Sayfadaki görseller
PDF
ePub

échauffante, composée de blé, d'œufs cuits durs, de chenevis et de mie de pain. Un autre trait qui distingue le mode français consiste en ce qu'on préfère les poules domestiques aux poules d'Inde pour l'incubation, et en ce qu'au lieu de faire commencer toutes les incubations en un même jour, on donne les œufs à couver à une poule dès qu'on en a réuni une quinzaine. Il présente encore quelques différences de détail : ainsi les faisandeaux sont placés par compagnies de quinze pour chaque poule dans des boîtes à deux compartiments séparés par des bâtons assez espacés pour les laisser passer, mais non la poule; pendant les premiers jours on les tient dans une chambre chaude qu'on appelle le bâtiment des élèves; puis on les porte sur les routes sablées de la faisanderie, ou on les place sous des parquets volants, formés de quatre claies d'osier. On leur donne à peu près les mêmes aliments qu'en Allemagne, si ce n'est qu'on supplée assez souvent aux larves de fourmis par celles des mouches de la viande (musca vomitoria et musca carnaria, L.). On les met en liberté à l'âge de trois mois.

[ocr errors]

disait d'un consul qui entrait en charge qu'il prenait les faisceaux (sumere fasces), et qu'il déposait les faisceaux (deponere fasces) quand il sortait de charge. Lorsque ces magistrats voulaient se rendre agréables au peuple ou lui montrer de la déférence, ils faisaient baisser les faisceaux devant lui ou éloigner d'eux leurs licteurs, et cet acte de déférence s'appe lait submittere fasces. L.Valérius Potitus, | l'un des décemvirs et qui fut consul l'an 449 avant J.-C., mérita le surnom de Publicola pour avoir plusieurs fois abaissé les faisceaux ou écarté de lui ses licteurs devant le peuple. TH. D.

FAISCEAU D'ARmes, réunion d'armes entrelacées, se soutenant mutuellement ou s'appuyant autour d'un piquet ou d'un chevalet, et formant une espèce de pyramide. Il ne faut point confondre le faisceau d'armes avec le ratelier d'armes placé dans les chambres des casernes et dans les salles d'armes des arsenaux.

La ligne des faisceaux d'armes dans un camp est tracé le long du front de bandière (voy.), à 10 mètres en avant de la première ligne des tentes ou des baraques; les armes, par compagnie ou par demi-compagnie, sont arrangées en faisceaux autour d'un chevalet ou d'un piquet; on les recouvre d'un manteau, dit manteau d'armes, pour les préserver des intempéries de la saison. Le drapeau se place sur la ligne des faisceaux d'armes, et au bivouac les armes se mettent en faisceaux en avant de la ligne des premiers feux. Lorsque la troupe est sous les armes, soit en marche, soit pour les

On peut simplifier beaucoup l'éducation des faisans en les éjointant, ou en d'autres termes en leur coupant le fouet d'une aile, c'est-à-dire en la leur amputant à la dernière articulation. J. Y. FAISANS (ILE DES), voy. BIDASSOA. FAISCEAUX. C'étaient, à Rome, les | marques de la puissance souveraine : une hache entourée de branches d'orme, que le fer de ces instruments surmontait, était portée par les licteurs (voy.) qui précé-exercices ou manœuvres, on fait former daient toujours les premiers magistrats. Suivant Plutarque et Tite-Live, ce fut Romulus qui introduisit l'usage des faisceaux et qui se fit précéder de douze licteurs, en mémoire des douze oiseaux qui lui avaient annoncé son élévation au rang suprême, ou en mémoire des douze peuples qui l'avaient reconnu roi. Suivant Florus et Silius Italicus, ce fut Tarquinl'Ancien qui emprunta l'usage des faisceaux aux Étrusques, ses compatriotes. Quoi qu'il en soit, cette marque de la souveraineté subsista à Rome sous les rois, sous les consuls, et même pendant quelque temps sous les empereurs. On

les faisceaux avant le repos qu'on donne aux soldats. Les faisceaux se forment alors par file en avant du premier rang, au commandement de: Formez les faisceaux, et après le repos, chaque soldat reprend son arme au commandement : Rompez les faisceaux.

