissance, une idée, et qui produit en nous la certitude (voy.). L'évidence n'a pas lieu, à proprement parler, dans les vérités de foi et d'opinion, mais seulement dans les vérités premières ou de sens commun, et dans les vérités scientifiques. L'évidence n'est point nécessairement liée à la vérité, et la vérité l'est bien moins encore à l'évidence. Cependant une erreur ne peut en général sembler une vérité évidente qu'aux esprits qui ne sont point assez sévères sur les caractères de l'évidence, ou qui s'en laissent trop facilement imposer par leur imagination, leurs préjugés, et toutes les autres occasions d'erreur. Descartes a donc pu regarder l'évidence

comme un signe de vérité; mais il aurait | les évocations de grâce accordées par le dû dire quelle évidence, car il n'y a que roi à certaines personnes ou à certains l'évidence parfaite, constante et réfléchie corps connus, comme une marque de sa qui soit inséparable du vrai. Il y a des protection; ou pour d'autres considéraévidences faibles, imparfaites, variables, tions telles que les committimus. irréfléchies, et qui par conséquent méri- Les évocations de justice se pronontent peu de confiance. Dire comment ces çaient à raison du degré de parenté ou évidences fallacieuses peuvent se former d'alliance qu'une partie pouvait avoir dans l'esprit, ce serait faire l'histoire psy- dans un tribunal (ordonnance du mois chologique de nos erreurs, et un autre ar- d'août 1737). Mais toutes ces dispositions ticle a été consacré à ce dernier mot. Notre sont devenues sans objet. On ne connait objet n'est point non plus d'entrer dans de renvoi que ceux que prononce la Cour une polémique contre ceux qui contes- de cassation pour cause de sûreté publitent à toute évidence le caractère de crique ou pour suspicion légitime. Depuis terium de la vérité. Nous ferons remar-la mise en activité du Code de procédure quer seulement que l'évidence n'est point responsable de l'abus que les esprits légers font de son nom, ni de la confusion de ses caractères avec les lueurs incertaines d'intuitions et d'opinions qui n'ont rien de cette force irrésistible qui dissipe le doute le plus calme et le plus réfléchi et met à sa place un jugement positif. L'évidence est un fait purement subjec-truction commencée ou non, peuvent tif, et non une raison, un motif de juger; elle suit le jugement et ne le précède pas. Elle serait donc tout au plus un signe auquel on reconnaîtrait la vérité du jugement, et d'où l'esprit pourrait conclure, à l'aide de l'expérience, qu'il peut s'y abandonner sans réserve.

Jb T. ÉVOCATION, voy. NÉCROMANCie. ÉVOCATION (droit). Évoquer signifie attirer à soi la connaissance d'une affaire. L'évocation est donc l'acte du juge supérieur qui dépouille le juge inférieur de cette connaissance. Dans l'origine, ce droit tenait uniquement à la souveraineté du roi et à la supériorité de la justice rendue en son nom sur celle des grands vassaux et des seigneurs. Cette source de la faculté d'évocation se retrouvait autrefois dans le droit qu'il avait de faire, par lettres expresses, porter des causes devant des juges du ressort desquels elles

n'étaient pas.

Il n'existe rien de semblable aujourd'hui dans la législation française, et en général les cours royales ne peuvent, en matière civile, juger que sur les affaires dont le fond a été apprécié dé- | finitivement par le juge de première instance. Dans l'ancienne jurisprudence on distinguait des évocations judiciaires

civile elle n'exerce plus ce droit qu'en matière criminelle, où elle l'a conservé indéfiniment. Les cours royales en matiè re civile ne peuvent évoquer le fond d'une cause qu'en infirmant ou annulant la décision des premiers juges. D'après les dispositions du Code d'instruction criminelle, les cours, qu'il y ait une ins

en tout état de cause évoquer la connaissance des affaires. Elles peuvent aussi, lorsque le ministère public demeure dans l'inaction, enjoindre au procureur général de poursuivre et se faire rendre compte de la procédure. Dans ce cas, elles nomment un commissaire dans leur sein, et il est nécessairement pris dans la chambre d'accusation. On n'a pas souvent recours à ces moyens extraordinaires, la plupart politiques. En police correctionnelle, les cours étaient astreintes par l'article 202 du Code du 3 brumaire an IV, à renvoyer le fond devant un autre tribunal de première instance lorsqu'elles annulaient un jugement, non-seulement pour incompétence, mais encore pour vice de forme. Il n'en est plus ainsi sous l'empire du Code d'instruction criminelle; la loi du 27 août 1806 avait déjà dérogé à ce système. Le seul cas d'incompétence fait exception, parce qu'alors il y a lieu de renvoyer devant une autre juridiction. La plupart des questions que fait naître l'évocation sont très ardues et ne peuvent être même indiquées dans cet article.

