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< serait plus facile de détourner le soleil | académiques; qu'il prépara et mit au jour << de sa route que Fabricius du sentier de ses nombreuses publications; qu'il reçut << la probité et de la justice. »> les visites et les lettres que lui adressait Quelque temps après eut lieu la ba- l'Europe savante; qu'il épousa, en 1700, taille indécise d'Asculum*, entre Pyrrhus la fille du recteur J. Schultz, de laquelle et les Romains. Le roi d'Épire, désespé- il eut trois enfants; et que, poursuivant rant de vaincre de si redoutables adver- jusqu'à la fin ses lectures, ses travaux, saires quitta enfin l'Italie sous prétexte ses projets, il mourut le 30 avril 1736. d'aller secourir les Syracusains contre les Carthaginois.

Fabricius, élu censeur (an de R. 478, 275 av. J.-C.) avec son ancien collègue au consulat, Q. Æmilius Papus, veilla si rigoureusement à l'exécution des lois somptuaires qu'il fit renvoyer du sénat Corn. Rufinus, parce qu'il gardait une vaisselle d'argent du poids de 10 livres. Fabricius n'avait en argent qu'une tasse et une salière, et pour tout bien qu'un petit champ qu'il cultivait de ses mains. Il mourut si pauvre que l'état fut obligé de doter sa fille. Par respect pour ses vertus, on déposa ses cendres dans l'intérieur de Rome.

J. L-T-A.

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ses amis; comment, toujours calme et indulgent, lorsqu'un ouvrier lui eut laissé tomber de très haut son pot de couleurs sur la tête, il se contenta de dire que cet homme lui devait des remerciments, puisque si la tête d'un passant ne s'était pas trouvée là, le pot se serait cassé; petite narration qui ne tient pas moins de deux pages, ornées de ce titre, Fabricii animus moderatus.

Reimarus, son disciple et son gendre, celui qui a continué et publié le commentaire sur Dion Cassius, entrepris par son beau-père, composa et fit paraitre, en 1737, sur cet homme docte et laborieux, qui paraît avoir été aussi un homme pieux, bon, modeste, une biographie latine assez développée, qu'il ne peut être question d'abréger ici; car de tels abrégés sont encore très longs. La place nous manquerait pour raconter, surtout avec la complaisance et la curiosité d'un historien de la famille, quel charme il trouvait à prendre son café deux fois par jour; quel logement il avait près du gymnase, pour perdre moins de temps; quelFABRICIUS (Jean-Albert), grand les étaient ses promenades et ses converphilologue, un des fondateurs de l'his-sations, probablement fort courtes, avec toire littéraire de l'antiquité et du moyenâge, habile éditeur de plusieurs ouvrages anciens et modernes, né à Leipzig le 11 novembre 1668. Après avoir publié dans cette ville son premier essai de critique dès 1688, et avoir accompagné en Suède J.-Fréd. Mayer, qui lui avait confié la garde de sa bibliothèque, il revint avec son patron à Hambourg, où il obtint bientôt une chaire publique et où il se fixa pour le reste de sa vie. En vain la répu- Il serait encore plus difficile de rétation qu'il y mérita, soit comme théo-duire à quelques lignes, ou même à quellogien et prédicateur, soit comme pro- ques colonnes, l'énumération de tous les fesseur d'éloquence et de philosophie, ouvrages qui portent le nom de ce savant soit comme auteur d'excellents ouvrages, infatigable; car, si l'on y comprend ceux lui attira de plusieurs points de l'Alle- dont il n'a été que l'éditeur, ou auxmagne les offres les plus honorables: quels il a seulement coopéré, on en Fabricius, retenu par les nouveaux avan- compte jusqu'à cent vingt-huit. Dans tages que ne cessa de lui offrir de son cette multitude de productions, nées ou côté le sénat de Hambourg, et surtout du caprice des libraires, ou de l'activité par la gratitude qu'il témoigna toujours à perpétuelle de l'écrivain au milieu de sa la ville qui avait accueilli et encouragé collection de vingt mille volumes, ou des ses premiers travaux, ne voulut point la circonstances du moment, ou des conquitter. C'est là que, pendant près de troverses, non moins passagères, de théoquarante ans de professorat, il exerça logie luthérienne, s'élèvent quatre ou encore avec honneur d'autres fonctions cinq grands monuments qui honoreront (*) Elle eut lieu avant le second consulat de longtemps encore le nom de Fabricius : Fabricius, l'an 279 av. J.-C. Bibliotheca Græca (Hambourg, 1705

S.