Un poste, dont la force varie selon l'étendue de la ligne des faisceaux, fournit des sentinelles pour veiller à la conservation des armes. C. A. H.

FAISEUR. Autrefois un faiseur ou une faiseuse était celui ou celle qui confectionnait habituellement un objet et dont la profession n'avait pas de nom

special. On achetait un violon du bon faiseur; on portait des manchettes de la bonne faiseuse. Mais depuis que nous avons des fabricants de chaussures, des confectionneurs de chemises, des facteurs d'instruments, l'on ne dit plus guère qu'une faiseuse de corsets. Le mot primitif nous est resté au masculin pour une autre espèce d'ouvriers ou plutôt de machines; car le faiseur ne fait pas, il fonctionne, partout, sur tout, beaucoup, vite et médiocrement. C'est le héros, la providence de la littérature marchande ; articles de journaux, de revues, d'encyclopédies, politique, critique, romans, théâtre, voyages, mémoires, tout lui est bon, tout est de son domaine; le faiseur sait tout, est propre à tout et ne recule devant rien.

prit ou logiquement. Sous le premier point de vue, ce mot signifie, mais d'une manière plus générale, la même chose que le mot effet, c'est-à-dire toute manifestation d'une force agissant selon des lois particulières que la science étudie. Logiquement, il se prend par opposition à ce qui est simplement possible, à ce qui est conçu par l'esprit comme pouvant ou comme devant avoir lieu. C'est le sens qu'il a dans des phrases telles que celle-ci : On a cru longtemps telle ou telle chose; dans le fait il n'en est rien, ou les faits n'ont pas confirmé cette opinion. En matière de politique, de commerce, d'industrie, on juge d'après les faits en invoquant ce qui est arrivé par le passé dans des circonstances semblables: c'est le contraire de conjecturer, supposer, juger à priori, par anticipation ou conséquemment à des

L'Académie dit que cette expression, faiseur de livres, de vers ou de vaudevil-principes systématiques. Aussi la logique les, s'emploie par mépris; nous n'avons pas la prétention de démentir l'Académie. Chaque théâtre a ses faiseurs qui travaillent habituellement pour lui; le faiseur d'un homme d'état lui fait ses discours et sa réputation.

a-t-elle soin de distinguer deux évidences, l'une de fait, l'autre de raison; l'une qui s'attache aux idées résultant de l'observation des réalités, l'autre qui accompagne les idées, fruit d'un travail scientifique de l'esprit, indépendant de cette Le faiseur d'embarras est tout exté- observation ou antérieur à cette observanué des démarches qu'il ne fait point, tion. On a même partagé toutes les scienaccablé des travaux qu'il n'a pas; il vous ces humaines en deux classes qu'on a apassourdit du détail de ses entreprises ima- pelées les unes sciences de faits, les autres ginaires, de ses opérations fantastiques, sciences de raisonnement, suivant qu'elet se persuade que, de tous les béné- les se proposent l'observation de certains fices qui lui passent par la bouche, faits, ou qu'elles s'occupent à déduire il finira par rester quelque chose au des conséquences de principes, d'axiofond de sa bourse. Le faiseur de phra- mes, de définitions déjà posés. Ce duases est un bavard sans idées, le faiseur lisme a sa raison dans l'esprit humain. d'almanachs un astrologue sans lunette. Nos connaissances sont toutes produites Il faut se garder comme d'une peste des par le concours des réalités et de l'esprit; faiseurs de projets, de systèmes, de pro- et c'est en considération du plus ou moins testations, de compliments, de contes de part de l'un ou de l'autre de ces deux fantastiques; ils sont tous fort ennuyeux facteurs qu'elles sont rapportées soit aux quand ils ne sont que cela. Mais de tou- sciences de faits, soit aux sciences de tes les espèces de faiseurs, la pire est raisonnement. On se tromperait donc en celle du faiseur d'affaires : c'est un in- tenant pour absolue cette division des trigant audacieux et vil habitué à tirer sciences; car d'abord les mathématiques, profit de tout en marchant droit entre les sciences dites de raisonnement, doiles articles du Code pénal. Le faiseur vent à l'observation de la réalité leur point d'affaires a inventé les loteries commer- de départ, savoir les idées de grandeur, ciales et les dividendes anticipés. V. R. de quantité, de nombres, de figures, siFAIT (philosophie), du latin factum, non avec la perfection qu'elles doivent ce qui a été fait, est un mot qu'on peut avoir pour être fécondes, au moins comconsidérer soit en lui-même ou métaphy-me éléments ou comme conditions des siquement, soit par rapport à notre es- conceptions mathématiques primordiaEncyclop. d. G. d. M. Tome X.