P. G-Y.

ÉVOLUTION, substantif dérivé du verbe evolvere, dérouler, déployer, développer, L'évolution d'une courbe c'est

la manière dont elle se décrit ou se dé- | tactique et stratégie (voy, ces mots), ont veloppe.

Plus de cinquante écrivains français ont traité spécialement des évolutions militaires; une soixantaine d'auteurs didactiques ont écrit sur les maDœuvres : les uns et les autres ont à peu près embrassé le même sujet, et presque tous ont confondu ces deux expressions. Car ce qui a le moins occupé les théoriciens, c'était l'interprétation logique des termes afférents au sujet dont ils prétendaient tracer les règles : c'est la mode, ce sont des caprices de rédacteurs d'ordonnances qui ont décidé de l'emploi de ces expressions, dont il n'est pas inutile de rechercher, et point impossible de déterminer, les analogies ou les dissemblances. Il n'existe de traités de tactique que depuis Louis XIII; car ce qui s'est publié sous les règnes de Louis XI et de François 1er est devenu inintelligible de pais l'adoption du système de l'ordre mince. Qui sait, en effet, qu'alors le mot révoult voulait à peu près dire évolution et manœuvre? Nous ne pouvons donc appeler à l'aide de nos déductions que les écrits des XVIIe et XVIIIe siècles. Les plus anciennes de ces publications ne connaissent ni évolutions ni mancuvres : c'est le terme motion dont elles font emploi. Les motions de GustaveAdolphe ont été l'essai du système qui substituait l'ordonnance nouvelle à l'ancienne. Des puristes se sont aperçus que ce terme motion n'était pas reconnu par l'Académie : ils y ont substitué le mot mouvement, qui laissait dans le vague s'il s'agissait des dix-huit mouvements de la charge, ou des locomotions de corps ou de fractions de corps. Les historiens, les sectateurs de Frédéric II, ont mis en vogue le mot manœuvres, que ce prince et la langue allemande avaient emprunté de notre armée de mer. L'ordonnance du 7 mai 1750 ne parlait pas encore d'évolutions; celle du 1er janvier 1766 mentionnait ce terme qu'elle définissait: mouvements par rangs et par files. C'étaient des emboitements et des déboitements maintenant inusités, disons même maintenant inconnus. Maizeroi et Guibert, qu'on pent considérer comme les créateurs d'une distinction entre

donné crédit au mot évolution; l'ordonnance de 1791 le légalisait en tactique, alors que les écrivains de haute portée et de nouvelle école consacraient surtout le mot manœuvre à la stratégie. Baudran, qui écrivait en 1777, avait avec raison posé en principe que les évolutions prennent le nom de manœuvres quand elles passent du simple au composé, et au contraire le règlement de 1791 appelait évolutions de ligne ce qu'il regardait comme l'exécution en grand des manœuvres. C'était le renversement des principes de 1766; c'était un démenti donné à nos écrivains les plus recommandables. La faute n'était pas dans le fond, elle n'était que dans la nomenclature. Quoique depuis ces époques des écrivains distingués, tels que MM. Lefren et Xylander, aient admis et démontré ces principes, l'ordonnance du 4 mai 1831, calquée sur le règlement de 1791, a reproduit les mêmes inexactitudes.

Les évolutions appartiennent à la tactique élémentaire; elles sont le secret de la mobilisation régulière et uniforme des bataillons ou des régiments. Les mouvements accomplis par grandes masses constituent les manœuvres. Une voix qui commande, un tambour qui bruït, une trompette qui sonne, décident instantanément des évolutions; un ordre, soit de bouche, soit écrit, soit direct, soit transmis, détermine la nature ou l'instant des manoeuvres. Napoléon disant au duc de Feltre: « Tel jour vous serez gouverneur de Berlin, »> réalisait l'idéal des manœuvres. Certes, il ne s'agissait pas là d'évolutions en bataille ou en colonne, par la tête ou par inversion. On se livre aux évolutions aussi bien en temps de paix qu'en temps de guerre: c'est pendant la guerre qu'on manouvre, soit en face de l'ennemi, soit loin de sa présence; mais, dans ce der nier cas, c'est pour arriver à lui ou sur lui; quelquefois aussi c'est pour l'éviter, pour le tromper. Si l'on manœuvre en temps de paix, ce n'est que comme image, apprentissage ou répétition de ce qu'il convient de faire au temps des hostilités.

