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La largeur du cours d'eau est très variable; elle atteint 1500 mètres à 3000 mètres entre Sangha et Mutabelli, mais descend à 90 mètres dans la gorge étroite comprise entre Kongola et Lenga. C'est dans cette partie très pittoresque du fleuve que M. Mohun signale les « Portes d'enfer (* 5° 20' lat. S.). Le fleuve, large de 180 mètres, se rue entre une colline de 125 mètres de hauteur située sur la rive droite et une falaise de granit noir de 30 mètres environ, qui s'élève sur la rive gauche; au milieu des eaux, dont la chute totale est de 4m 30, se dressent deux énormes monolithes de quartz, hauts de 25 à 30 mètres, partageant le courant en trois chenaux impétueux.

Le Congo s'élargit en amont de Kongola et présente deux grandes expansions, semées d'îles, qui terminent la série de lagunes existant entre le Luvoï et le Lubudi. L'expansion la plus méridionale est voisine de l'embou chure de la Lukuga. Ne peut-on pas, ne doit-on pas même supposer, quoique M. Mohun n'ait pas entendu prononcer le mot, qu'elle constitue le lac Landji signalé à Cameron par les Arabes ?

En cette partie de leur cours, les eaux du Congo sont très basses en janvier et en février; la crue commence vers le 1er janvier; vers le milieu d'avril les rapides les plus dangereux sont généralement submergés et les pirogues les franchissent sans encombre. D'après les constatations de M. Mohun, les eaux avaient monté de 450 dans les Portes d'enfer » du 18 mars au 15 avril.

Depuis le confluent du Luama (* 4° 43" lat. S.), large de 225 mètres environ à son embouchure, jusqu'à Kongola, le Congo coule dans une vallée étroite, dont l'axe ne dépasse pas 3000 mètres. Elle est bordée à l'est et à l'ouest par des collines parfois boisées; leur altitude oscille entre 50 et 1000 à 1200 mètres. Par *4° 58' lat. S., se dressent deux reliefs d'allure originale. Celui de la rive . droite du Congo, d'une altitude de 950 mètres, a été baptisé par M. Mohun du nom de Mont Dhanis; celui

situé sur la rive gauche du fleuve, et d'une altitude de 1350 mètres, du nom de Mont Cleveland. Ne sont-ce pas des hauteurs déjà signalées par Stanley?

En amont de Kongola, la vallée s'élargit considérablement.

En aval de Kassongo, le fleuve passe à Nyangwé (1200 mètres de largeur), Riba-Riba, Kibongé, StanleyFalls, etc. Nous bornons l'étude du cours du Congo à ce point, où nous avons enfin des coordonnées astronomiques des plus précises. La station des Stanley-Falls est située. par 10° 30' 18" lat. S., et 25° 10' 42" long. E. de Gr.; elle a 428 mètres d'altitude. On doit ces résultats aux précieuses opérations géodésiques faites en Afrique par les capitaines Delporte et Gillis (1).

Toutes les coordonnées et dimensions du cours proprement dit et du bassin du fleuve que nous relevons en amont des Stanley-Falls ont été indiquées par les explorateurs. Si consciencieuses qu'aient été leurs observations, elles sont sujettes à erreur; il suffit d'un rien à un instrument, d'une lecture trop précipitée au cours d'un voyage, etc., pour que les constatations ne soient pas

exactes.

De là vient aussi l'écart parfois considérable qui existe entre les chiffres fournis par divers voyageurs et pour lequel la conciliation est difficile.

Pour Nyangwé, par exemple, l'altitude est de '620 mètres d'après Livingstone; Stanley estime le niveau des eaux devant cette ville à 631 mètres, et, un peu en aval, M. Wauters marque sur sa carte la cote 480. Où est le renseignement exact? A part le chiffre de M. Wauters, comment concilier les données relatives à Nyangwé avec celles relevées par Al, Delcommune à l'embouchure de la Lukuga (497 mètres), à Ankoro et à Kassali; avec celles rapportées par Le Marinel, qui estime l'altitude du Lua

(1) Extr. des MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE ROYALE de belgique, t. LIII.

laba à 790 mètres par 9°55' lat. S., et à 660 mètres par *9°12' lat. S., et 26°8′ long. E. de Gr.; avec celles enfin de l'expédition Bia-Francqui, dont les observations donnent en aval du point de passage de Le Marinel 730 mètres à la lagune Kabelé ?

Et cependant toutes ces cotes d'altitude ont leur grande valeur, ne fût-ce que pour l'établissement d'une carte hypsométrique du bassin du Congo.

Nous avons dit que le Luapula se grossissait, par 5°30' lat. S., et * 26° 45' long. E. de Gr., de la Lukuga, espèce de canal d'écoulement naturel et intermittent.

