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1565. responce, à cause que, sy je demeure plus long tamps, il Juin. luy samblerat que je me moque de luy, sans oublier mes

recommandations à la bonne grâce de nostre frère Adolff. Je m'an voye' boyre ung bon trect ce dyner à tous deus. A Mons mon frère, le Conte Ludwick de Nassaw.

+ LETTRE CVI.

Le Cardinal de Granvelle au Baron de Bollwiler. Ligue des Seigneurs (MS. B. GR. XVIII. p. 176).

...Il ne me semble pas fort bien de ces Seigneurs d'Allemaigne qu'entrent en socyété de la livrée avec ceulx des Pays-d'Embas; que j'aye persuadé au Roy que la ligue estoit contre sa M., il (1) se forcompte: bien ay-je dict qu'elle tendoit à aultre fin que contre moy, et est vray; et dadvantage, comme je le diz encores, ce n'est chose ny raysonnable ny tolérable que les subgectz d'ung Prince facent ligue ensemble, sans le sçeu et exprès consentement du maistre, et ay tousjours dict que je tenoye pour certain qu'en celle qu'ont faict ces Seigneurs des Paysd'Embas, il n'y a point de mal pour le présent, ny chose contre sa M., mais que aysément il y pourroit survenir du mal et que, pour plusieurs respectz, me sembloit ceste chose un très-maulvais et dangereux exemple; et de dire que le Roy l'aye treuvé bon, il se forcompte, et beaulcoup plus disant que sa M. aye faict robe et la mesme parure et

porté icelle à Madrid; ains m'escript ung sécretaire de (1) il. A ce qu'il semble, le Comte Charles de Mansfeldt.

1 vais.

sa M. qu'allant M' d'Eguemont avec le Roy à Aranjez au 1565. mesme coche de sa M. et luy parlant de ces flesches, le dit Juin. Conte respondant à icelle ce que voz lettres contiennent,

sa M. luy dict ces motz: «Conde! no se haga mas........» Baudoncourt, 12 juing 1565.

Les bruits touchant l'approbation du Roi étoient absurdes : toutefois on comprend ce qui avoit donné lieu à des suppositions pareilles. Philippe II n'opposoit guère de résistance aux entreprises des Seigneurs; en outre il sembloit négliger Granvelle. Le 2 juin M. de Chantonnay écrit de Vienne à celui-ci : que tout va de mal en pis aux Pays-Bas, Madame agit en beaucoup de circonstances d'une manière entièrement opposée, comme elle le sait très-bien, aux volontés du Roi. Ce Prince s'occupe aussi peu de cette affaire que si elle ne le regardoit point. Il faut que le Cardinal en finisse avec la position où il est actuellement. «....V. S. est prudente et ne luy >veulx conseiller autre chose, sinon de ne se fier tant en belles paroles de Princes ny aultres.... Quant je vois tant de lenteur, » tolérance et pis, si je l'osoye dire, je plains le passé et présent...... Si vous le soustenez plus longuement, l'on se mocquera de vous >et dira l'on que, pour fin que vous soyez, vous vous êtes laissé tromper.... (MS. B. GR. XVII. p 129). Et peu de jours auparavant, le 12 mai, il lui avoit écrit que le Roi d'Espagne cherche à gagner le temps petit à petit: les Pays-Bas ne se soumettront à son obéissance que par la force. On cherchera toujours, dit-il, à éloigner le Cardinal de la personne du Roi et à le mettre en inimitié avec la maison du Duc d'Albe. Quand les Princes ont besoin de quelqu'un, ils font paroître beaucoup d'affection pour eux ; passé cela, ils n'en tiennent aucun compte.

LETTRE CVI.

Viglius au Cardinal de Granvelle. On introduit une nouvelle forme de Gouvernement (Ms. B. GR. XVIII. p. 180). Le 22 mars Viglius écrivoit au Cardinal: « Si Dieu me continue la

1565. vie, je prévois bien que je verray des choses dont pourray avoir Juin. regret» (MS. B. GR. XVII. p. 80.).

...L'on forge icy une nouvelle républicque et Conseil d'Estat, lequel aura la souveraine superintendence de tous affaires. Je ne sçay comment cela pourra subsister avec le pouvoir et auctorité de Madame la Régente, et si sa M. mesmes ne sera -bridé par cela. Et ne sçay, ores que le Roy veult que je demeure au Conseil d'Estat, si ilz vouldront avoir en leur compaignie si petits compaignons. Aussi certes je ne demanderay estre de ce nouveau règne; parquoy, ayant mon congié et despart de l'estat de Président, j'espère que l'aultre viendra de Juy mesme, si leur concept va avant; comme je croy qu'il fera, puis que celle qui sera la plus intéressée', seconde en tout la volonté de ceulx qui le conseillent, et que de la venue du Roy il n'y a nul espoir. Les Evesques et aultres convoquez icy pour le faict de la religion, ont, à mon advis, prudemment considéré ce qu'estoit mis en délibération.... Bruxelles, 14 juin.

