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Citons d'abord le discours de M. Cornu prononcé à l'inauguration de la statue d'Ampère à Lyon (A. 1889). Puis sa notice historique et théorique sur la méthode Doppler-Fizeau (A. 1894), permettant la détermination, par l'analyse spectrale, de la vitesse des astres et, en général, de toute source lumineuse éloignée, dans la direction du rayon visuel : méthode éminemment féconde qui a rendu déjà et est appelée à rendre encore les plus brillants services. Signalons surtout la notice si claire et si suggestive du savant physicien sur la corrélation des phénomènes d'électricité statique et dynamique et la définition des unités électriques (A. 1893).

Ces pages vraiment magistrales trouvent un complément digne d'elles dans la notice de M. Poincaré sur la lumière et l'électricité d'après Maxwell et Hertz (A. 1894). Jamais, peut-être, les idées du grand physicien anglais et les principes sur lesquels reposent les expériences de l'habile expérimentateur allemand n'ont été exposés avec autant de clarté, de simplicité, et de manière à faire mieux apprécier ce qu'ils ont donné et ce qu'ils promettent.

Nous sommes au bout de la tâche que nous nous étions imposée; mais notre article a dépassé considérablement les bornes dans lesquelles nous pensions au début pouvoir le renfermer. Le plaisir que nous avons éprouvé à relire l'Annuaire, le nombre considérable de choses oubliées que nous y avons réapprises, nous ont entraîné trop loin; et où nous serions-nous arrêté si nous avions voulu rappeler tout ce que cette précieuse collection contient d'inté ressant? Mais si ces pages ont pour résultat d'amener quelques-uns de nos lecteurs à relire à leur tour l'Annuaire, nous sommes certain qu'ils nous pardonneront, en faveur du plaisir et de l'utilité qu'ils y trouveront, de les y avoir engagés si longuement.

J. THIRION S. J.

L'EXPOSITION COLLECTIVE

DE

L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE

Α

L'EXPOSITION D'ANVERS

En décernant à cette exposition la plus haute distinction dont il pouvait disposer, le jury a voulu récompenser beaucoup plus le travail accompli par les divers membres de la collectivité sous la direction du service technique de l'Agriculture que l'exhibition malheureusement beaucoup trop restreinte dont bien des visiteurs pressés n'ont pas même soupçonné l'existence.

Il paraît que, tandis que des espaces considérables étaient libéralement octroyés pour des expositions fort banales, on était encore à marchander, un mois avant l'ouverture, les quelques mètres carrés consacrés à la science agricole.

Cependant, comme le fait observer très judicieusement l'un des rapporteurs, l'exposition d'Anvers présentait une excellente occasion de montrer au public les rapides progrès réalisés en Belgique, depuis dix ans, dans le domaine de l'enseignement agricole.

Vu l'espace restreint dont on pouvait disposer, les

écoles d'agriculture des diverses régions agricoles de la Belgique qui ont pris part au concours ont dû opérer un triage fort préjudiciable à la mise en scène, mais qui a peut-être contribué à mettre mieux en lumière aux yeux des initiés la spécialisation intelligente de leur enseignement.

Chaque école régionale en effet avait été invitée par l'Inspection de l'Agriculture à s'inspirer de quelqu'une des branches de son programme ou de quelque culture prédominante de sa région. On évitait ainsi les répétitions fastidieuses et l'on faisait ressortir le côté pratique de l'enseignement.

I.

GÉOLOGIE. CARTES AGRONOMIQUES.

Les écoles libres subsidiées par le Gouvernement se sont particulièrement distinguées dans l'étude de cette branche appliquée à l'agriculture.

Il y a longtemps que le monde agricole réclame du Gouvernement la confection d'une carte géologique agricole permettant au cultivateur de se rendre compte des ressources du sol et du sous-sol dans la région qu'il habite et du terrain qu'il cultive.

Les lecteurs de la Revue savent qu'un avant-projet a été soumis au Ministère dès 1887 par l'Inspecteur de l'Agriculture, et qu'en 1890 une commission spéciale nommée par le Gouvernement a élaboré un plan qui repose depuis dans les cartons, si nous sommes bien renseignés. Cependant il nous semble que la réalisation de ce projet serait autrement utile au pays que le travail de Pénélope de certaines commissions qui s'éternisent au grand préjudice de l'agriculture et des contribuables.

