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Beaux-Arts.

NOTES HISTORIQUES

SUR LA RESTAURATION DE L'ÉGLISE ROYALE DE SAINT-DENIS, Depuis 1806 jusqu'en 1837.

Lorsqu'on se rappelle l'état dans lequel se trouvait la basilique de saint Denis en 1806, on est presque surpris de la résolution que prit alors Napoléon de restaurer cet édifice. M. Legrand, architecte, chargé de ces premiers travaux, remonta le sol de la grande nef, pratiqua les deux descentes des caveaux, et à l'aide des vieux bois du comble, rétablit unc couverture sur cet édifice, qui en avait été dépouillé pendant 23 ans 1.

M. Cellerier succéda bientôt à M. Legrand, enlevé par une mort prématurée; il continua les travaux commencés par son prédécesseur, en leur conservant la même direetion; créa la grande sacristie, jeta les premiers fondemens de la nouvelle église, destinée à devenir paroisse, meubla le chœur de ses stalles, plaça dans le sanctuaire le maître-autel qui, donné par Napoléon, avait été destiné au pape Pie VII, jusqu'au moment où, en 1813, appelé au Conseil des bâtimens civils, il fut obligé d'abandonner cette restauration. C'est à cette époque que M. Debret en fut chargé '.

1 Voir le tableau de l'état où les révolutionnaires avaient mis saint Denis en 93, dans Châteaubriand, Génie du Christ., t. xvi, p. 108, et dans Michaud, Printems d'un Proscrit, où l'on trouve ces deux beaux vers : Tous ces rois exhumés par la main des bourreaux,

Sont descendus deux fois dans la nuit des tombeaux.

L'article que nous publions ici nous a été fourni par M. Debret luimême, c'est-à-dire que l'on peut compter sur l'exactitude des détails qui y sont contenus. C'est en quelque sorte les seuls détails officiels qui aient

Pendant la restauration, la trop modique somme de 80 à 100,000 francs fut annuellement allouée à l'église de saint Denis. M. Debret, frappé de la nécessité d'attaquer sérieusement la restauration de l'extérieur de l'édifice, trop négligée jusqu'alors, et secondé par l'administration, employa dès ce moment les deux tiers de l'allocation à cet important travail, en commençant par la première travée de la face latérale du midi. avec cette sage méthode, il parvint jusqu'en 1832, à rétablir presque comme neuves et dans toute la hauteur de l'édifice, les 19 travées qui s'étendent jusqu'au centre du sanctuaire, à construire en totalité la nouvelle église dite aujourd'hui cheur d'hyver du chapitre, à entourer le chœur de ses riches grilles, replacer dans les caveaux toutes les tombes royales qu'on y voit aujourd'hui.

L'église de Saint-Denis, si remarquable, tant pour son style que pour l'histoire du moyen-âge, attira particulièrement l'attention de M. Thiers, ministre de l'intérieur; il obtint en effet des chambres une somme de 1,400,000 fr., au moyen de laquelle, depuis 1832 jusqu'en 1836, on poussa au même degré de parfaite restauration précitée, toutes les travées extérieures depuis le centre du chœur jusqu'à la tour du nord, au droit de la façade.

Tel était l'état des travaux et leur crédit épuisé, lorsque le

paru dans les journaux. Ceci expliquera aussi pourquoi si peu d'éloges sont donnés au savant architecte. Qu'il nous soit permis de le remercier dans cette note; et de faire connaître la méthode qu'il suit pour rendre à ce monument sa physionomie primitive. Nous avons vu, et les manuscrits, et les miniatures, et les documens de tous les genres dont il s'est entouré pour se guider dans ce grand travail; et chose qu'on ignore et qui doit satisfaire les plus exigeans, c'est que M. Debret a eu le bonheur d'avoir à sa dispostion des dessins faits sur les lieux, au milieu des ruines et au moment même des destructions de 1793. M. Debret a sur le moyenâge des travaux classés par ordre chronologique, appuyés de figures qui, dessinées avec le plus grand soin et rendue savec leurs coûleurs, formeront, s'il a le loisir de les publier quelque jour, la plus belle et la plus complète histoire de l'art au moyen-âge depuis le 4e siècle environ jusqu'à la renaissance comprise. Espérons que tant de documens et de travaux, ne seront pas perdus pour ses contemporains. (Note de la rédaction. )

9 juin 1837, la foudre vint frapper la pyramide qui fait l'un des plus beaux ornemens de cette église.

Menacée de sa ruine totale, si l'on n'y portait le plus prompt remède, le gouvernement vient d'affecter un fonds spécial à cette périlleuse restauration.

Description de l'intérieur de l'édifice et des travaux exécutés depuis 1813.

A gauche en entrant, sous la tour du nord, est le tombeau de Dagobert, autrefois érigé pour S. Louis dans le chœur. A droite, la double face de ce monument qui, perdue sans ce retranchement, présente sur son sarcophage la figure de Nanthilde. Les riches peintures et les dorures qu'on y peut encore apercevoir indiquent suffisamment la restauration qu'on en doit faire.

La nouvelle église construite dans le style du 13° siècle, comme se rattachant à la grande nef, est séparée du bas côté par un ajour du type du 14e, afin de servir de transition au caractère des beaux dossiers en marqueterie des stalles de la chapelle de Gaillon, retrouvées aux Petits-Augustins.

Le devant d'autel, son tabernacle, et la grille du sanctuaire proviennent de fragmens de l'ancienne église.

La porte de la petite sacristie qui est à la suite, provient de Gaillon.