1728, 14 vol. in-4°), Bibliotheca Lutina (1697, 1708, 1721, etc., 3 vol. in8°), Bibliographia antiquaria (1713, 1726, etc.), Bibliotheca Latina media et infimæ ætatis (1734, 5 vol. in-8°), Codex pseudepigraphus Vet. Testam., 1713, 1722, 2 vol. in-8°, et Codex apocryphus N. T. (1703, 1719, 3 vol.). Ecrits en latin, avec peu de méthode sans doute et avec une multiplicité de détails, une pénible diffusion, beaucoup plus ordinaire à l'érudit qui ne veut rien oublier qu'au critique qui choisit, mais en même temps avec correction, avec naturel, avec clarté, ces ouvrages, et quelques autres du même auteur, sa Bibliotheca ecclesiastica (1718, in fol.), ses éditions de Sextus Empiricus et de saint Hippolyte, son recueil sur Auguste, sont encore tous les jours universellement consultés par ceux qui savent que, dans de telles recherches, un certain nombre d'erreurs n'ôte point les droits à la confiance et à l'estime.

Une seule observation suffira peut-être pour donner une haute idée des services littéraires du professeur de Hambourg: qu'on en juge par la reconnaissance que les savants lui ont gardée. Tandis que les travaux des simples compilateurs ne sont guère que des degrés pour d'autres réputations, et disparaissent eux-mêmes sans avenir et sans gloire, il est un fait qui distingue Fabricius de la plupart de ces anciens érudits, dont les veilles s'oublient si vite après qu'on en a profité c'est que les traces profondes de son passage dans les routes qu'il s'était ouvertes, quoique beaucoup d'autres soient venus depuis y imprimer leurs pas, n'ont jamais été entièrement effacées, et que ses ouvrages, refaits après sa mort, corrigés, interpolés, avaient cependant reçu de la gravité et du savoir de leur auteur un caractère qui lui était telle ment propre, qu'on a été forcé de leur laisser son nom.

savants du premier ordre ont commencé
de nouvelles éditions: Ernesti, de la Bi-
bliothèque latine (Leipz., 1773, 3 v. in-
8°); J.-C. Harles, de la Bibliothèque grec-
que (Hamb., 1790-1812, 12 vol. in-4°);
M. Thilo, des Livres apocryphes (Leipz.,
1832, t. I, in-8°): aucun d'eux n'a fini
sa tâche, assurément bien plus facile que
celle de déblayer le terrain pour la pre-
mière fois. Il n'y a que la Bibliothèque
du moyen-âge qui ait été continuée jus-
qu'au bout par Schottgen (1746), et heu-
reusement complétée par Mansi (Padoue,
1754, 6 vol. in-4°); les autres réimpres-
sions sont restées suspendues. Des tra-
vaux si vastes avaient été entrepris et à
peu près achevés par un seul homme; les
éditions qu'en ont voulu donner ses suc-
cesseurs, et dont quelques-unes remon-
tent à plus d'un demi-siècle, ne sont pas
encore terminées, et ne le seront peut-être
jamais.
V. L-c.

e

FABRICIUS (JEAN-CHRÉTIEN), le plus célèbre entomologiste du xviii siècle, né à Tondern, dans le duché de Sleswig, le 7 janvier 1743. A l'âge de 20 ans, après avoir fini ses cours académiques à Copenhague, il continua ses études à Leyde, à Édimbourg, à Freyberg en Saxe, et enfin à Upsal sous Linné. Peu d'élèves de ce grand homme ont aussi bien profité de ses leçons que Fabricius. Ses ouvrages sur l'entomologie présentent d'une manière évidente les principes, les idées et même les formes d'expression de Linné, employés sous l'influence d'une idée personnelle neuve, heureuse et utile. Fabricius d'ailleurs ne cherche en aucune manière à dissimuler ce qu'il doit à son maître, pour la biographie duquel il avait rassemblé des matériaux très étendus. Pendant un voyage qu'il fit avec lui, il conçut la première idée de son système, qui consiste à classer les insectes d'après les organes de la bouche, et il proposa à Linné, qui s'en excusa, d'en faire usage dans la Et cet hommage n'est que juste, puis- nouvelle édition de son Systema naturæ. qu'il faut remarquer encore, à l'honneur Peu de temps après, Fabricius obtint la de Fabricius, que ceux qui ont voulu re- place de professeur d'histoire naturelle faire ou seulement perfectionner ses pu- à l'université de Kiel, où il se livra tout blications les plus importantes, n'ont pas entier à son étude favorite. En 1775 pasu joindre, comme lui, à l'ardeur qui com-rut son Systema entomologia (Copenh., mence, la persévérance qui achève. Des 4 v. in-8°), dans lequel cette science prit