30

les. Autant et plus on en peut dire de l'intervention nécessaire de l'esprit ou de la raison dans les sciences de faits. Aucune d'elles ne se borne à l'observation pure, à de simples descriptions. Si la physique étudie tous les faits relatifs à l'électricité, c'est pour en induire une explication de la foudre. Après avoir observé, décrit, classé les minéraux dans leur état actuel, l'histoire naturelle cherche à connaître leur état primitif, leur origine, la naissance des montagnes, la formation des mers. Or, comment passer ainsi des faits à ce qu'ils expliquent sans la raison, sans le calcul? Les faits sont en réalité la matière ou les données fournies par les objets; l'esprit ou la raison les lie, les enchaîne, leur donne un sens. L'œuvre des objets, sans celle de l'esprit, serait insignifiante; l'œuvre de l'esprit, sans celle des objets, serait vaine et chimérique; ou, pour parler le langage de Bacon, les savants purement empiristes ressemblent aux fourmis qui s'en vont recueillir dans les broussailles de petits brins de bois et d'herbe qu'elles amoncellent au hasard et sans aucun ordre; les partisans exclusifs de la raison sont semblables aux araignées qui tirent d'ellesmêmes toute la matière dont elles composent avec tant d'art leurs toiles très peu solides; le vrai savant, imitant à la fois la fourmi et l'araignée, doit, à l'exemple de la première, recueillir avec soin tous les faits donnés par l'expérience, et, à l'exemple de l'autre, tirer de son propre fond le lien qui, de ces matériaux épars, formera un tout bien ordonné; il fait comme l'abeille qui, empruntant aux fleurs son miel et sa cire, sait d'elle-même, en leur imprimant un arrangement parfait, créer ou augmenter considérablement leur valeur.

servations. Au point où en sont aujourd'hui les sciences de faits, les sciences empiriques, ou les sciences d'observation et d'induction (toutes expressions synonymes), elles semblent avoir moins à redouter cette erreur que la première. Dans toutes les branches du savoir bumain on s'applique incessamment à la poursuite des faits, comme si les faits étaient significatifs par eux-mêmes et qu'en posséder un grand nombre fût l'unique condition de la science. Mais est-on bon économiste, par exemple, pour s'être procuré de nombreuses statistiques, des renseignements précis sur tout ce qui regarde la richesse des nations? pas plus qu'on n'est bon musicien pour avoir une grande collection d'instruments de musique. L'essentiel, à coup sûr, n'est point de recueillir des faits, mais d'en reconnaître l'enchaînement et les lois; car les faits par eux-mêmes peuvent servir à défendre toutes les thèses imaginables. Comme les instruments rendent des sons différents suivant la main qui les touche, les faits donnent des instructions différentes suivant l'esprit qui les interprète; et qui n'a souvent admiré que deux doctrines opposées invoquent à leur appui précisément les mêmes faits?

Sur les traces et à l'exemple des sciences naturelles (les premières sciences de faits qui se soient constituées définitivement, parce que les premières elles ont reconnu, avec l'importance des faits, celle de la découverte de leurs lois), nous avons vu de nos jours s'organiser de nouvelles sciences empiriques, la psychologie, l'économie politique, auparavant livrées aux caprices de l'opinion. Mais il ne paraît pas que tous les faits qui servent de matière à nos calculs soient de nature à être jamais soumis à une étude régulière et méthodique: tels sont ceux dont nous nous appuyons dans nos conversations ordinaires sur la politique, les gouver

Ainsi, l'on peut se tromper dans les sciences de faits de deux façons principales, en faisant trop grande la part de l'expérience ou celle de la raison. L'an-nements, la guerre, les beaux-arts, les

