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JAN - 8 1931
G37
TRA

H

A MONSIEUR

PROSPER FAUGÈRE

DIRECTEUR DES ARCHIVES ET DE LA CHANCELLERIE AU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES A PARIS.

HOMMAGE

DE SINCÈRE ET RESPECTUEUSE AMITIÉ

AUGUSTIN THEINER

ROME, Vatican le 21 Novembre 1868, fête de la Présentation de la Sainte Vierge.

PRÉFACE

Quand parurent nos Documents inédits sur les affaires religieuses de la France, pendant les dix années qui terminèrent le dernier siècle, le public non-seulement daigna accueillir avec faveur ce travail, mais manifesta le désir de le voir continué, éclairci et complété par une Histoire véritable du Concordat de 1801 (1). Le plan de ce nouvel ouvrage fut dès lors arrêté dans notre esprit. Toutefois les laborieuses publications, dans lesquelles nous étions engagé et qu'il nous tardait d'achever, nous ont contraint d'en différer l'exécution jusqu'à ce jour.

Un autre motif, décisif pour nous, de l'entreprendre, a été l'apparition si inattendue des Mémoires du cardinal Consalvi. En effet, quelque précieux et importants qu'ils soient, ils laissent malheureusement beaucoup à désirer sous le rapport de l'exactitude et de l'impartialité, conditions si nécessaires, pour l'intel

(1) Documents inédits relatifs aux affaires religieuses de la France. 1790 à 1800. 2 vol. in-8°. Paris, 1857. Firmin-Didot frères.

ligence et l'explication du fond et de la nature des graves questions religieuses qui agitaient alors la France. Il est très-regrettable que ces Mémoires aient été rédigés sous l'impression d'une amertume et d'une irritation morales trop visibles, et que leur éminent auteur ait été empêché, par les occupations qui absorbèrent le reste de sa vie, de revoir et de corriger ce travail, ou, ce qui aurait encore mieux valu, de le refaire totalement.

On sait, en effet, que, pendant sa détention à Fontainebleau et dans son exil à Reims, il fut gardé à vue, espionné même, et que, n'ayant sous la main aucune espèce de documents à consulter, il fut réduit aux seules ressources d'une mémoire nécessairement fautive, quelque fidèle et vaste qu'on la suppose. C'est ce qui explique comment le cardinal Consalvi, confondant dans une même impression deux époques si distinctes, voit déjà dans le premier Consul de 1801 le Napoléon de 1810, porté, par la pente fatale de sa politique, à devenir malheureusement hostile à l'Eglise et adversaire du Saint-Siége. Mais dans la vie des plus grands hommes, il y a des moments et des actes qui, dans leur brusque transition, se relient difficilement les uns aux autres, et où il serait injuste de chercher un enchaînement logique et naturel. Les fautes subséquentes, échappées à la faiblesse humaine, ne peuvent ni ne

doivent détruire ou même diminuer la réalité de mérites antérieurs. Comment serions-nous plus sévère envers Bonaparte que Pie VII lui-même, qui avait eu à s'en plaindre plus que personne, et qui cependant déclara hautement, jusqu'à son dernier soupir, que l'Eglise devait lui être à jamais reconnaissante d'avoir relevé les autels et restauré le culte catholique en France?

A nos yeux, le cardinal Consalvi a porté des jugements trop rigoureux et point assez équitables sur plusieurs personnes engagées avec lui dans les négociations du Concordat. Sa conscience le lui reprochait tacitement, comme il le déclare avec ingénuité dans ces mêmes Mémoires, quand il avertit le lecteur que, s'il trouve des contradictions ou des inexactitudes touchant les hommes, les événements ou les faits, il doit avoir recours aux dépêches écrites de sa main, pendant sa légation, sans s'arrêter à des détails nécessairement défectueux, puisqu'ils sont racontés après douze années, et qu'il ne pouvait pas alors consulter sa propre corres– pondance (1).

Il y a donc comme une réparation ou un acte de justice à accomplir envers cet illustre prince de l'Eglise, non moins remarquable par les vertus privées que par

(1) Et pourtant ces Mémoires, écrits ab irato, comme disent si bien les anciens, forment l'unique base de l'ouvrage de M. le comte d'Haussonville : L'Eglise romaine et le premier Empire. 1800 à 1814. Paris, 1868, 2 vol. in-8o.

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