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XXXI. SERMON.

LE BON BERGER ET SES BREBIS.

Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, celui qui n'est point le berger, et à qui les brebis n'appartiennent pas, voit venir le loup, et il abandonne les brebis et s'enfuit, et le loup ravit les brebis et les disperse; etc. Saint-Jean, x, 11, 16.

• Mes chers et bien-aimés auditeurs!

Le Seigneur Jésus, ce tendre et fidèle ami de nos âmes, s'est peint lui-même dans sa parole sous différens emblêmes touchans qui expriment admirablement les dispositions de son cœur. Tantôt il se nomme un époux et un ami des âmes, qui est aussi rempli d'amour, de tendresse et de bienveillance pour ses disciples, qu'un époux pour son épouse, et un ami pour son ami. Tantôt il se donne la qualité de père, pour nous donner une

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idée de sa charité et de ses soins particuliers qu'il a voué à ses enfans.. Dans d'autres endroits il s'appelle notre frère, pour indiquer par-là l'étroite familiarité et l'union qu'il veut avoir avec ceux qui, par la foi en lui, sont devenus les enfans de son père céleste. Enfin, il faudrait parcourir toute la parole de Dieu, pour rapporter toutes les images sous lesquelles le Sauveur se représente, et les noms sous lesquels il se donne à connaître à ses élus, se nommant leur roi, leur maître, leur lumière, leur chemin, leur vie, etc. Ce qu'il y a de remarquable dans ces différentes représentations c'est que ce ne sont pas seulement de simples peintures, mais des expressions fidèles de ce qu'il est dans la réalité à l'égard de tous les croyans. Un des tableaux les mieuxmarqués, dans lesquels les fidèles se le représentent, c'est celui d'un berger; dont il s'attribue le nom et les caraetères dans notre texte, quand il s'appelle le bon berger, et qu'il nomme les enfans de Dieu ses brebis. Je pensé, mes chers auditeurs, qu'il serà utile pour notre édificátion, de nous entretenir des dispositions de ce divin berger envers ses brebis, et de celle de ses brebis envers lui. Pour cela nous considérerons,

L'étroite liaison qui existe entre Jésus comme le bon berger, et ses brebis ; où nous verròns,

I. Jésus.revêtu des caractères d'un bon berger.
II. Ses membres sous l'image des brebis.

I. C'est assurément quelque chose d'infiniment important que de connaître Jésus, de l'aimer, et de vivre avec lui dans une heureuse communion. Il est vrai que le mot d'amour est bientôt prononcé, et que l'imagination est ingénieuse à nous flatter que nous sommes unis

à Jésus par la foi; mais il s'agit de la vérité, et de savoir si les idées que nous nous faisons de notre état sont réelles, s'il est vrai que Jésus soit notre berger et que nous soyons ses brebis. Pour pouvoir nous examiner sur cela, considérons le Sauveur sous sa qualité de berger, et voyons quelles sont les dispositions de ses brebis.

Nous remarquons dans notre première partie trois caractères d'un berger que Jésus s'attribue, et sous lesquels ses brebis le connaissent.

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1o. Le premier est, qu'il donne sa vie pour ses brebis: Je suis le bon berger, le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Je donne ma vie pour mes brebis. Un berger ne saurait mieux témoigner le soin et la fidélité qu'il a pour son troupeau, qu'en exposant sa vie pour lui, en n'épargnant rien pour le repaître, pour le conduire et le garder. Jacob disait de soi-même que, par le soin qu'il avait de ses troupeaux, le sommeil s'éloignait de ses yeux, que de jour le hâle le consumait, et de nuit la gelée. Gen. xxxIII, 40. A cet égard Jésus est un berger par excellence, qui a non-seulement exposé sa vie, mais encore qui l'a donnée et sacrifiée pour ses brebis; et cela par un effet de l'amour incomparable qu'il leur portait. Personne n'a un plus grand amour que celui de donner sa vie pour ses amis, et même pour ses ennemis. St.-Jean, xv, 13. Le Fils de Dieu n'aurait pu donner un témoignage plus éclatant de l'amour qu'il avait pour le genre humain, humain, pour les pauvres pécheurs, qu'en donnant sa vie pour eux, dans le même temps qu'ils l'offensaient. Il a montré son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions pécheurs, lorsque nous étions ses ennemis, il a voulu mourir pour nous. Rom.

