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roit quasi entendre le contraire, et je croy qu'il vault 1564. mieulx ainsy, estans les choses comme elles sont. Je ne Septembre. faiz aussi semblant que je m'apperçoys du changement bien escripz je plus froidement, et ilz s'appercevront, avant qu'il passe longtemps, qu'ilz ne vont e bon chemin, et jusques à icy en vient jà le vent. Sy Renard se part, dont je faiz grand doubte, comme je l'escripz à son Alt., l'on se appercepvra tost par delà du mal qu'il y faisoit, et voise' en Espaigne et face le pis qu'il pourra, il n'y sçaura faire le centième du mal qu'il faict par delà, et est le mieulx remettre le tout au Roy; il fera, et j'en suis certain, là, s'il y va, le pis qu'il pourra pardelà, et que me fera-il; laissez le faire, seullement qu'il ne trouble plus les PaysBas; peult-estre trouvera-il là à quy parler.....

.....Vous ne vous pouvez sy souvent souhaiter par-deçà, comme souvent je vous y vouldroys veoir, et vous faire jouyr de ce que je y jouiz et, nisi me publica causa angeret, je y serois au plus grand repoz et contentement du monde ; mais il ne fault abandonner le publicque, et j'espère que nous nous reverrons tost, et aurons nostre tour, et nous resjouyrons ensemble: sy est-ce que, sans le commandement exprès du Roy ou de Madame, je n'y iray, car y allant sans ce, sy mal m'advenoit, l'on s'en mocqueroit encores; mais, sy le Roy commande, ores que ce fust pour entrer en ung feug, je y obéyray, quoy qu'en doibve advenir, et serviray en ce qu'il vouldroit, sans en ce craindre ny respecter personne, et veulx demeurer jusques au bout idem homo, Durate (1), et est la teste dure assez, quand je veulx entreprendre quelque chose, et (1) Durate. C'étoit sa dévise,

I qu'il aille.

1564. puis souffrir avec patience et pourter la peyne quand je Septembre. m'y détermine, et suis nourry en ces agitations et traverses, nec animum despondeo.... Bauldoncourt, 17 sept.

+ LETTRE XCV.

Le Cardinal de Granvellie à la Duchesse de Parme.
Exhortations (MS. B. GR. XIV. p. 117).

Madame! J'ay receu les lectres qu'il a pleu à v. Alt. m'escrire, que me sont esté de grande consolation et satisfaction, pour ce que j'estoys en peyne, pour n'en avoir heu en si long temps, nonobstant que, par toutes lectres que me viennent de là, j'eusse souffisant advertissement de la bonne disposition d'icelle; mais enfin j'en suisplus asseuré voyant ses lectres, et cest ce seullement et principalement que je désire sçavoir de là, confyant assez, quant aux affaires, qu'ilz n'y peuvent aller sinon bien avec la bonne assistence de ceulx qui sont auprès de v. Alt. et le continuel soing qu'icelle y mect, qu'est bien le principal; si ne veulx-je délaisser de la supplier qu'elle tienne tousjours regard à l'auctorité du maistre, et joinctement à la sienne et de ceulx qui luy succéderont après en la charge; à la religion, que tous les jours vad de pis en pis, et les propoz que l'on en tient en donnent souffisant tesmoignaige, et aussi que la justice soit auctorizée, libre et esgale, comme il convient, puisque sans ce les Royaulmes et Estatz ne se peuvent longuement soubstenir..... Baudoncourt, 18 sept.

LETTRE XCVI.

L. de Schwendi au Prince d'Orange. Concile de Trente; 1564. affaires de la Religion en Allemagne et dans les Septembre. Pays-Bas.

Monseigneur!....Quant au personaige qui prétend le mariaige de madamoiselle vostre seur pour son fils, je luy mandis vostre responce et offres, dont il sera bien content, et se tiendra d'aultant plus asseuré du succès; car, quant v. Exc. trouvera la chose faisable, il samble que les aultres parents ne feront difficulté. Et certes je pense que la damoiselle ne pourra mieulx estre, et que, pour vostre Maison et vos frères, il vous emportera beaucoup d'avoir quelque principal Seigneur auprès l'Empereur, qui soit vostre allié. Il prend l'affaire à ceur, et m'escrit souvent en recommendation de la chose.

