Sayfadaki görseller
PDF
ePub

1564.

Août.

Inclytissime et Ilme Princeps.

Solitae benignitatis genuinaeque benevolentiae panopliam mihi explicarunt literae vestrae cal. Augusti datae. Rara profecto virtus est in tanto Principe tam obvia de illis quos amicitiâ dignos judicat, bene merendi vigere propensitate. Quantae porro amicitiae est, quod in supplici meo, Illustrissime, dominae Gubernatrici porrigendo libello, vel ultro suam obfert operam vestra Celsitudo. Proinde si meas preces his adjunctas suffragio auctoritateque suâ provehere dignetur, tantum me ei debere profitebor, quantum a gratiosissimo homine vix unquam rependi queat.... Deus Opt. Max. Celsitudinem vestram in togâ Numam, in armis Hectorem, quam diutissime sospitet ac tueatur. 19 Augusti anno 1564.

Inclytissimae Clsitudinis vestrae
mancipatissimus,

FREDERICUS Archiepiscopus Trajectinus.

Inclytissimo et Illustrissimo domino

D. Auraicorum Principi, Burgundiorum

Batavorumque gubernatori, etc.

LETTRE XCa.

Viglius au Cardinal. La religion périclite (MS. B. GR, XIII. p. 319).

...Je crainds bien pis pour l'advenir pour la généralité, par les propos qu'on tient trop librement partout, les ungs pour modérer les placcards, les aultres pour laisser les consciences libres et du moings les laisser vivre comme font les Chrestiens soubz le Turcq, qui ne fait si griefve

persécution contre nulz d'aultre loy, comme nous faisons 1564. contre ceulx qui sont de la nostre, pour quelques différen. Août. tes intelligences de l'Escripture; et la chose va si avant que peu d'officiers facent plus leur debvoir, et encoirres moings ceulx des loix et juges, pour les scrupules qu'i font d'ensuyr les placcards contre leurs consciences; et ceste canse seulle me samble bien estre une des plus urgentes pour laquelle sa M. debvroit bien haster sa si vult relligionem catholicam invenire salvam ; le mal est que nulluy' ose s'avancher à advertir sa M.; car, encoires que nous nous taisons, il fault ouyr qu'on faict entendre à sa M. que tout est perdu, qu'ilz sont tous hérétiques, qu'on ne cherce que les mal imprimer par-delà. Je fais mon mieulx de sustenir ce que je puis, aussi faict le Conseiller Hoppérus; mais la chose va si avant que nous aurons assés à faire à sustenir nous-mesmes.... Bruxelles, 20 août.

venue,

+ LETTRE XC.

Le Cardinal de Granvelle à Viglius. Il ne désire point se venger (MS. B. GR. XIII. p. 311).

Je sçay fort bien quod Domino vindicta, et je pense jusques à ores vous avoir donné assés à cognoistre que je l'entends ainsy, et Dieu m'est tesmoing que je pardonne, pour Son service et Luy obéyr, fort vouluntiers tout le passé, et l'ay dict souvent et le diz encores avec vérité que, si je me pouvoye asseurer que Renard seroit d'ores en avant ung homme de bien, non seullement je lui pardonne

personne.

de

1564. roye, mais l'ayderoye et chériroye et procureroye que Août. la républicque en reçeust service, mais je suis bien loing penser qu'il sera jamais homme de bien, et ma théologie ne dict pas que l'on doibve souffrir de sorte que par souffrir vous donniez moyen à vos ennemys de vous pis faire, et s'est cela que j'ay voulu dire, que, sy la justice du Prince n'a son lieu, que je seray enfin constrainct, puis que tout se souffre, avec sy grande offense de Dieu et desréputation du maistre, et de tous ceulx quy se meslent de ses affaires, je seray constrainct, comme je diz, de la me faire moy-mesme, et en son endroit et d'aultres, et, sy la chose dure trop, je le feray, advienne ce qu'en pourra advenir. Il est vray, ce que dict [Granjan] (1), quod non sanabit ratio, sanabit mora et il advient souvent, mais cecy dure trop, au trop grand dommage du Roy et du publicque, et enfin je voy que ny plus ny moings tout se perd, et avez aussy leu souvent, furor fit, laesä saepius patientia, et quand les choses vont comme je les voys aller, il fault que chacun s'ayde comme il peult, et j'espère que je n'auray faulte de moyen et que, sy je veulx brouller les cartes, je le sçauray aussy bien faire et peultestre plus notablement que aultres.... Besançon, 21 août.

LETTRE XC.

Morillon au Cardinal de Granvelle. Dispositions des Seigneurs; Concile de Trente (Ms. B. M. I. 130).