ment; l'on dit, par exemple: une fabriqu ou une manufacture de draps, de toi les, etc. Nous remarquerons cependa que par le mot manufacture on enten généralement parler d'un établissemet plus considérable et d'une réunion på nombreuse d'ouvriers que par le mi fabrique. Voy. MANUFACture.

Les anciens peuples, à en juger d moins par le silence de leurs histoir sur ce point, et aussi par le très pel nombre d'ustensiles et d'outils de mé que l'on trouve dans les ruines des a ciennes villes, n'eurent point de fabri ques, ou n'en eurent que de bien petite Nous savons toutefois que les empereu romains avaient établi cinq fabrique d'armes dans l'Orient, trois dans le Pos et deux dans le reste de l'Asie-Mineure puis deux en Thrace, six en Italie, net dans l'Illyrie et huit dans les Gaules. C fabriques, placées sous l'inspection de comtes de l'empire, se trouvaient située près des routes militaires et étaient rem plies d'ouvriers enrôlés qui y travaillaien attachés à chacune d'elles. Au moyen

une face toute nouvelle. Plus tard, dans un second ouvrage (Supplementum Entomologiæ, 1797), il établit les caractères des classes et des genres, et dans les prolégomènes il exposa les avantages de sa méthode. En 1778, il fit paraître sa Philosophia entomologica d'après le modèle de la philosophie botanique de Linné. Depuis ce moment jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pendant près de 30 ans, il fut continuellement occupé à étendre son système et à l'exposer sous diverses formes dans des ouvrages de diverses dénominations. Presque chaque année il parcourut une partie de l'Europe, visitant les musées, établissant des relations avec les savants et décrivant avec une infatigable activité les insectes encore inconnus qu'il découvrait. D'ailleurs, comme le nombre des genres s'augmentait sous sa plume, les caractères distinctifs des familles et même des classes devinrent incertains et arbitraires; de sorte que sous ce point de vue ses derniers écrits sont presque inférieurs aux premiers. La base qu'il avait prise était excellente; mais elle ne pouvait pas luiâge, nous rencontrons de nombreuse fournir, comme il le pensait, un système de la nature, mais seulement une méthode naturelle. Fabricius mourut le 3 mars 1808. Il avait publié son autobiographie dans le Journal de Kiel. C. L. FABRIQUE, FABRICATION, FABRICANT. Le mot fabrica, dérivé de faber (artifex, ouvrier), signifie forge, atelier (fabri officina), et désigne l'établissement destiné à l'exécution de quelque travail industriel; en d'autres termes, le lieu où l'on convertit en produits d'une valeur supérieure diverses matières premières, à l'aide de procédés particuliers, et en leur faisant subir diverses préparations et manipulations. Sous le mot fabrication on désigne l'action par laquelle on exécute certains ouvrages selon les règles et formules prescrites, surtout dans les arts qui emploient la laine, le fil et le coton. Le fabricant, enfin, est celui qui travaille ou fait travailler pour son compte divers ouvrages de toute espèce. Les mots fabrique et fabricant sont, comme on le voit, synonymes de manufacture et manufacturier: aussi sont-ils le plus souvent employés indifférem

tentatives de réunions d'ouvriers; mai il n'y eut jamais de fabriques bien con stituées, et l'on doit reconnaître que d n'est guère avant la fin du dernier siecle que les fabriques se sont véritablement. assises et multipliées, notamment en An gleterre, en France, en Suisse et en Alle magne où elles sont dans un état florissant grâce aux progrès immenses de l'indus trie, cette belle et grande découverte des temps modernes qui fait vivre le peuple depuis qu'il n'a plus les riches couvents et églises, ni les puissants seigneurs pour le nourrir, et qui prévient la mendicite en lui apprenant la persévérance dans le travail, l'ordre et l'économie dans son ménage.

