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Baoussé-Roussé ont les plus grands rapports avec ceux que l'on a constatés ailleurs, dans des sépultures très certainement quaternaires, à Sordes, à Laugerie-Basse, à Chancelade, et plus récemment à la grotte des Hoteaux (Ain). Il n'y a donc pas lieu, à mon avis, de les séparer du quaternaire, et je me rallie complètement à l'opinion de M. d'Acy, qui est aussi celle de MM. Rivière, Issel, Piette, dont l'autorité, en pareille matière, est depuis longtemps établie.

Je sais bien qu'une école anthropologique s'obstine à nier l'existence des sépultures quaternaires. Mais cette théorie ne me paraît plus soutenable en présence des faits bien établis qui la condamnent. Comme les rites funéraires sont intimement liés aux croyances religieuses, il faut bien admettre que le développement de la religiosité, parmi les peuplades primitives de l'Europe, date d'une époque antérieure à l'époque géologique actuelle.

L'Éléphant méridional à l'époque quaternaire. — M. Marcelin Boule a signalé à l'Académie des sciences une découverte très intéressante faite récemment dans les alluvions quaternaires de la Charente, au lieu dit le Tilloux (1).

Au milieu d'une faune comprenant le mammouth, l'éléphant antique, l'hippopotame, le rhinocéros, le cerf élaphe, un bison, se sont rencontrés de nombreux débris de l'éléphant méridional.

L'éléphant méridional était connu comme pliocène; mais on ne l'avait jamais encore trouvé dans le quaternaire. C'est un fait de survivance très curieux et très exceptionnel.

La présence de silex taillés d'une grande beauté au milieu des ossements augmente encore l'intérêt de cette découverte. Ces instruments reproduisent les types de Chelles et de Saint-Acheul. A côté des formes en amande, on a recueilli des disques, des racloirs, des pointes de petites dimensions, d'un travail soigné, et même des lames finements retouchées. M. Boule a fait remarquer avec raison qu'on ne s'attendait guère à trouver une pareille association dans un gisement de ce genre, qui correspond à la période interglaciaire des géologues.

A. A.

(1) Voir COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, séance du 29 juillet 1895.

SYLVICULTURE.
SYLVIC

De l'époque de l'abatage du chêne relativement à la production des rejets de souches. D'intéressantes expériences ont été faites à diverses époques, tant en France près de Nancy, qu'en Allemagne près de Munich, sur l'influence qu'exerce, sur la croissance des rejets de chêne, l'époque d'abatage des arbres ou des brins de taillis. Des arbres et cépées ont été choisis de place en place et exploités à des époques successives, dans un peuplement de futaie près de Munich, par M. Hartig, et, antérieurement, près de Nancy dans des taillis sous futaie de la forêt de Haye, par M. Bartet. Des arbres et des cépées ont été coupés à faible distance au-dessus du sol dans chacun des mois se succédant d'avril et mai à novembre inclus, et l'on a comparé le recrû, c'est-à-dire les rejets de souche survenus à la suite de chaque coupe.

Les expériences de M. Hartig (1893, 1894) ont donné les résultats suivants : rejets abondants sur les souches des arbres coupés en mai, juin et premiers jours de juillet, nuls, au moins la première année, sur les souches d'août, septembre et commencement de décembre. Au printemps suivant, bon état des rejets des souches de mai et commencement de juin, ceux des souches fin juin et commencement de juillet étant en grande partie gelés. Arrivés en septembre, les rejets des souches de mai, juin et commencement de juillet de l'année précédente, ainsi que ceux des souches de fin septembre et commencement de décembre, avaient tous à peu près un mètre de hauteur; sur les souches de fin juillet, août et commencement de septembre, rejets nuls. Ainsi, d'après M. Hartig, les souches des tiges abattues en mai et au commencement de juin ont donné des rejets assez lignifies pour résister à l'hiver; les suivantes, de mi-juin à mi-juillet, ont donné des rejets dont le sommet ne résiste pas au gel. Enfin les abatages ultérieurs n'ont fourni de rejets que l'année suivante ou n'en ont pas fourni du tout (1).