Le Pape ayant accordé à l'Envoyé de France la préseance sur celui d'Espagne, plusieurs croyoient que le Roi qui avoit rappelé

(1) Gran-Jean. D'après l'Auteur des Mémoires de Granvelle (II. 95), Grand-Jean étoit un Conseiller au Conseil-Privé,

son Ambassadeur, seroit peu disposé à faire exécuter le Concile de 1564. Trente. La Duchesse elle-même avoit partagé cette idée; « timidius Août. aliquanto in Religionis causâ poenas exigebat: nec dubitabant aliqui quin de Tridentino quidem Concilio actum jain esset in Belgio, laetis idcirco haereticis : » Straca, I. p. 176. Mais Phi-' lippe II, par une Lettre du 6 août, fit savoir à sa soeur que, dans une cause commune à la Chrétienté, il ne feroit nullement intervenir ses ressentiments particuliers: . . Dès lors, et malgré sa condescendance sur d'autres points, la Gouvernante montra un nouveau zèle pour les intérêts de l'Eglise : s'intéressant entr'autres à cette époque pour l'établissement de Collèges en faveur des Cathcliques réfugiés d'Angleterre: « et suâ sponte, et Regis imperio ad >tuendam Religionem versa, praesertim quod Nobilitatem ob recens beneficium addictam haberet, scriptis super eâ re litteris ad urbium Episcopos ac Praefectos, multorum studia mirifice commovit : » l. l. p. 171.

Quant au Concile, les objections ne tardèrent pas à se manifester: « in ipso limine offendit. Exquisito enim et Pastorum animarum et excellentium per Academias virorum judicio, auditis praeterea Senatorum sententiis, ab his praecipue reclamatum, suasumque ne Concilii decreta, quoniam capita continerent aliqua adversuin Regis jura Provinciarumque privilegia, sine eorum capitum exceptione proponerentur in Belgio ; » l. l. p. 177.

[Egmont a] communicqué avec Hovelmans', qui pense qu'il y auroit bien moyen de rejoindre le Prince d'Orange avec Granvelle, pourveu qu'il fut asseuré de n'estre plus trompé, pour ce que l'on se seroit tant de fois mocqué de luy et des aultres, les traictans en facquins, et leur proposant au Conseil choses que ne vailloient la peine, et faisant à part l'important avec Madame, et disposant sans eulx des abbayes et offices de leur Gouvernement, et seroit la fin de faire la paix aux despens du maistre, comme je dictz audit [Egmont] qui ne s'en

1 ou Gobelmans.

1564. donnoit garde. J'entendz que Egmont a beaucoup dit Août. à Alonzo de Canto que Granvelle n'aimoit la Noblesse,

qu'il hantoit plustost basses gens, qu'il faisoit par-dessus mauvais offices vers le Roy.... 21 août.

'Les Seigneurs s'esbahissent que le Roy at si absolutement accepté le Concile et dient que c'estoit chose pour plus peser et prendre advis des Chevaliers de l'Ordre, y estans tant de choses mal aiséez à exécuter, touttefois qu'il ne veultent contredire au Roy; l'on ne peult dire que Granvelle en soit cause...

LETTRE XC.

Viglus au Cardinal de Granvelle. Sa position difficile; nouvelles diverses (MS. B. GR. XIII. p. 329).

*

**Plusieurs trouvoient Viglius trop eraintif et réservé. Moril lon écrit le 2 sept, au Cardinal. « Je tiens pour certain que Madame »se repentira du crédit qu'elle a donné aux Seigneurs, pour les raisons alléguez par Granvelle, mais tant y-a-il qu'il continue en touttes négotiations, mesmes de justice, consulte, et finance, et prend ›le Prince d'Orange vers soy l'honneur et gré des Etats et des Abbés de Brabant en ce que le Roy ha résolu des abbayes (1). Je regrette »que Viglius parle si peu et qu'il ne veult ny ose parler de quelque affaire que ce soit, si Madame ne luy parle premier. Je ditz de #ceulx que deppendent de sa charge et crains que, oultre la faulte »qu'il faict de n'escripre en Espaigne, il se trouvera cy-après en >peine de respondre de ce que [avions].... Il ne veult parler ny du » Concile, ny des limites, ny aulires choses que le Roy at escript expressément, et se aliéne Viglius entièrement de Madame, qu'est pour tout gaster........» (MS. B. M. I. p. 140).

Le 22 août Bave écrit de Bruxelles:

Armenteros gouverne plus

(1) abbayes. Le Roy, à ce qu'il paroît, avoit plus ou moins cédé quant à la réunion projetée des abbayes aux Evêchés.

1 Cet alinéa est du 24.

« ÖncekiDevam »