D'après les ordres du Roi, la Duchesse avoit fait assembler à Bruxelles quelques Evêques et théologiens pour savoir leur avis sur la doctrine du peuple, la réformation de la vie, l'institution » » des enfans, et le changement des peines: Hopper, Mém. p. 48. Le Prince d'Orange, le Comte d'Egmont, et le Comte de Hornes, etoient à Bruxelles lors de ces graves délibérations qui eurent lieu au commencement de juin, ensorte que Bréderode (p. 384) écrivoit avec raison: je pansse byen que les choses ne sont an tels »termes que ayés grant loysir vous promener. »

L'avis, quant à la doctrine du peuple, la réformation des Eclésiastiques, et les écoles, fut que le Concile de Trente y avoit fort bien pourvu. Le point principal étoit la modération des Pla-

I lésée.

cards. Madame, à l'instance des trois Seigneurs, feit proposer de 1565. »considérer en quelz termes le pays estoit à cause de leurs voisins Juin. >et multitude des Sectaires; aussy que les juges ne vouloient suyvre la rigueur des placarts; et que facilement pourroit succéder aucun » inconvénient, si en ce ne fust pourveu par bon remède, signament Dau respect de l'article du changement de la forme du chastoy,▸ Les Evêques répondoient «que ne seroit bon conseil de penser »gaigner aucune chose contre les héréticques, par voye d'oster ou >changer la forme du chastoy, mais beaucoup plus faisant le contraire, et s'opposant contre iceux courageusement. » Toutefois ils écrivirent, dans leur avis au Roi, qu'on pourroit autoriser par instruction secrète quelques adoucissements: Hopper, 1. l.

Les Seigneurs refusèrent de siéger avec les théologiens appellés à traiter ces graves questions. Quelques membres du Conseil d'Etat ayant dit «qu'il n'y avoit autre cérémonie à tenir, si non que de faire asseoir les Evèques et autres avecq ceulx du Conseil d'Es■tat, chascun en son lieu et siège convenable à sa qualité,.... le » Prince d'Orange, Comte d'Egmont, et l'Admiral disoient... n'estre l'intention de sa M. que ceux du Conseil disent leur opinion en » présence de ceux du dehors, ains au contraire que ceux du dehors »disent leur advis devant le Conseil, et que partant ne se doibvent »asseoir avecq eux : » Hopper, l. 1. p 47. Les Evêques et théologiens délibérèrent à part. Après qu'ils eurent émis leur opinion, la Duchesse proposa à ceulx du Conseil d'Estat quelle chose se »debvroit faire; et comme par aucuns fust dit qu'ilz se confor>> moient à la résolution des Evesques et des autres, le Prince d'Orange, Comte d'Egmont, l'Admiral, et le Comte de Mansfelt ›dirent que, par l'instruction que le Comte d'Egmont avoit appor»té, sa M. ne demandoit l'advis de ceux du Conseil d'Estat, et que >pour tant ne se debvroit dire aucun advis, si ne fut qu'il pleust à »sa M. d'eulx seuls, ou semblablement des Gouverneurs et Consaulx provinciaux, qui ont leur advis et information particuliè»res: » l. l. Le Roi n'ayant tenu aucun compte de ce que les Seigneurs avoient fait insinuer par Egmont: que sa M. pourroit considérer s'il luy pleust demander l'avis du Conseil d'Estat et d'autres Seigneurs et Chevaliers qui de bonne volunté y feroient

1565. tout bon debvoir » (1. 7. p. 43), on se trouvoit offensé de ce Juin. dédaigueux silence; en outre l'opinion du Prince, si différente de

celle des Evêques, étoit suffisamment connue, et peut-être ne désiroit-il pas en ce moment se compromettre davantage par une opposition encore plus vive et plus ouverte.

Vers la mi-juin se tint la fameuse Conférence de Bayonne. On a supposé (T. V. p. 65), et cette supposition n'avoit rien d'absurde, que Catherine de Médicis et le ministre de Philippe, renouvelant les promesses de 1558 (p. 34), s'y étoient concertés pour l'extermination des hérétiques. Il n'en est rien. Le Roi d'Espagne paroît ne pas même avoir désiré l'entrevue. Granvelle écrit le 10 mars de Besançon à M. de Chantonnay sa M. m'escript l'entrevue »qui se doibt faire entre la Royne, nostre maitresse, et la Reyne très-chrestienne, sa mère; et que ce sera au coustel de Fontarabie, au mois de may prochain; pour vu la Royne nostre maitresse doibt partir fort accompagnée au commencement d'avril, s'estant Dexcusée sa M. de s'y trouver, pour les occupations forcées et »nécessaires qui le détiennent en Castille, et qu'il a faict ce qu'il a peu afin d'empescher l'allée aussi de la Royne, mais que la Royne» mère a pressé de sorte et par tant de voyes que n'a peu délaisser de luy complaire. Que de cecy donne-il advertissement aux >Electeurs du St. Empire, au Duc de Brunsvich, aux potentats d'Italie et aultres, pour éviter que l'on ne desguise la chose à »l'accoustumé pour donner umbre et soubçon. »> († MS. B. GR. XVII. p. 46).

La réunion devant avoir lieu, Philippe voulut la mettre à profit; mais la Reine-mère n'entroit pas dans ses desseins. C'est ce qui résulte des Lettres du Duc d'Albe au Roi, écrites du 15 juin au 4 juillet, en Espagnol. Il écrit que M. de Montluc paroit pencher pour l'emploi des moyens de rigueur: tel n'est pas le sentiment du jeune Roi qui ne consentiroit pas volontiers à voir se renouvelier des guerres qui ruinent, dit-il, SOD royaume. La Reine-mère seroit disposée à laisser tomber la question; mais il est indispensable de la traiter à fond. Le Cardina!

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