M. Bartet avait exécuté, quatre ans avant M. Hartig, des expériences analogues, dont ce dernier paraît n'avoir pas eu connais

(1) FORSTLICH-NATURWISSENSCHAFTLICHE ZEITSCHRIFT, cité et analysé par M. Henry, professeur à l'École forestière de Nancy, dans la REVUE

DES EAUX ET FORÊTS d'avril 1895.

sance, et qui avaient donné des résultats assez concordants. Toutefois, tandis que les souches des arbres exploités en fin juillet et en août, à Munich, n'avaient pas donné de rejets, à Nancy ce sont seulement celles de fin août qui se sont trouvées dans le même cas. Quant aux hauteurs des rejets et à leurs variations, elles sont à peu près les mêmes dans les deux ordres d'expériences. Or, soit que l'on considère, dans l'un et dans l'autre cas, les rejets nés l'année même de l'abatage, soit qu'il s'agisse de ceux du printemps suivant, on remarque que ce sont les souches exploitées en fin août et mi-septembre qui ont donné les rejets les plus hauts, les plus forts, ce qui permet de présumer avec toute vraisemblance que ces dernières souches, plus riches en matières alimentaires à cette époque qu'en juin et juillet, leur ont fourni une nourriture plus abondante. Ce serait donc dans la première quinzaine d'août que les souches de chêne seraient le plus appauvries en matières alimentaires (1). Comme la pratique habituelle est d'exploiter les bois en automne, à partir de la chûte des feuilles, jusqu'au printemps, et, pour le chêne soumis à l'écorcement, jusqu'à la fin de la montée de la sève, soit jusqu'à la fin du mois de juin, il est permis de conclure de ce qui précède que la pratique suivie est bonne et doit être continuée.

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L'émondage des futaies sur taillis. On sait qu'il est d'usage, dans les taillis composés, d'émonder les arbres réservés, c'est-à-dire de couper rez-tronc les rameaux gourmands qui, après la coupe du taillis, naissent le long de la tige au-dessous de la cime. Le but de cette opération est d'empêcher l'appauvrissement et le dépérissement de la cime par le développement des branches gourmandes. L'émondage se pratique normalement pendant plusieurs années, jusqu'à ce que le recrû du taillis soit assez haut pour, en enveloppant les arbres, s'opposer à l'émission de nouveaux gourmands.

Il résulterait de nombreuses observations et expériences faites par M. d'Arbois de Jubainville, conservateur des forêts à Charleville (Ardennes), que ce procédé, au moins en ce qui concerne le chêne, serait plus nuisible qu'utile. Ayant disséqué, (c'est son expression) un grand nombre de chênes, les uns n'ayant pas été émondés, les autres l'ayant été une ou plusieurs fois, il a constaté les faits suivants : aucun dommage sur les arbres

(1) ANNALES de la science agrONOMIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE, t. I.

n'ayant été émondés qu'une fois, en l'année qui a suivi l'exploitation du taillis. Quant à ceux qui avaient été émondés ensuite de cinq ans en cinq ans, ils en avaient souffert dix fois plus que les arbres non émondés par la mort naturelle de leurs branches gourmandes. Sans doute, sur les premiers, les plaies résultant de l'ablation de rameaux de cinq ans avaient été recouvertes en deux années; mais, sur une longueur d'un à trois centimètres au-dessus et au-dessous de la plaie et sur une profondeur d'un centimètre au centre, le tissu ligneux se trouvait mortifié avec décollement partiel du bois, résultant probablement de la meurtrissure du cambium lors de l'amputation; de plus, les eaux pluviales avaient pénétré dans le bois et y avaient déterminé la mort d'une partie de l'aubier. Quand les gourmands, au lieu d'être isolés, étaient en bouquets, cas assez fréquent, le dommage était bien plus grave encore.