[merged small][ocr errors]

saisons, le plan de conduite à tenir dans telle circonstance de la vie. Ce n'est pas à dire qu'ils ne puissent être utilement employés dans nos raisonnements; mais c'est à leur égard surtout que conviennent la prudence et la réserve, car ils semblent tout également signifier suivant

les goûts, les passions et les intérêts de ceux qui les invoquent. Du reste, les règles à suivre en pareilles matières sont absolument les mêmes que celles qui assurent dans l'avenir aux sciences d'observation de continuels progrès; seule ment, n'étant point rédigées en code, leur application est abandonnée à la perspicacité naturelle, au bon sens de chacun. Nous avons tous plus ou moins d'expérience (voy.), suivant la quantité de ces faits recueillis par nous, surtout quand ils nous ont été personnels, et suivant le parti que nous savons en tirer pour nous conduire.

sure, l'expérience et la raison, les faits et la théorie. A ce sujet nous devons également blâmer deux écoles ennemies qui se partagent aujourd'hui l'enseignement: l'une, crédule et timide, hérisse ses livres de dates et de noms propres ; elle se contente d'enregistrer les faits purement et simplement, en s'astreignant d'une manière inintelligente et servile à l'ordre chronologique. Au lieu d'admettre tous les faits vraiment historiques, c'est-à-dire avérés, importants et significatifs, elle donne une attention presque exclusive aux événements les plus extérieurs, comme si l'histoire d'un peuple devait On a divisé les faits en naturels et sur- uniquement présenter le récit de ses guernaturels ou miraculeux, et, eu égard à res et la biographie de ses rois, sans faire leurs causes productrices, en actes de la connaître en même temps sa vie intédivinité, phénomènes de la nature et rieure, sa religion, ses lois, ses mœurs, actions des hommes. La division la plus sa littérature et ses arts. Elle craindrait, simple dans l'état actuel paraît être celle dans sa pusillanimité, que ce ne fût sortir qui reconnaît autant de classes de faits du domaine de l'histoire que de s'élever qu'il y a de sciences empiriques : faits à des théories qui généralisent les faits, physiques, faits psychologiques ou phé- les enchaînent et les expliquent. Volnomènes deconscience (voy. CONSCIENCE), taire, dans le Siècle de Louis XIV et dans etc.; et qui les subdivise suivant les par- l'Essai sur les mœurs, est un des preties de ces sciences par exemple, les miers parmi nous qui aient enseigné une faits psychologiques en faits sensibles, manière d'écrire l'histoire plus intéresintellectuels et volontaires. Quant aux sante et surtout plus utile. Mais on peut faits historiques, ayant pour caractère aussi s'égarer dans cette voie, et c'est ce particulier de ne pouvoir point se passer qui arrive à l'école rivale de la précéactuellement sous nos yeux, ils sont sou- dente. Que, pour échapper à l'étroite mis à une première législation dont la préoccupation de ceux qui s'attachent critique historique (voy.) assigne les rè- exclusivement aux faits extérieurs et les gles. Peuvent-ils, au surplus, ainsi que plus matériellement avérés, on s'applique la physique et la psychologie, devenir aussi à étudier la physionomie des peul'objet d'une véritable science? C'est un ples, leur civilisation, leurs idées, rien problème dont il faut demander la solu- de mieux assurément; mais pour mériter tion à la philosophie de l'histoire (voy.). le titre d'historien philosophe il faut, de Quoi qu'il en soit, nul doute que l'his-plus, quand les faits sont peu certains, toire, au moins dans certaines limites, peu concluants, s'abstenir de deviner; ne puisse fournir des enseignements uti- il ne faut point élever de théories facles; mais là encore, c'est à la double con- tices sur quelques événements isolés ou dition que les faits soient nombreux et sur de simples anecdotes; il faut avant surtout rapportés à leurs lois ou légiti-tout tenir compte du matériel de l'hismement interprétés d'où la nécessité pour l'historien d'être en même temps philosophe. Pas plus que le naturaliste il ne doit se borner à recueillir passivement les données de la réalité, qui sont lettres mortes tant que l'esprit ne les a pas fécondées en les rattachant à leurs causes. L'essentiel encore, mais le difficile, c'est de savoir allier, dans une juste me

toire, ne point admettre ceci, rejeter cela, au gré d'un système préconçu ; il faut, en un mot, une grande indépendance et une grande étendue d'esprit, de la circonspection, de la sagacité, de la bonne foi, qualités dont quelques-unes au moins ont manqué aux partisans de l'école en question.