v, 8. Comme un autre David, il est venu combattre les ours et les lions, dont la cruauté menaçait ses troupeaux d'une destruction totale et d'une perdition éternelle ; il est venu combattre le diable, le péché, la mort et l'enfer: il a laissé sa vie dans ce combat, ayant exposé sa personne comme une victime sur laquelle les ennemis pussent assouvir leur rage, afin que dans sa mort ces ennemis trouvassent leur condamnation, et les brebis une liberté parfaite et une rédemption éternelle.

A l'égard dece premier caractère de bon berger, Jésus se distingue du mercenaire. Il dit que le mercenaire, à qui les brebis n'appartiennent poins, ne laisse pas sa vie pour elle; mais que voyant venir le loup, il abandonne le troupeau et s'enfuit. Qui est ce mercenaire ? C'est celui qui s'ingère à vouloir être pasteur sans être conduit par l'esprit de Dieu; qui ne connaît point Jésus, qui ne s'est pas encore soumis à lui par une sincère conversion, qui n'étant pas lui-même une de ses brebis, prétend être son ministre pour conduire les autres, et entre ainsi dans la bergerie par une autre voie que par celui qui en est la porte. Ce mercenaire est celui qui n'étant point animé des sentimens d'amour de Dieu et de charité pour les âmes qui appartiennent à Jésus le souverain berger, n'agit dans la conduite des brebis que par un principe d'amour-propre, d'orgueil ou d'intérêt, et par des vues mondaines. Dans le soin qu'il fait paraître pour les brebis, il a moins en vue leur salut que de s'engraisser de leur lait et de se couvrir de leur laine, il ne cherche que le salaire, le gain, les avantages et les commodités de la vie. Aussitôt qu'il est en danger de perdre ces avantages; quand au lieu de richesses, d'honneurs et de tranquillité, il voit venir le

loup, les afflictions, les traverses et les persécutions pour la parole de Dieu; il abandonne bientôt le troupeau et s'enfuit. Lorsqu'en disant la vérité il se voit en danger de perdre l'estime des hommes, la faveur des grands, et les émolumens qui satisfont son avarice et son orgueil lorsqu'il se voit en danger d'éprouver la haine et les mauvais traitemens du monde, d'être exposé au mépris, à la contradiction; c'est alors qu'il recule et s'enfuit. Il cède bientôt au torrent, il se tait, il ne fait et ne dit que ce qu'on veut. Il rampe, il s'abaisse devant les méchans, uniquement pour ne pas être exposé à porter la croix de Jésus, pour ne pas encourir la dis grâce des mondains et ne pas perdre sa charge.

C'est ainsi que l'esprit de Dieu dans sa parole nous dépeint lui-même ces mercenaires contre lesquels Dieu et ses serviteurs ont toujours eu de grands combats, parce qu'ils sont une des principales causes de la perdition des âmes et de l'endurcissement des pécheurs dans leur impénitence. Delà toutes ces plaintes amères que les prophètes font contre eux. Malheur, dit Jérémie, malheur aux pasteurs qui dissipent et détruisent le troupeau de mon pâturage; voici ce que dit l'Eternel touchant les pasteurs qui conduisent son troupeau : Vous avez dispersé mes brebis, et les avez chassées ; vous ne les avez point visitées, Jérém., XXIII, 1, 2. Comment ont-ils dispersé et détruit le troupeau du Seigneur? Est-ce qu'ils n'enseignaient pas le peuple, n'étaient-ils pas les docteurs des ignorans, et n'expliquaient-ils pas Moïse et les prophètes? Oui, sans doute, mais ils détruisaient en tordant et en expliquant mal les écritures, en flattant les hommes dans leur mauvais état, en disant, paix, paix, lorsqu'il n'y avait point de paix. Ezéchiel, animé

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