Incomparablement moindre s'est trouvé le dégât causé par la mort naturelle des branches gourmandes sur les arbres non émondés. Un fort bourrelet d'écorce s'était formé autour de la base du rameau qui du reste avait encore conservé quelque vie, alors que le corps de la branche se décomposait et finissait par tomber. Peu à peu le bourrelet d'écorce, se resserrant, amputait en quelque sorte le chicot restant et se rejoignait par les bords, ne laissant dans le bois qu'un nœud insignifiant ou de peu d'importance.

L'auteur de ces expériences conclut qu'il faut non pas amputer les branches gourmandes, mais provoquer leur mort naturelle, ce qui s'obtient par une réserve plus abondante, par un balisage plus serré (t).

A rapprocher toutefois de ceci ce fait que, en Nivernais, les propriétés rurales sont généralement limitées par des haies sur lesquelles on laisse croître en hauteur, de place en place, des chênes que l'on émonde tous les trois ou quatre ans pour utiliser les brindilles ainsi obtenues. Devenus vieux, ces arbres fournissent un bois à fibres contournées il est vrai, mais d'une grande dureté et de première qualité. Toutefois les conditions de croissance d'arbres isolés sont bien différentes de celles d'arbres croissant au milieu des taillis.

Effets de la sécheresse sur la végétation forestière.

(1) Ctr Émondage des branches gourmandes du chêne, par M. d'Arbois de Jubainville, REV. DES EAUX ET FORÊTS, 10 sept. 1895.

M. Henry, professeur à l'École forestière de Nancy, s'est livré à d'intéressantes expériences sur l'accroissement des arbres, principalement du hêtre et du chêne, en sols calcaires et argileux de la Lorraine, pendant l'année d'extrême sécheresse 1893 et pendant les deux années précédentes. En voici les résultats. En sol calcaire très perméable de la forêt de Haye près Nancy (oolithe inférieure) et en sol plus sec de l'étage corallien, si l'on représente par 100 l'accroissement de 1891, on trouve, dans le premier cas, 68 pour l'accroissement de 1892, et 37 seulement pour celui de 1893; dans le second cas on ne trouve plus que 56 pour et 1892 et 30 pour 1893.

L'influence fâcheuse des conditions climatériques de 1892 et surtout de 1893, qui ont été les mêmes par toute la France, permettent de généraliser ces résultats et de dire, avec M. Henry, que sur ces trois années, les propriétaires forestiers ont perdu la récolte d'une année, puisque la production en matière de 1892 et 1893 n'équivaut qu'à celle de la seule année 1891 qui peut être considérée comme normale.

Pour le chêne, observé en sols calcaire, argileux et sableux, les résultats sont analogues mais un peu moins accentués, cette essence se défendant mieux contre la sécheresse, grâce à une transpiration plus faible et à un enracinement plus profond. Fait curieux à signaler, la diminution de production du chêne a été presque aussi accentuée en terrain argileux qu'en terrain calcaire.

M. Henry a étendu ses recherches au charme, au frêne, à l'orme, au bouleau, au cerisier, au tilleul, aux érables: partout il a constaté des résultats analogues. Les résineux, qu'il n'a pas négligés non plus dans ses observations, bien qu'évaporant cinq ou six fois moins d'eau que les feuillus, ont tout autant qu'eux souffert de la sécheresse.

Ainsi les fâcheuses conditions climatériques de 1892 et surtout de 1893 ont exercé leur influence funeste aussi bien sur les arbres de toute essence des forêts que sur les cultures agricoles. La production ligneuse a subi une diminution qui se chiffre entre 30 et 76 p. c. (en moyenne 53 p. c.) du rendement de l'année normale, et ce résultat dépend très peu de la nature du sol, mais principalement de l'enracinement de l'essence (1).

(1) Cfr BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES AGRICULTEURS DE FRANCE, 1er septembre 1895, séance du 18 mai; et REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE EN FRANCE.

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