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guerre maritime, précédée d'une Adresse aux Marins, sur les moyens de vaincre ; et terminée par un Précis des causes de la destruction de la Marine depuis la révolution, et des Moyens de la rétablir.

Je vous prie, Citoyens Directeurs, de recevoir cet ouvrage comme un faible tribut de mon zèle, comme un gage de mon attachement à la République, et comme un témoignage des vœux ardents que je ferai toujours pour le succès de ses armes et la multiplicité de ses victoires.

Je suis, Citoyens Directeurs,

Votre dévoué concitoyen,

YVES-JOSEPH KERGUELEN.

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C'EST pour vous, braves Marins, que je publie tous les faits de la dernière guerre. J'ai voulu mettre sous vos yeux le tableau des batailles navales et des combats particuliers, moins pour animer votre courage, qui n'a pas besoin d'élan, que pour vous tracer les fautes qui ont été faites, et ajouter à vos connaissances la sublime leçon de l'expérience. Ces motifs m'engagent donc à vous offrir ici quelques réflexions qui seront utiles aux jeunes républicains qui se livrent au métier de la mer, et s'élancent avec ardeur dans une carrière où ils peuvent se couvrir de gloire, et faire briller le pavillon national aux yeux de toute l'Europe, par l'éclat de leurs actions.

Les réflexions que j'ai à vous présenter regardent les dispositions des vaisseaux pour le combat; et comme la victoire dépend des dispositions, j'ai lieu de croire qu'elles peuvent être infiniment utiles.

Sabords.

La pratique et mes voyages en Angleterre, pour examiner l'architecture navale, m'cnt fait connaître que les sabords de nos vaisseaux n'ont pas tant de largeur que ceux des vaisseaux anglais. Cette plus grande largeur donne aux anglais la facilité de pouvoir pointer leurs canons plus en avant et plus en arrière, de manière que se tenant par le bossoir et par la hanche de nos vaisseaux, ils peuvent nous tirer six coups de canon, tandis que nous ne pouvons leur en tirer que trois ou quatre. Pour détruire cet avantage, les commandants des bâtiments français doivent avoir l'attention de tenir toujours du monde sur les bras des huniers et du perroquet de fougue, pour brasser à culer ou à porter, suivant les circonstances.

On pourrait dans les vaisseaux déjà construits, rendre les sabords plus propres à pointer en avant ou en arrière, sans augmenter leur largeur et sans toucher aux membres, en contretaillant le végrage tribord et bâbord de chaque sabord.

Egalité des Máts supérieurs.

J'ai fait sentir dans mes Mémoires sur la Marine les avantages de faire les deux mâts de hune et les deux mâts de perroquets égaux. Cet établissement facilite les moyens de se réparer promptement après un combat ou une tempête. Il serait aussi très-économique, puisque les mêmes voiles, les mêmes poulies, les mêmes cordages, pourraient également servir en avant ou en arrière.

Perroquets.

Je conseillerais de placer les chuquets des perroquets de manière à pouvoir amener à la mer les mâts de perroquets en arrière des mâts de hune, soit pour tromper l'ennemi, soit pour

soulager les mâts de hune dans les mauvais temps. Les deux mâts de perroquets étant amenés, on peut porter un ris de plus dans les huniers dans une chasse, ou pour se relever d'une côte.

Service de nuit en rade.

L'usage dans les rades est de ne mettre la nuit de quart, que trois, quatre ou cinq plats de sept hommes, selon le rang des vaisseaux. Ce quart ou cette garde est ordinairement commandée par un officier marinier. Cet usage est très-dangereux. Un vaisseau est dans le cas d'être surpris et enlevé facilement.

Forbin, avec la chaloupe de sa frégate, a enlevé, dans le port de Venise, un vaisseau anglais de 50 canons, et l'a brûlé. Les anglais ont enlevé dans l'avant dernière guerre un vaisseau français de 64 canons (le Bienfaisant) dans la rade de Louisbourg. J'ai tenté en 1762 d'enlever avec deux chaloupes sur la côte de Gravelines une frégate anglaise, et sans le mauvais temps qui survint, je me flattais de réussir.

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