Du mot évolutions est né, il y a peu d'années, le verbe évoluer, qui est, au verbe manoeuvrer, ce qu'est à une action mécanique une opération de l'esprit, une improvisation.

tropole de Rouen; elle a un tribunal de première instance, une cour d'assises, etc. A une demi-lieue d'Évreux, au sud, se trouve le château si remarquable de Navarre, construit en 1686, sur les dessins de Mansard, par le duc de Bouillon, et dont il a été parlé à l'article du départe

Il est question d'évolutions de ligne depuis l'ordonnance de 1776. L'expression, à défaut d'autre, s'est reproduitement de l'Eure (p. 270). dans le règlement de 1791. A l'époque où paraissait ce règlement, le système qui a divisé l'infanterie en brigades et en divisions n'existait pas encore. Jusqu'en 1793 le mot ligne donnait l'idée de ce qu'on appelle maintenant divisions et brigades. Ainsi toute la guerre de la révolution s'est faite sans que les armées françaises aient exécuté, soit par brigades, soit par divisions, d'autres évolutions que celles que l'intelligence des brigadiers et des divisionnaires savait déduire, par analogie, des principes mal débrouillés de cette école qu'on appelait les évolutions de ligne. L'ordonnance de 1831 a aboli le règlement de 1791, et elle a recopié ce qui y était prescrit, quoique depuis trente-huit ans l'étude des évolutions de ligne demandât une nouvelle forme. Gal B. ÉVOLUTIONS NAVALES. La distinction qu'on vient de faire pour les armées de terre est applicable, jusqu'à un certain point, aux armées navales. Cependant il peut en être fait une autre, d'après laquelle le mot évolution s'appliquerait aux escadres ou armées navales, et le mot manœuvre aux bâtiments pris iso-te d'Anjou, à condition que celui-ci lai lément. Nous renvoyons cette distinction aux mots MANOEUVRE NAVALE.

X.

ÉVREMOND, voy. SAINT-ÉVRE

MOND.

En 989, ROBERT, fils du duc de Normandie Richard Ier et de Gomior, concubine de ce prince, fut le premier comte à Évreux; la même année, il fut placé sur le siége archiepiscopal de Rouen. Il eut quelques querelles avec le duc Robert, son neveu, et mourut en 1037, laissant pour lui succéder dans le comté d'Évreux son fils aîné, RICHARD, qui suivit le due Guillaume à la conquête de l'Angleterre, en 1066, et mourut l'an 1067. Son fils GUILLAUME reçut du nouveau roi d'Angleterre de vastes domaines en récompense des services qu'il lui avait rendus, ainsi que Richard. Revenu dans son comté en 1073, il fut l'un des arbitres de la paix conclue entre le roi Guillaume et le comte d'Anjou Foulques le Rechin. Peu après, des discussions s'élevèrent entre lui et le roi d'Angleterre, qui lui ôta le château d'Évreux et le fit prisonnier. Après la mort du conquérant, il fut rendu à la liberté et remis en possession de son château. En 1089, il aida Robert, duc de Normandie, dans la guerre que celui-ci fit aux Manceaux, et maria sa nièce Bertrade à Foulques, com

ses

rendrait les terres de Raoul Téte d'áne, son oncle paternel. Il passa (en 1104 sous la suzeraineté du roi d'Angleterre Henri, avec lequel il combattit à TinÉVREUX (COMTÉ D'). On croit que chebray. Longtemps il fut auprès de Henri la ville d'Évreux a été bâtie sur les rui- dans la plus grande faveur; mais, excité nes de celle que les Romains appelèrent par sa femme, il blessa l'orgueil de ce Mediolanum. Les Aulercii Eburoici ou prince, qui le bannit et confisqua Aulerci Eburovices habitaient le pays biens à deux reprises différentes. Il était où elle est située, et c'est du nom de rentré en grâce, lorsqu'il mourut sans encette peuplade que lui est probablement fants en 1118. Son neveu, AMAURI IV venu le nom qu'elle porte aujourd'hui. de Montfort, eut à lutter pour entrer en Les auteurs et les actes du moyen-âge possession de son héritage contre Henri l'appellent Ebrocca, Ebroïcum. Elle est d'Angleterre, qui incendia en partie placée dans une vallée sur l'Iton et compte Évreux, força Amauri à se rendre après près de 10,000 habitants; elle est lec hef- une vigoureuse défense et lui accorda lieu du département de l'Eure (voy.), bientôt la paix. En 1124, Amauri comle siége d'un évêché qui relève de la mé-battit de nouveau contre Henri, fut fait