Quant aulx choses du Concile et de la Religion, je sçay bien que ces difficultés sont telles que v. Exc. allégue en ses lettres, je touche que' mot à son Alt. par ce que je luy escris présentement, et desjà il y a de grandes meinées par l'Allemaigne et la Saxen, à cause de senblables soubspezons', et, si l'Empereur ne donnera bon ordre, l'on verra de grandes émotions et troubles. Le meilleur sera que l'on retarde la demande de sa M. quant à la publication du Concile, en luy faisant et répliquant toutes rémonstrations et raisons possibles: en ce pendant l'hyver passera, et l'on verra le progrès de la diéte que l'Empereur tiendra et qué chemin l'on prendra sur icelle, quant au dit Concile et la Religion. Et avec cela sa M. et les siens seront peu à peu plus embeu des raisons qu'il y a et du

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1564 hazard qui est apparent, et se refroidira peu à peu l'inter Septembre. tion de la dite publication, comme nous avons veu adve

nir en aulcunes aultres choses semblables. Mais d'aultre
coustel il fault travailler extrêmement que le peuple au
Pais-Bas demeure en repos et qu'il ne se deshonte et des-
mande en rien; moins souffrir qu'il entre en quelque
traité avec les estrangers, lesquels desjà se persuadent
grand chose de semblables intelligences. Car, oultre le
hazard
que y seroit, le tout se chargeroit principalement
sur v. Exc.; ou aultrement, quand les choses demeure-
ront en bon repos, le crédit de vous aultres Seig" s'aug-
mentera de plus en plus auprès sa M. et sé détournera en
bonne confiance. Car le temps sert à ceulx qui procédent
de bon pied et traictent vérité, comme il descouvre la
faulseté et méchancetés des pervers et malings. Et peu à
peu nous verrons vers où les choses de la religion se des-
tourneront et inclineront, et s'il y aura espoir de quel-
que
rétablissement de l'estat encien, ou si le changement
veult par force gaigner le dessus, comme il est fort appa-
rent; et selon cela les Princes et Roys, vouldront ou non
vouldront, s'auront à la longue de gouverner. Quand je
viendray à la Cour de l'Empereur, je descouvriray bien
tost le progrès que l'on pense tenir en semblables choses,
et l'escriveray à v. Exc., aussi comme l'on est affectioné à
ce personage dont elle fait mention en ses lettres. Je crois
bien que l'on vouldra avoir quelque correspondence avec
luy, mais sans grand fondement d'affection, ce que je
tiens pour asseuré.

L'Empereur m'at par trois fois escrit si instament que deusse haster ma venue vers luy, que ne sçachant s'il y a quelque chose d'importance devant la main sur la frontière

d'Ungarie, en quoy l'on me vouldra aussy employer, ay 1564 mis à part mon voiaige au Païs-Bas, pour le présent, com- Septembre. bien que fusse fort volontiers allé; ainsi je supplie v. Exc. de me tenir pour excusé. J'espère que bien tost il s'offrira quelque aultre occasion, et de là où je seray, je tiendray toujours toute bonne correspondence avec elle et M' d'Egemont, aussi n'entreray en nulle obligation ordinaire envers l'Empereur, mais retiendray le service de nostre Roy ré servé. Et comme j'ay, Dieu merci, si bien accommodé mes affaires domestiques et peus si bien demeurer en ma maison, je ne fais plus grand compte de demeurer perpétuellement courtisan, mais suis plus tost d'intention de me retirer à la maison le plus que pourray, et servir aux Princes en cas de guerre et nécessité seulement. N'aiant grande cause, ny voiant aussi grande raison, que je me doibve perpétuellement consommer en ces affaires destruites et ces labirinthes des courts.

Je vous envoie cy jointement quelque advertissement d'une [menée] des hugenods et tiens pour certain, s'ils seront de nouveau persécutés en France, qu'ils trouverons des gens assés qui chercheront l'adventure et le buttin avec eux, et qu'il coustera chier aulx prestres la feste. Ceulx qui traistent l'emprinse', tâcheront à quelque révolte ou émotion au Païs-Bas, et la Reyne d'Angleterre aide ce qu'elle peult, de manière qu'il fault bien ester sur sa garde.

II y a un docteur médicin à Strasburg, principal homme et qui est appellé souvent des Princes et Seig's voisins et converse familièrement avec Sturmius (1) et aultres Prédi

(1) Sturmius. Né près de Cologne en 1507, Recteur perpétuel entreprise.

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