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ARMAND LEFEBVRE

MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE, CONSEILLER D'ÉTAT, MEMBRE DE L'INSTITUT

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HISTOIRE

DES

CABINETS DE L'EUROPE

PENDANT LE CONSULAT ET L'EMPIRE

1800-1815

CHAPITRE XI

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Changement de ministère en Angleterre.—Pitt reprend la direction des affaires.· Parallèle entre Pitt et Napoléon. Influence de Pitt sur la politique continentale. — Nouvelles explications entre la France et la Russie à l'occasion de l'événement d'Ettenheim. — M. d'Oubril quitte Paris. Armements en Russie. —Accroissement des troupes françaises dans le Hanovre. Humeur qu'en conçoit le roi de Prusse. - Armements de l'Autriche. Spoliations qu'elle exerce en Allemagne. - Abus du droit d'épave. - Voyage de Napoléon à Boulogne et sur les bords du Rhin. — Réunion des princes allemands à Mayence.

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- Attaque et prise de quatre galions espagnols par les Anglais. Rupture entre l'Espagne et l'Angleterre. — Traité secret entre l'Angleterre et la Suède. - Nouvelle et infructueuse tentative de Napoléon pour s'unir à la Prusse. — Frédéric-Guillaume propose sa médiation pour réconcilier la France et la Russie. Elle est acceptée. Son peu de succès. - Mission de M. Nowosïlsof à Londres. Attitude hostile de l'Autriche. - Conduite véhémente de la cour de Naples.Violentes explications entre cette cour et la France. - Portrait de l'ambassadeur de France à Naples, M. Alquier. — Nouvelle coalition. 1

T. II.

- Traité secret du 11 avril 1805. - Ressentiments légitimes de Na

poléon.

Tandis que Napoléon mettait sur sa tête la couronne de France, son plus redoutable ennemi, William Pitt, sortait de l'inaction à laquelle il s'était volontairement condamné depuis trois années, et saisissait, pour la seconde fois, les rênes de la politique anglaise. L'administration de M. Addington n'était plus au niveau des dangers terribles qui menaçaient l'Angleterre. Il fallait au timon de l'État un homme digne, par la hauteur de son âme et l'énergie de sa pensée, de se mesurer avec le chef de la France. Cet homme était Pitt; tous les regards de la nation étaient fixés sur lui, tous les vœux le rappelaient à la tête du gouvernement : son heure était venue; il avait le secret de sa force; il lui suffit de vouloir, pour faire disparaître comme une ombre le ministère Addington et prendre sa place.

Une crainte vive, incessante, obsédait la pensée du peuple anglais, c'était que Napoléon n'effectuât son projet et ne parvînt à porter la terreur de ses armes sur le sol britannique. Les forces de terre dans ce royaume, avaient été portées à un développement inaccoutumé. 100,000 hommes de troupes régulières, et 80,000 de milices, étaient échelonnés sur les côtes d'Angleterre et d'Irlande; et, en cas d'invasion, 400,000 volontaires devaient s'arracher à leurs foyers et seconder les efforts de l'armée régulière. Les forces maritimes avaient été augmentées dans une proportion plus

grande encore. 500 vaisseaux de guerre et une immense flottille couvraient les eaux de la Manche et protégaient comme une formidable armure le territoire anglais. Un si prodigieux armement n'avait pu réussir à calmer les alarmes de la nation. Pitt savait bien qu'en ce qui touchait la défense du pays, les ministres avaient fait leur devoir; mais il lui importait qu'on le crût nécessaire, et il lui fallait un prétexte pour les renverser. Il se fit donc l'interprète de l'anxiété publique, accusa les ministres d'imprévoyance, et leur reprocha de n'avoir pas proportionné les moyens de défense à la grandeur du péril. M. Fox vint ensuite qui porta le dernier coup aux ministres : il fit une motion tendant à ce que la Chambre prit en considération l'insuffisance des armements défensifs. Sur 460 membres, 204 votèrent en faveur de la proposition. Dans une question qui touchait à la sécurité, à l'existence même de l'empire, vaincre à demi c'était succomber. Le ministère Addington se sentit frappé mortellement. Voyant sa cause perdue, il tâcha de s'abriter sous le grand nom de Pitt; il lui offrit le poste de ministre dirigeant. De leur côté, les whigs, impatients de monter au pouvoir, demandaient que les hommes les plus éminents des deux Chambres, sans distinction de partis, concourussent à la formation du nouveau ministère. « Les circonstances étaient si graves, disaient les amis de M. Fox, que toutes divisions, toutes rivalités devaient disparaître devant le péril commun, et ce n'était pas trop de l'appui de tous les talents pour assurer le salut de la vieille Angle

terre. »

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