En général, plus un pays possède de fabriques, plus ces établissements sect florissants, et plus aussi ce pays possede de richesses et d'influence politique; car la prospérité de l'industrie multiplie ses ressources et facilite la perception d'inpôts qu'il serait impossible de lever dans des lieux placés dans des conditions dif férentes. L'industrie manufacturière produit quelquefois un revenu cinquante

i même cent fois plus considérable que alui de la propriété foncière. Nulle part Ette vérité n'a été mieux comprise qu'en ingleterre; nulle part aussi le commerce l'industrie ne sont plus en honneur. Quelque utiles que soient en général fabriques de tout genre, il peut arrier cependant que leur établissement dans certaines localités présente de grands bconvénients; et comme elles peuvent Are incommodes, nuisibles, dangereuses même, elles se trouvent de droit placées sous la surveillance de l'autorité locale. Ainsi par exemple, eu égard à la quantité de combustible que les grosses forges tonsomment (charbon de bois ou de terre), il peut arriver que l'établissement d'une usine semblable dans certain lieu surait pour conséquence de nuire aux besoins de la population: on comprend donc que l'autorité administrative soit appelée à donner ou à refuser l'autorisation, selon qu'elle juge que le pays permet on ne permet pas un semblable établisse

ment.

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Considérées au point de vue de la saInbrité publique, toutes les fabriques se divisent en trois classes: la 1re qui comprend celles qui sont incommodes, insalubres et dangereuses, et qui, pour ces motifs, ne doivent jamais s'élever qu'à une distance voulue des autres habita tions et dans aucun cas au centre des villes; la 2me qui renferme celles dont le voisinage, quoique supportable, peut cependant devenir nuisible: pour celles-là donc, l'isolement est également préférable, néanmoins elles peuvent s'établir même dans l'intérieur des villes; enfin la 3e classe qui comprend toutes les fabriques, tous les établissements industriels qui n'offrent que peu ou point d'inconvénients pour le voisinage. Voy. SALUBRITÉ.

vre à la mairie de la commune et quelquefois aussi dans les mairies des communes voisines, dont tous les habitants se trouvent appelés par des publications et des affiches à s'inscrire pour ou contre la formation de la fabrique. Les registres à ce destinés portent deux colonnes, l'autorité voulant s'enquérir de commodo et incommodo (voy. ENQUÊTE) et recevoir toutes les observations pour ou contre. Après le temps fixé pour l'inscription, le maire du lieu fait son rapport, et l'adresse avec un procès-verbal d'enquête à la préfecture; puis le conseil de salubrité, composé de chimistes, d'ingénieurs, de médecins, etc., après avoir discuté les motifs d'opposition, pesé les raisons qui militent en sa faveur, visité les lieux, etc., se prononce et fait un rapport motivé pour ou contre. C'est sur ce rapport que l'autorité administrative est appelée à statuer; mais soit le fabricant, soit les voisins opposants, peuvent toujours appeler de cette décision au conseil d'état qui, sur l'examen de toutes pièces, prononce enfin en dernier ressort.

Eu égard aux améliorations qui s'introduisent peu à peu dans les procédés de fabrication, il peut arriver qu'une fabrique d'abord classée parmi les établissements dangereux, passe au rang de ceux qui ne le sont pas : alors c'est à la partie intéressée à provoquer une enquête de la part de l'autorité, afin de constater que les causes d'insalubrité ont disparu.

Comme premières conditions de succès, l'on doit s'assurer, avant d'entreprendre une fabrication quelconque, des débouchés pour les produits fabriqués, des prix auxquels on pourra les vendre et aussi de ceux auxquels les matières premières peuvent revenir; on devra prévoir le cas où, des fabriques de même Du reste, en aucun cas il n'est per- genre venant à s'établir, il faudrait par mis d'élever un de ces grands établisse- conséquent soutenir la concurrence, parments industriels où la sûreté et la salu- tant prévoir la diminution forcée des brité publiques peuvent être compromi- prix des produits et la hausse des mases, sans en avoir obtenu l'autorisation, tières premières. Il faut connaître quelle et voici la manière dont, en France, on pro- doit être la consommation et sur quelle cède à cet effet. Sur la demande adressée échelle les constructions, ustensiles, etc., au maire du lieu ou au sous-préfet de l'ar- doivent être disposés; puis s'assurer de rondissement, par la personne qui désire la nature du combustible, agent princiformer un établissement, un registre s'ou-pal dans la plupart des fabriques, de son