Les deux grandes portes de la croisée, leurs colonnes avancées, les bas-reliefs qui les surmontent ont été exécutés en 1816. Bien que les deux petites chapelles placées en avant des piliers du sanctuaire se rattachent au 13° siècle, l'architecte n'a pas craint d'y introduire les beaux devant-d'autels en marbre de rapport qui constatent l'habileté de nos ouvriers dans ce genre de travail; d'ailleurs l'institution d'un autel funèbre au droit de la descente au caveau royal, étant très-moderne, lui permettait de le distraire du type primitif de l'Eglise.

Dans la crypte souterraine ne sont encore placées qu'environ 40 tombes royales dans un ordre chronologique. Un égal nombre se trouve encore dans les magasins, et achèvera bientôt cette belle collection: presque toutes ont été moulées pour la galerie de Versailles, le roi n'ayant pas voulu les distraire du monument dont elles font l'illustration. La chapelle, dite expia

toire, qui occupe le centre de la crypte, a été ordonnée par Napoléon ce furent les premiers travaux exécutés par M. Debret sous son règne. Vis-à-vis cette chapelle était une porte de bronze donnant accès au caveau central, qui fut supprimée sous la restauration pour, suivant l'ancien usage, y descendre par la nef.

Vers 1818, fut élevé, dans le sanctuaire, le petit monument dont la partie inférieure, décorée avec des fragmens de Gaillon, est destinée au primicier : au-dessus est un reliquaire contenant les châsses des trois martyrs. Dans le même tems, le maître-autel, qui, suivant l'usage romain, n'avait qu'un simple rétable, fut élevé sur trois marches et enrichi du tabernacle qu'on y voit aujourd'hui, et le choeur entièrement fermé de grilles.

Ce ne fut que de 1833 à 1837 que furent érigés les autels des chapelles du rond-point.

1o Le premier, à gauche, dédié à S. Lazare, offre un beau fragment de tombe, estimé du 7° siècle, qui portait, dans l'église de Saint-Denis, le nom de tombeau du Lazare. Sur son rétable sont des allégories curieuses et en rapport avec le même siècle.

2o A la suite est l'autel Saint-Vincent. Sa table, portée par des colonnes, et sous laquelle est une cuve en marbre noir servant de sarcophage, rappelle l'usage où l'on était aux ge et 10e siècles d'élever les autels sur les tombeaux des saints. Tels étaient autrefois à Saint-Denis les autels de S. Hyppolyte et de S. Romain. Le gradin est orné d'un simulacre de mosaïque exécuté en porcelaine sur pierre de volvic', procédé qui est plus durable que la mosaïque elle-même et aussi moins dispendieux.

4° L'autel S.-Benoist, dans le style du 12° siècle, repose sur des fragmens de colonnes qui proviennent du portail de l'église, et datent par conséquent de 1140; les bas-reliefs du rétable, parfaitement imités du même caractère, représentent la vie de S.-Benoît; sous l'autel est la représentation du tombeau de S.-Drauzin, évêque de Soissons.

4° La chapelle de la Vierge, la seule qui soit entièrement terminée, a pour devant d'autel un très-beau bas-relief colorié, suivant les indications qui s'y sont retrouvées; son encadrement ainsi que son rétable sont ornés de pierres de couleur; il

est surmonté d'une figure de Vierge en marbre blanc, de M. Laitié, exécutée en 1832. Bien que cette chapelle ait été, comme les autres du rond-point, bâtie par Suger, en 1140, le dais ou cloizeton qui couvre la Vierge ne date que du 13° siècle, ainsi que le bas-relief dont nous avons parlé ; ce qui a engagé l'architecte à employer dans les peintures qui ornent cette chapelle, les deux styles qu'on y remarque. C'est pour cette raison que les allégories qui s'y trouvent, tant dans les deux pilastres que dans la voûte, représentent des sujets tirés des litanies de la Vierge, la plupart extraites des anciens manuscrits.

5 Autel Sainte Geneviève. Sur les petites ogives qui portent sa table, M. Debret est parvenu à reproduire le système d'ornemens en mastic appliqué sur pierre, que l'on retrouve encore sur des fragmens de la sainte chapelle de Paris, et sur les fonds de bas-reliefs du tombeau de Dagobert. La tombe placée au dessous, est une représentation fidèle, tant pour sa forme que pour ses couleurs, d'un fragment de sarcophage trouvé dans les fouilles de la cour de la Madeleine, en 1833.

Les deux chapelles suivantes n'étant point assez avancées, nous nous contenterons, en revenant sur nos pas, de citer les vitraux qui garnissent les croisées de celles que nous venons de décrire. Les plus remarquables sont ceux de la chapelle de la Vierge. qui, exécutés sous Suger, et dans lesquels il est représenté, ont été publiés par Montfauçon; quelques-uns d'entre eux avaient été conservés aux Petits- Augustins, par M. Lenoir, d'autres ont été acquis de divers particuliers, par les soins de M. Debret; il en fut de même de ceux qui représentent l'arbre de Jessé dans la sixième chapelle '. Les vitraux de la deuxième croisée, également acquis, sont du 13e siècle. Les nombreuses restaurations de ces vitraux ont été exécutées quant à la peinture, à la verrerie de Choisy.

C'est aussi à Choisy qu'a été exécutée la précieuse collection

'Ce vitrail est peut-être le plus ancien fragment qui soit échappé aux ravages du tems et encore plus des hommes. L'arrangement de ce vitrail tient beaucoup au goût ornemental des artistes de Byzance, ainsi que les ornemens et les costumes des rois. Il est bien à regretter que le haut de ces peintures sur verre manque, puisque c'est là que se voyait la Vierge,

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