Plusieurs hypothèses ont été émises sur la nature du cours de cette rivière. Il y a 20 ans (mai 1874), Cameron, constatant un léger mouvement de ses eaux vers l'ouest, signala le premier son véritable rôle : elle était l'émissaire du Tanganyika. Cette opinion fut acceptée par plusieurs sous bénéfice d'inventaire. On doit la ranger parmi les conquêtes définitives de la science, grâce aux observations faites sur place par Al. Delcommune; il a exploré la section de la rivière comprise entre l'embouchure et Kabumbi (*29°10' long. E. de Gr.), situé à 90 kilomètres en ligne droite de l'origine de la Lukuga; c'est le point extrême atteint par Thompson en 1880, et que personne n'avait dépassé depuis. En 1893, MM. Mohun et Hinde ont remonté le cours d'eau depuis son confluent jusqu'à la Luizi.

La Lukuga suit une direction générale est-ouest en décrivant une grande courbe vers le nord. Elle sort du Tanganyika, à l'altitude de 812 mètres, par *6° lat. S., et *30° long. E. de Gr.

A 7 kilomètres en aval, la largeur est de 550 mètres, la profondeur de 5m50 et la vitesse du courant d'un noud et demi.

Plus bas la largeur atteint parfois 1500 mètres; elle se réduit à 250 ou 300 mètres, après un cours de 20 kilomètres, c'est-à-dire au moment où la rivière pénètre dans la gorge de Mitwanzi, creusée dans la chaîne des

Monts Kakazi, et dominée au nord et au sud par des masses rocheuses de 300 à 350 mètres de hauteur: au nord les Kiandja, au sud les Kibunga. Cette gorge est tapissée de rapides jusqu'au village de Kalumbi, situé au pied des contreforts occidentaux de la chaîne et à 699 mètres au-dessus du niveau de la mer; la dénivellation, pour un parcours à vol d'oiseau de 90 kilomètres, est déjà de 113 mètres.

Les rapides cessent de barrer la rivière sous la longitude de Wabensa, où la vallée s'élargit et où la Lukuga devient marécageuse; ils se rencontrent encore plus en aval pour disparaître définitivement en amont de M'Buli (* 27° 25' long. E. de Gr.). La largeur de la vallée est de 8 kilomètres; la rivière s'épanche et se divise en plusieurs bras, enserrant de grandes îles. Elle est d'autant plus navigable aux pirogues que le courant est à peine perceptible. A certaines places, les herbes hautes et semblables à des joncs obstruent le lit du cours d'eau et entravent la navigation. M. Mohun a constaté une profondeur maxima de 125 à 150. Il existe à l'embouchure de la Lukuga un delta dont les bras mesurent, d'après M. Hinde, celui du nord 30, et celui du sud 25 mètres de largeur. Dans le bras méridional on constate un courant très rapide et une profondeur de 450. A son confluent, l'altitude de la Lukuga est de 497 mètres. Pour un parcours total de 400 kilomètres environ, la chute est donc de 325 mètres.

Comme cours d'eau, la Lukuga n'a pas grande importance. Al. Delcommune constate partout fort peu d'eau ; mais il a exploré la rivière à la saison sèche. A Kalumbi, sa largeur est de 50 mètres. A la mi-novembre, l'ingénieur Diderrich a relevé à son confluent 57 mètres de largeur, 150 de profondeur, om37 de vitesse de courant. Le débit est donc de 3 mètres cubes 635 à la seconde.

On voit que ces chiffres ne correspondent pas absolument avec ceux que nous devons au docteur Hinde.

Parmi les tributaires de la Lukuga, signalons le Ludu

(r. d.), la Luizi (r. g., * 6o lat. S., 27° 35' long. E. de Gr.), et la Niemba (* 5° 55' lat. S., 28° 50' long. E. de Gr.), ancienne source probable de la Lukuga.

Nous disons ancienne source probable de la Lukuga »; M. A.-J. Wauters nous en donne la raison. A une époque lointaine, la Lukuga était un modeste affluent du Luapula, séparé du bassin du Tanganyika par les monts Kakazi.

"Le lac constituait un tchad, c'est-à-dire une mer intérieure sans écoulement. Les eaux fluviales et celles des affluents s'y accumulant firent monter le niveau à un point qui ne fut plus jamais atteint depuis. Lorsqu'il atteignit le col le plus bas de la ligne de pourtour du bassin, précisément à l'endroit reconnu par Cameron, et où s'affaisse le relief de la chaîne du Kakazi, les eaux s'épanchèrent vers l'ouest par la vallée du premier ruisseau qui se présenta à leur course et qui les conduisit dans la Niemba, cours supérieur de la Lukuga, puis dans le Luapula.

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» Le niveau baissa insensiblement, et le canal, percé à travers la montagne, s'approfondit sous l'action de la vitesse du courant et sous la poussée de la masse liquide. Tout le long du cours de la rivière se montrent les traces du phénomène et du passage violent des eaux. L'érosion du lit et des roches bordières de la rivière est extraordinaire; à certaines places, des roches plates, dont les faces ont été rongées par le courant, se dressent à 7 et 8 mètres au-dessus du niveau des eaux. Très loin dans la vallée, on retrouve des coquillages apportés jadis par les eaux du lac.

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Depuis de longs siècles, le niveau du Tanganyika est réglé par l'altitude du plafond du canal d'émission. A l'écoulement impétueux de l'époque des débuts a succédé une période de calme naturel; suivant la plus ou moins grande abondance des pluies, le débit du lac est plus ou moins considérable. Il arrive parfois, après une année de

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