Ce qu'il y a de plus intéressant à considérer dans une fabrique, c'est la nature et la puissance des moteurs, qui peuvent être les bras de l'homme ou la force des chevaux, des ânes ou mulets, des bœufs, etc., ou l'eau, ou le vent, ou la vapeur (v. MÉCANIQUES, MACHINES, etc.); puis la distribution du travail et sa division qui va quelquefois à l'infini et devient alors aussi avantageuse à la perfection des produits que préjudiciable à l'acti vité intellectuelle de l'homme-machine employé dans les fabriques. Les progrès de la physique, de la chimie et de la mécanique ont eu une immense influence sur le développement de l'industrie manufacturière, et, dans ces derniers temps, on en a multiplié les applications d'une manière vraiment prodigieuse.

prix, de la quantité à employer, des épo- | l'industrie française ait pris un grand déques les plus convenables pour l'appro- veloppement, cependant nous le cédons visionnement, etc.; il faut prévoir aussi encore à nos voisins d'outre-mer pour le le cas où la main-d'œuvre viendrait à mérite de la fabrication de la plupart des augmenter, etc., etc. Autant que cela est produits, et nous ne les surpassons que possible, on doit établir les fabriques près dans celle d'un bien petit nombre d'obdes canaux, des rivières navigables, des | jets *. E. P-C-T. grandes routes, etc.; car la facilité des arrivages des matières premières et du combustible, celle du transport des produits, sont des considérations importantes. Toujours, en établissant une fabrique, l'on doit prévoir le cas où on pourrait lui donner plus d'extension, et s'en ménager d'avance les moyens ; un habile fabricant devra enfin étudier sans cesse les perfectionnements essayés ou introduits soit dans le pays même, soit à l'étranger, et être bien au courant des applications nouvelles. En effet, on comprend facilement que si une fabrique restait toujours au même point, elle ne pourrait soutenir longtemps la concurrence; car les rapides progrès des arts et le nombre croissant des hommes qui se livrent à l'industrie amènent chaque jour une hausse dans les matières premières et une baisse dans les produits, quoique ceux-ci soient bien mieux fabriqués. Connaissances étendues, aptitude au travail, ordre, sévérité, justice, régularité dans la tenue des écritures, telles sont en général les principales conditions de succès d'un établissement quelconque. Le fabricant devra en outre être exercé à une foule de travaux manuels, afin de bien apprécier le travail des autres, de connaître les difficultés des applications, les moyens de les surmonter, et aussi afin de bien assigner à chaque ouvrier la besogne qui lui est propre.

L'Angleterre est sans contredit, de toutes les puissances européennes, celle dont les relations commerciales sont les plus étendues et les plus importantes: à elle seule, elle possède autant de fabriques que toutes les autres nations de l'Europe, et elle exporte dix fois autant que toutes les autres contrées du globe. La ville de Londres seulement, d'après un relevé statistique de 1822, avait dans cette année-là autant de fabriques que la France tout entière; en 1831, leur nombre était de 2,155, et quoique depuis cette époque

Nous renvoyons à l'article MANUFACTURE les particularités les plus curieuses qu'on peut donner sur ces vastes centres de production, sur leur construction, leur disposition intérieure, leurs différents genres, la nature de la population qu'ils renferment et la discipline qu'on y établit. Au mot INDUSTRIE nous donnerons brièvement l'historique des progres qu'a faits la fabrication dans les differents pays, progrès sur lesquels le lecteur consultera aussi l'article EXPOSI TION; nous examinerons quelles espèces de fabrications ont le plus aidé à embellir la vie de l'homme et lesquelles ont été le plus utiles à la production des richesses, le plus profitables à la spéculation mercantile; nous donnerons ensuite un aperçu de statistique comparée relatif aux divers pays associés à ce grand mouvement nouveau qui tend à enrichir les peuples par un travail assidu et intelli

(*) D'après l'ouvrage de M. Porter, traduit es français par M. Chemia-Dupontès, le nombre d'homines de 20 ans et au-dessus travaillant daas 1831, les fabriques et manufactures s'élevait en pour l'Angleterre avec le pays de Galles seale ment, à 320,824, et en y ajoutant l'Écosse à 404,317. Le contingent d'Irlande était de 25,746

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