L-F-E.

FAIT (droit). Les institutions hu

maines ne sont que des conséquences de faits primitifs comparés entre eux et appropriés aux besoins sociaux. Mais ces faits eux-mêmes sont naturellement soumis à des lois qui ne sont pas l'ouvrage des hommes, et qui sont au-dessus du droit conventionnel par lequel la société est régie.

Nous entendons par le droit, dans son acception la plus ordinaire, et tel qu'il est formulé par les lois, tout ce qui est légal; dans un sens plus étendu, il est tout ce qui est juste. Sous le premier rapport, il sera vrai de dire que le fait a toujours précédé le droit positif ou rendu sensible par la loi; et sous le second, qu'ils existent simultanément l'un et l'autre.

Tout fait étant le produit d'une action, et toutes les actions n'étant pas également bonnes et utiles, elles ont dû, après que le fait a été connu, être soumises à des règles autant dans l'intérêt commun que dans celui de l'individu : c'est de l'ensemble de ces règles que se compose le droit social.

L'action abandonnée à son impulsion spontanée ne produirait le plus souvent que des faits nuisibles à l'homme; soumise à l'intelligence, qui en mesure le développement dans un degré proportionné aux besoins de l'individu, à son bienêtre, aux besoins et au bien-être sociaux, elle produit des faits utiles, avantageux. L'intelligence doit donc être le suprême régulateur de l'action; ce n'est qu'éclairé par sa lumière que l'homme peut comparer les faits préexistants, et distinguer ceux qui lui sont nuisibles de ceux qu'il fera tourner à son profit.

Un fait se conserve et se prolonge autant à cause de l'utilité qu'on en retire que par l'habitude qu'on a contractée de le voir se répéter; souvent il se perd et tombe dans l'oubli avec le temps, parce que des faits nouveaux mieux appropriés aux hommes et aux circonstances viennent le remplacer. Le droit suit une marche parallèle, et les lois tombent en désuétude, parce que les faits auxquels elles se rattachent ont perdu leur influence, ou qu'elles sont abrogées par des lois nouvelles, à raison de ce que les faits sont changés.

Les lois civiles ne sont produites qu'au fur et à mesure du besoin qu'en éprouve la société pour régulariser son action; et cette action se modifiant ou acquérant une plus grande extension, un nouveau degré d'énergie, dans la proportion du mouvement progressif de la société, il ne faut pas rechercher d'autre cause aux nombreux et fréquents changements que ces lois éprouvent. Ici se fait plus particulièrement sentir l'influence des mœurs qui impriment leur caractère à l'action, et avec lesquelles il convient de maintenir toujours la législation en harmonie, pour assurer l'ordre public et le bonheur du peuple.

Il n'est point rare de voir dans la société des faits nuisibles obtenir l'autorité qui appartient à ceux dont l'utilité réunit l'assentiment universel. De ce nombre sont la tyrannie et les priviléges qui dégradent l'humanité, source ordinaire de maux et de désordres, véritables fléaux politiques qui forment de rudes obstacles à la félicité des nations. Ces faits, quelle que soit leur puissance, portent avec eux les éléments de leur ruine certaine; ceux au profit desquels ils tournaient se perdent par leurs propres excès. La tyrannie et les priviléges, qui ne sont que des faits iniques fondés primitivement sur l'aveuglement des peuples encore grossiers, et maintenus par la force que ces peuples eux-mêmes leur donnaient dans l'ignorance de leurs droits, n'auront pas dans leur existence une plus longue durée que celle de l'erreur qui les favorisait et de l'obéissance que leur procurait l'abus de la force soumise à un principe vicieux. Les tyrans seraient sans force si les peuples, dans leur aveuglement, ne les secondaient pas. Mais un temps vient où la vérité triomphe, et où le droit, dont l'erreur appuyée par la force avait attribué le caractère à un fait contraire à l'équité naturelle, cède au droit imprescriptible de l'humanité, qui est antérieur à tous les droits de convention.

Ce qui précède explique les expressions gouvernement de fait et gouverne ment de droit; on verra l'application de ces principes aux mots GOUVERNEMENT, LEGITIMITÉ, etc., comme au mot Doc

« ÖncekiDevam »