Le plan élaboré par l'Inspection générale visait parti

culièrement à contrôler l'analyse chimique du sol et du sous-sol par l'analyse végétale, c'est-à-dire le champ d'expérience, l'analyse du sol par la plante.

Pour faire une bonne carte agronomique, les géologues et les chimistes ne peuvent, en effet, se passer du concours des agronomes.

C'est ce plan qui a été réalisé dans le périmètre malheureusement trop restreint de plusieurs des écoles régionales subsidiées par le Gouvernement,

Ces écoles sont

Carlsbourg, Dinant, Hasselt, Huy,

Leuze, Mont-sur-Marchienne et Virton.

Carlsbourg expose la carte agronomique de Carlsbourg et des environs (auteur: Fr. Arnoldus, ingénieur agricole); elle renseigne :

1o Le relevé géologique de la commune;

2o La représentation, en teintes différentes, des terres emblavées, bois, prairies, espaces non cultivés jusqu'à présent;

3o La composition physique (sable, argile, humus) et la composition chimique (acide phosporique, azote, potasse et chaux) du sol et du sous-sol, représentées graphiquement d'une manière ingénieuse et originale. La commune est divisée, par l'auteur, en quatre régions de composition physique différente; cette division s'appuie sur l'analyse d'un grand nombre d'échantillons de terres;

4° L'exposition générale de la région et l'exposition particulière de chacun des terrains cultivés par des courbes de niveau;

5° L'existence de roches sous-jacentes imperméables; 6o La représentation graphique du climat.

L'exiguïté de l'espace mis à la disposition de Carlsbourg l'a obligé à restreindre considérablement le nombre des documents qu'il se proposait de soumettre à l'appréciation du public; ceux-ci devaient occuper une surface de 70 à 80 mètres carrés et se compléter :

1° D'un échantillon de toutes les roches géologiques offrant des différences d'aspect et de composition;

2o D'une étude sur la genèse des terrains ardennais superficiels, depuis la roche dure, vierge, jusqu'au sol arable;

3o D'un tableau des différentes analyses de terres exécutées en vue de la carte ;

4° De coupes des principales carrières et tranchées de la commune offrant quelque intérêt au point de vue géologique ;

5° De photographies des mêmes carrières;

6° De diverses cartes explicatives de la carte agronomique.

Le tout devait réaliser une étude complète de la région au triple point de vue géologique, agronomique et climatologique. Il est à remarquer que le sol ardennais, résultant de la décomposition sur place des roches sousjacentes, présente des conditions exceptionnelles pour mettre en lumière les relations du sol et du sous-sol au point de vue cultural (1).

(1) Les champs de Carlsbourg pour l'analyse du sol par la plante sont des plus intéressants.

L'un d'eux, établi depuis 1886, a fourni huit récoltes successives dont les résultats, réunis en tableau d'ensemble, donnent lieu à des conclusions très pratiques que l'auteur formule comme suit :

1o Le sol ardennais peut être cultivé sans interruption, pendant plusieurs années, exclusivement avec les engrais artificiels, sans qu'il y ait diminution dans les résultats (voir parcelles 2 et 6);

2o Nos terrains sont riches en azote, puisque la parcelle cultivée sans cet élément, si indispensable à la bonne végétation des plantes, a constamment donné des rendements rémunérateurs;

3o Ils sont pauvres, au contraire, en acide phosphorique. Il suffit, pour s'en convaincre, de jeter un coup d'œil sur les résultats de la parcelle n° 4 aux années 1838, 1889 et 1890, etc.;

4o Le besoin de potasse s'est manifesté à la huitième récolte (1893) d'une façon très remarquable dans la parcelle no 5, etc.

L'appauvrissement en potasse de cette parcelle n'a rien qui étonne, quand on considère qu'elle a fourni, sans restitution de cet elément, huit récoltes. Ces résultats confirment absolument les expériences réalisées au jardin botanique de Louvain en 1885-86 sur les sables de Campine et du Ruppel (REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, 1887. L'Analyse du sol par la plante).

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