prisonnier, se sauva sur les terres de France, et finit par se réconcilier avec le roi d'Angleterre en 1128. Il mourut en 1137. Ses fils AMAURI II et SIMon luj succédèrent. Ce dernier (1140), qui se fit aimer de ses sujets, laissa une nombreuse postérité, AMAURI III devint après lui comte d'Évreux, mais ne posséda pas cette ville, qui avait été remise au roi d'Angleterre; Philippe-Auguste, en 1193, s'en rendit maître et la céda à Jean-sans-Terre, en s'en réservant le château. Jean, lorsque Richard revint de la captivité où l'avait tenu l'empereur d'Allemagne Henri IV, fit massacrer par une infâme trahison les officiers qui commandaient à Évreux et offrit cette ville à son frère. Philippe-Auguste la reprit et la brûla. En 1200, Amauri, du consentement de Jean, deyenu roi d'Angleterre, céda le comté d'Évreux à PhilippeAuguste, et reçut en échange le comté de Glocester; mais il mourut avant d'avoir pu en prendre possession.

blies sur diverses terres, à tenir en du-
ché-pairie, sous le titre de Nemours (v.).
A partir de ce traité, le comté d'Évreux
resta réuni à la couronne de France jus-
qu'en 1569, époque où Charles IX le don-
na au duc d'Alençon, son frère. La mort
de celui-ci le fit de nouveau revenir à la
couronne en 1584. Louis XIII, en 1642,
le donna au duc de Bouillon Frédéric-
Maurice en échange de la principauté
de Sedan (voy. BOUILLON, T. IV, p. 13),
par une convention ratifiée sous Louis
XVI. Jusqu'au temps de la révolution,
le comté d'Évreux resta dans la maison
de Bouillon.
A. S-R.

EWALD (JEAN), poète danois d'une grande originalité, et qui s'est surtout distingué dans les genres lyrique et dramatique, naquit le 18 novembre 1743 à Copenhague, où son père Enevold était prédicateur et directeur de l'institution des orphelins. A 11 ans, il perdit son père; alors le recteur de l'école latine de Sleswig, ancien ami de son père, le fit entrer dans cet établissement.

Quelques légendes de martyrs qu'un maître lui avait racontées pendant son enfance avaient excité en lui un vif désir de voyager dans l'intérieur de l'Afrique pour travailler à la conversion des païens, afin de mériter, lui aussi, la couronne du martyre. Plus tard, la lecture de Robinson Crusoe fit un tel effet sur lui qu'un jour il partit secrètement pour gagner la mer, dans l'espoir de faire naufrage sur quelque île déserte; mais on courut après lui et le ramena. Il allait se rendre à l'université de Copenhague, lorsque la guerre de Sept-Ans et la gloire héroïque de Frédéric II animèrent son jeune courage à rechercher les actions guerrières. Il échappa à toute surveil

Ici commence la série des comtes d'Évreux de la maison de France. En effet, après être resté quelque temps réuni au domaine de la couronne, le comté fut donné, en 1307, à Louis, fils de Philippe-le-Hardi, par Philippe-leBel, ainsi que les seigneuries d'Etampes, de Meulan, de Gien, d'Aubigny, etc. Louis avait fait remarquer sa valeur à la journée de Mons-en-Puelle, en 1304; il aida Louis-le-Hutin dans sa guerre contre la Flandre; en 1319, il mourut après avoir vu le comté érigé en pairie par Philippe-le-Long. Son fils aîné PHILIPPE le-Sage ou le Bon le remplaça. Ce prince avait épousé Jeanne, fille unique de Louis-le-Hutin, et cette alliance lui procura plus tard le royaume de Navarre (voy. CHAMPAGNE et NAVARRE). Il mou-lance, se rendit à Hambourg, obtint du rut à Xérès, en 1343, après s'être signalé en Flandre contre les Anglais. Nous avons consacré un article spécial à son fils aîné, CHARLES-le-Mauvais, qui lui succéda et mourut en 1387. Son fils CHARLES-le-Noble céda au roi de France, par un traité conclu le 9 juin 1404, les comtés de Champagne, de Brie, d'Évreux, les seigneuries d'Avranches, de Pont-Audemer, de Passy, etc., en échange de 12,000 livres de revenu éta

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résident prussien de cette ville une recommandation, et vint à Magdebourg où on l'incorpora, non dans un régiment de cavalerie, conformément à la recommandation, mais dans un régiment d'infanterie. Fâché de ce mécompte, Ewald passa à l'armée autrichienne, fut d'abord tambour, puis sous-officier; on voulait même l'élever au grade d'officier, mais comme il eût fallu pour cela se faire catholique, il refusa. Sa famille le racheta bientôt du

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